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[Série d’été] «Le Luxembourg vu par…» Claire Royer, de la finance à la poterie


Et si, cet été, on découvrait le Luxembourg autrement ? À travers les yeux de celles et ceux qui y vivent, y créent, y travaillent. Vigneron, artiste, chef ou paléontologue, connus ou discrets, ils nous livrent leur regard personnel sur le pays, entre lieux fétiches, traditions, souvenirs et bons plans. Une série de portraits pour explorer le Grand-Duché à hauteur d’humains.

Pas besoin d’aller loin pour s’évader : cet été, on (re)découvre le Luxembourg à travers celles et ceux qui le vivent au quotidien. Un chef, un vigneron, un artiste ou encore un paléontologue partagent avec nous leurs coins préférés, leurs petites traditions, leurs souvenirs marquants… Six portraits, six regards singuliers pour explorer le Grand-Duché autrement. Avec un peu d’accent local et beaucoup de cœur.

Notre cinquième portrait nous emmène à Luxembourg-Merl, route de Longwy, dans l’Atelier céramique de Claire Royer. Originaire de Toulouse, cette Française est arrivée à Luxembourg il y a une vingtaine d’années afin de travailler dans le secteur financier. «En arrivant ici, je me suis dit comme beaucoup que je resterais trois ans, puis que je verrais», confie-t-elle, amusée, puisqu’elle n’a jamais quitté le Grand-Duché depuis.

Photo : fabrizio pizzolante

Sa vie a néanmoins pris un autre tournant il y a six ans, lorsqu’elle a quitté la gestion de patrimoine au profit de sa passion d’enfance : la céramique. «Toute petite déjà, j’adorais la poterie et après 15 ans de finance, je voulais un métier avec plus de sens et plus créatif.» Pour ce faire, elle se forme dans une école d’art à Paris et obtient un CAP en tournage céramique, «mon diplôme le plus bas mais le plus symbolique», et qu’elle expose fièrement.

Loin de la finance, elle ne quitte pas le Luxembourg pour autant, car «c’est un pays plus ouvert que la France, qui donne plus d’importance au projet humain qu’à la valeur du diplôme». Motivée, elle s’autofinance et lance ses créations de porcelaine ou de grès. Désireuse de «remettre de l’humain au centre», elle décide également de donner des cours particuliers, tout en poursuivant avec succès la création 100 % fait main et «made in Luxembourg».

Des pièces signées Claire Royer sont notamment visibles dans des restaurants gastronomiques réputés : à Luxembourg, Le Lys à la Villa Pétrusse et le Clairefontaine et, à Paris, le doublement étoilé Grand Restaurant du chef cuisiner français Jean François Piège. Sans oublier la commande spéciale de la Grande-Duchesse.

Son lieu préféré

J’adore me promener dans le vieux Luxembourg. Je n’ai pas un lieu particulier, mais j’aime beaucoup passer par la place d’Armes, place Guillaume, place Clairefontaine et descendre dans le quartier du Grund. J’adore cette ambiance qui fait un peu «village». Quand on est sur la place Clairefontaine et que l’on traverse tous les ministères derrière la cathédrale, avec les petites maisons, c’est vraiment adorable.

Je me balade souvent à pied dans ces endroits qui sont aussi de bonnes adresses pour sortir manger ou boire un verre. C’est les coins que je fréquente le plus dans la capitale. Place Clairefontaine il y a justement le Clairefontaine, un restaurant que j’affectionne particulièrement. Et dernièrement, il y a aussi la Villa Pétrusse, une terrasse que je vais pas mal fréquenter avec cette vue sur le pont Adolphe et la vallée de la Pétrusse, l’une des plus belles de Luxembourg à mon goût.

Son plat préféré

Je suis très gourmande et, pour être honnête, je n’ai pas vraiment de plat préféré. J’aime trop de choses pour choisir! Mais s’il y a bien un moment que j’adore, c’est de m’arrêter chez Hugo Café (NDLR : Hugo Coffee & Brunch) près de chez moi, à Bridel, après une belle balade en forêt. Leur brunch est un vrai régal et le cadre est vraiment cosy, la décoration est soignée, le personnel est adorable et leurs plats sont tout simplement délicieux! J’hésite toujours entre les œufs Bénédicte, leur savoureuse salade César ou l’avocado toast, mon petit coup de cœur. Et pour accompagner tout ça, je ne résiste jamais à un Matcha Latte au lait d’avoine : un vrai délice qui complète parfaitement ce moment de pur plaisir gourmand.

Sinon, pour ce qui est plat typique du pays, je choisirais les bouchées à la reine façon luxembourgeoise. Il faut dire qu’en hiver, c’est très appréciable.

Son anecdote marquante

Je dirais la fois où j’ai réalisé une collection privée pour la Grande-Duchesse Maria Teresa. Tout cela a commencé au Bazar de la Croix-Rouge en 2021, où elle est venue à mon stand et m’a tout de suite abordée en me disant qu’elle trouvait mes créations très belles. Elle m’avait pris une grande coupe «Folia» et, l’année suivante, elle est revenue me dire qu’elle adorait la coupe, puis elle a repris une petite coupe. Ensuite, elle a voulu créer la collection royale et avait en tête mon travail, puisque sa secrétaire m’a recontactée afin que je fasse une pièce spécialement pour elle, plus longue et avec les armoiries.

J’adore le fait que le Luxembourg soit un pays où l’on peut être en contact avec des personnalités auxquelles on n’aurait pas accès ailleurs ou profiter d’opportunités que l’on n’aurait pas forcément dans un autre pays. Et je dois dire que le fait de travailler avec Madame, c’était quand même assez exceptionnel pour moi.

Son conseil aux visiteurs

Ici, j’adore le printemps, donc déjà je leur dirais de venir à cette période, c’est ma saison préférée. Après avoir eu un hiver souvent assez rude, le pays est tout fleuri et il faut venir voir cela. À Bridel, là où j’habite, les feuilles des arbres sont quasiment vert fluo. Il y a de très belles couleurs, une belle lumière et je conseille donc d’en profiter pour faire un petit périple jusque chez Theresa, dans l’hôtel Hazelnut House, pour y passer une nuit après une balade en forêt dans le Mullerthal. Ensuite, il faut revenir vers le sud du pays, du côté des Terres Rouges pour y voir les hauts fourneaux, les anciens sites sidérurgiques, avant de terminer par Luxembourg et ses parcs.

Il y a d’ailleurs l’exposition de la LUGA à découvrir en ville en ce moment. Rien que suivre l’itinéraire de cette exposition permet de se perdre dans Luxembourg et de découvrir ses petites rues, ses maisons.

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