[Skoda Tour] Comme lancement, on ne fait pas mieux !

Valentin Madouas a conclu le travail amorcé par Kevin Geniets à l’arrivée de la première étape du Tour de Luxembourg, au Kirchberg. Les coureurs de Groupama-FDJ démarrent en trombe!

Valentin Madouas, qui vient de lever les bras en signe de succès sous le ciel laiteux qui recouvrait hier le Kirchberg, refait tranquillement le film du final avec Kevin Geniets, son coéquipier de Groupama-FDJ. Les deux coéquipiers se sont affalés sur la pelouse jouxtant l’aire d’arrivée. Les cameramen et photographes ne ratent rien de la scène, il est vrai succulente. Les deux coéquipiers affichent le sourire des hommes qui viennent de triompher. Et rient de concert du bon tour joué à leurs rivaux.

La tactique des hommes de Frédéric Guesdon venait de se dérouler parfaitement, en fonction d’un final rentrant dans leurs cordes. Du tableau noir. Un long tempo, partagé par les équipes Trek-Segafredo et Quick-Step derrière les échappés du jour qui allaient, comme presque toujours, voir leurs efforts ruinés à mesure que l’arrivée se rapprochait. Ce fut fait dans les règles à une quinzaine de kilomètres de l’arrivée.

Puis ce sacré démarrage du Luxembourgeois à un peu plus de deux kilomètres de l’arrivée. Un sacré coup de pétard. Mais cela n’empêcha pas les puncheurs qui restaient en vie de revenir jeter leurs derniers souffles dans les basques de Kevin Geniets.

«Je ne savais pas que j’allais attaquer là, rappellera l’intéressé, mais je me sentais hyper bien toute la journée. Comme ça temporisait au pied de ma bosse d’arrivée, je me suis lancé, cela aurait pu aller au bout. Je me suis dit que je tenterais de loin et au pire, si j’étais rattrapé, il y aurait toujours Valentin…»

Fait et dit. Tout était à refaire. Mais sans beaucoup attendre, ce fut au tour de Valentin Madouas de repartir à l’assaut aux 1 500 mètres. Deuxième coup de fusil. Celui-ci fera mouche.

«Moi aussi, reprend le coureur luxembourgeois, j’ai couru pour le succès, cela ne l’a pas fait, mais on a la victoire et c’est le plus important. On avait mis un mec à rouler dès le début pour écrémer un peu et dans l’avant-dernière bosse, on a mis un bon rythme dès le pied. C’était le but de durcir la course le plus possible. C’est parfait…»

«Avec Valentin, j’ai l’habitude de courir»

Kevin Geniets pourrait parler des heures de son coéquipier français qu’on sait solide comme un roc :  «On a parlé toute la journée ensemble. Avec Valentin, j’ai l’habitude de courir, on a fait le Dauphiné et le Tour. Au Tour du Doubs, on a fait la même chose et ça a marché…»

Le coureur breton affiche du haut de ses 26 ans un sacré pedigree. On retiendra sa troisième place dans le Tour des Flandres, confirmant sa forte inclinaison pour les classiques. Et sa dixième place au classement final du dernier Tour de France alors qu’il travaillait, comme Kevin Geniets, pour David Gaudu (4^e). Bref, un coureur tout terrain, dur au mal et talentueux.

Évidemment, alors que se présente aujourd’hui une deuxième étape vraisemblablement disputée par un temps de cochon, il n’est pas si sûr que la seule possibilité pour les sprinteurs en soit vraiment une. L’enchaînement Col de L’Europe et Poteau de Kayl avant l’arrivée à Schifflange pourrait doucher l’enthousiasme des finisseurs. Cela reste à voir.

Dans tous les cas, Valentin Madouas sera en jaune. «Je vais défendre le maillot car il me faudra reprendre de l’avance si je veux avoir des chances. Je ne suis pas le meilleur rouleur en chrono et la 4^e étape ne sera pas simple…» Même s’il pourra compter sur Kevin Geniets, lequel, c’est promis, recommencera à viser un bouquet d’étape. Comme lancement, on ne fait pas mieux!