Accueil | A la Une | [Skoda Tour] Thierry Gouvenou : «On prépare le terrain»

[Skoda Tour] Thierry Gouvenou : «On prépare le terrain»


Thierry Gouvenou : «On est là pour voir comment on doit analyser ces problèmes de sécurité dans les organisations et dans les équipes.»

Thierry Gouvenou fait partie de l’équipe diligentée par l’UCI pour travailler sur les aspects portant sur la sécurité.

Non, Thierry Gouvenou (54 ans), le directeur technique des épreuves d’ASO (Amaury Sport Organisation), n’est pas présent sur le Tour de Luxembourg pour élaborer le parcours de la prochaine étape du Tour de France qui serait organisée au pays, puisqu’une candidature a été officiellement déposée (et pourrait être acceptée d’ici quelques années). Certes, l’ancien coureur professionnel, dont la spécialité est désormais d’élaborer des parcours, puis de diriger les différentes épreuves, est un adjoint précieux pour Christian Prudhomme, le patron du Tour. Mais sur ce Skoda Tour, avec sa casquette de membre de l’AIOCC (Association internationale des organisateurs de courses cyclistes), il fait partie de la commission sécurité mise en place par l’Union cycliste internationale (UCI) qui a fait du Tour de Luxembourg sa première escale en vue d’élaborer une stratégie qui sera opérationnelle dès 2024.

Expliquez-nous votre mission sur le Skoda Tour ?

Thierry Gouvenou : À la suite des différents problèmes de sécurité survenus ces dernières années, un groupe de travail s’est mis en place avec plusieurs parties prenantes, l’UCI, les équipes, les organisateurs, les commissaires et les coureurs. On travaille pour essayer de créer une société qui serait dédiée à tous les problèmes de sécurité. Ici, sur le Tour de Luxembourg, on est là avec le groupe pour voir comment on doit analyser ces problèmes de sécurité dans les organisations et dans les équipes. À partir de cette analyse-là, peut-être qu’on aura des gens mis en place qui feront ça à longueur de temps sur toutes les épreuves. On est donc ici pour apprendre à faire des audits. On se rencontre toutes les semaines depuis, cinq, six mois.

Dans un premier temps, on mettait la faute sur les organisateurs. Mais à force d’analyser les chutes, on s’est rendu compte que cela pouvait venir de beaucoup d’autres choses

La création de cette société dédiée aux problèmes de sécurité est-elle prévue pour bientôt ?

Logiquement en 2024, mais il reste des aspects juridiques et financiers à mettre en place. Mais on est là pour préparer le terrain.

Les problèmes de sécurité semblent de plus en plus fréquents…

Oui, dans un premier temps, on mettait la faute sur les organisateurs. Mais à force d’analyser les chutes, on s’est rendu compte que cela pouvait venir de beaucoup d’autres choses. Du comportement des coureurs qui, peut-être, sont parfois moins respectueux les uns des autres. Cela vient également certainement du matériel. Les freins à disque qui poussent les coureurs à freiner plus tard, mais pas seulement. L’aérodynamisme des vélos augmente considérablement la vitesse et le risque des chutes en les aggravant. Et les routes, avec leurs nombreux aménagements, se détériorent vite, ce qui ne semble pas être le cas, d’ailleurs, ici au Luxembourg. On apprend donc à analyser tout ça. Le but sera de réorganiser, mais aussi de revoir certains règlements et certaines sanctions.

Changeons de sujet, c’est maintenant à votre casquette de directeur technique des épreuves d’ASO qu’on s’intéresse. Le Luxembourg a posé candidature pour une étape d’ici à quelques années…

Je ne suis pas au courant directement, mais je me souviens que lors de la dernière candidature pour le Tour de France 2017 (il s’agissait de la demande de la ville d’Esch-sur-Alzette), cela n’avait pas pu se faire. De notre côté, on cherchait quelque chose de très dur sportivement pour éviter un sprint massif et, finalement, on avait choisi d’aller à Longwy avec une belle arrivée. Et du coup, en 2022, on y est repassé avec de belles arrivées.

La prochaine au Luxembourg, ce sera quand alors ?

Moi, je n’ai pas de date à donner, ce n’est pas mon rôle (rire).