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Sinani (F91) : «Partir pour partir, cela ne sert pas à grand-chose»


"Je pense qu'il est important de partir pour jouer et de faire le bon chemin pour sa carrière", juge le Dudelangeois. (Photo Luis Mangorrinha)

Danel Sinani, décisif mardi en Coupe d’Europe, à Tallinn, se remet à rêver des poules et se dit que, finalement, même s’il n’a pas eu le choix, rester à Dudelange pourrait être agréable.

Vous avez connu un petit coup de moins bien en début d’année. Pourquoi redevenez-vous efficace avec le retour de la Coupe d’Europe ?

C’est une bonne question. Et pourtant, au début de cette saison, c’était un peu compliqué de jouer avec une toute nouvelle équipe. Les automatismes n’étaient pas encore là. Mon jeu était plus individuel et pas assez collectif, il fallait que je m’adapte aux autres, mais heureusement, cela a été vite et je suis content d’avoir retrouvé toutes mes sensations.

Voyez-vous des similitudes ou des différences entre le parcours européen de cette saison et celui de l’année dernière ?

La grande différence, avant tout, ce sont les adversaires. Il faut se l’avouer, l’année dernière, les adversaires étaient plus compliqués à jouer et avec plus de qualités. Il ne faut pas oublier que c’étaient des clubs qui connaissaient le haut niveau, ils avaient déjà participé à la Ligue des champions ou à l’Europa League. Cette année, les équipes sont un peu inférieures, mais on a fait notre jeu et on mérite d’être là où on est.

Le parcours réalisé la saison passée ne fait-il pas de vous un leader, malgré un âge moins avancé que Mario Pokar ou Tom Schnell par exemple ?

Un leader ? Ça se peut, mais ce n’est que le début, je pense. Il faudra avant tout être décisif lors des play-offs avant de penser aux poules. Mais c’est certain, je suis un des anciens, donc un leader… oui. Et je crois que les gens le savent et cela donne encore plus de motivation pour jouer.

Si le F91 va en poules, vous serez encore là pour en profiter ?

(Il rit) Ça, l’avenir nous le dira. Les poules, c’est quelque chose de spécial. Si on arrive à se qualifier pour les poules, je pense que je ferai la saison ici. C’est clair : jouer une telle compétition, cela donne envie et tout le monde veut disputer de telles rencontres. C’est un autre rythme, une plus grande intensité et un football beaucoup plus compétitif. Sans manquer de respect à la BGL Ligue, l’Europa League se situe à un autre niveau et tu es déjà d’office motivé. C’est un autre challenge.

Donc, si vous hésitiez encore, une qualification en poules pourrait vous donner envie de rester encore trois mois supplémentaires au moins ?

Bien évidemment ! Qui n’aurait pas envie de jouer les phases de poules d’une Europa League ? Certes, cela peut m’aider à vouloir rester. C’est un rêve de la jouer.

La presse belge vous a annoncé partant certain à Saint-Trond…

C’est un peu compliqué. Je ne peux pas trop en parler…

On vous a aussi annoncé en Pologne à un moment.

Oui, c’est vrai. Il y avait des pistes et des clubs se sont manifestés. Mais rien de concret.

Facile de se concentrer dans ces conditions ?

Sincèrement, au début, c’était un peu compliqué, car je devais partir. Il y avait des rumeurs que je devais aller jouer en Belgique. Bien évidemment, au début, c’est compliqué de digérer, si à la fin tu dois rester alors que l’envie de partir est là… Comme tout footballeur, on a des hauts et des bas, mais c’est à chacun de trouver les ressources pour retrouver la forme.

Tous les internationaux ou presque sont à l’étranger désormais. Il vous faut partir pour avoir la certitude de rester compétitif, non ?

Partir pour partir, cela ne sert pas à grand-chose. Je pense qu’il est important de partir pour jouer et de faire le bon chemin pour sa carrière. Partir à l’étranger pour dire qu’on est pro, alors non. Après, c’est au sélectionneur de faire ses choix, ce n’est pas à moi de dire quelque chose.

Pourquoi avoir dit non pour Virton ?

Comme vous savez, il y a des clubs en D1 qui étaient intéressés par mon profil et qui m’ont sollicité. Je dois prendre une décision et je dois faire le meilleur choix pour ma carrière. Une D1 reste supérieure à une D2. Alors c’était ma décision de dire non, car il y a des clubs qui peuvent me faire plus évoluer que d’autres.

Entretien avec Jessy Ferreira