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Série d’été (1) : les mythes et légendes du nord du pays


Le château de Vianden (photo archives LQ/Alain Rischard)

Trésor caché, fantômes, loup-garou… Le nord du Luxembourg déborde d’histoires mystérieuses peu connues. Tour d’horizon à Vianden et sa région pour ce premier numéro de notre série estivale sur les légendes secrètes du Grand-Duché.

Quand on visite pour la première fois le château de Vianden, on ressent tout de suite cette atmosphère si particulière. Dans ses murs qui ont vécu les siècles et les siècles, se sont déroulées des histoires quelque peu mystérieuses. Ces légendes ont été colportées de génération en génération par des habitants passionnés par le folklore local. Véridiques, elles ne le sont pas, mais elles témoignent d’un passé durant lequel ces histoires étaient contées au coin d’un feu de cheminée et provoquaient l’émoi et la peur de ses auditeurs. En 1977, ses mythes et légendes ont été répertoriés dans un livre intitulé l’Histoire de Vianden. Nous vous en racontons quelques-unes, extraites de cet ouvrage.

Commençons par l’histoire d’un trésor caché à Vianden. Près du château, sur la Kahlerplatz, on racontait que tous les sept ans, une somme d’argent devait y être brûlée. Cette flamme de couleur bleue ne cesserait de grandir jusqu’à disparaître soudainement. Un jour, un Viandenois du nom de Pfeiffenschneider se rendit sur place. Lorsqu’il voulut sortir son rosaire pour le jeter sur la flamme, celle-ci s’éteignit soudainement.

Selon la croyance populaire, un trésor se cache également dans le puits du château de Vianden. Photo : alain rischard

Selon la croyance populaire, un trésor se cacherait également dans le puits du château de Vianden. À l’intérieur, s’y trouverait un lourd et grand coffre d’argent qui serait gardé par un grand chien enflammé. Un jour, quelqu’un aurait tenté d’y descendre. Il serait aussitôt remonté, traumatisé par le canidé infernal. Un autre trésor se trouverait dans l’une des tours du château qui servit autrefois de prison pour les grands criminels.

Des histoires de fantômes

À Vianden et dans sa région, de nombreuses légendes évoquent des histoires d’apparitions fantomatiques. À Troisvierges, un Viandenois crut un jour reconnaître un ami. Il se précipita vers lui, heureux de le revoir. Mais le soi-disant ami recula d’un pas et sauta sur la nuque de l’homme. Il le transporta alors devant l’escalier de sa maison.

Apeuré, l’homme poussa un cri qui perturba le sommeil de sa femme. Reconnaissant la voix de son époux, elle se dirigea vers lui et découvrit le fantôme noir sur lui. Il lui aurait dit : «La nuit est pour moi et le jour est pour toi. Laisse aller ce qui peut l’être, sinon tu auras du mal à t’en sortir aussi facilement». Cette phrase à peine dite, il disparut soudainement.

Tout près de l’école de Vianden, la légende raconte qu’un fantôme venait le soir quand les enfants étaient endormis pour les bercer jusqu’à la mort. Une famille avait perdu onze enfants de la sorte. Un jour, un habitant du village apprit cette histoire et proposa de l’aide à ces malheureuses personnes.

Il fit venir une voiture tirée par quatre chevaux dans cette maison. Il monta dessus et se rendit au lieu-dit de «Tiefendelt» avec un charretier. Mais l’histoire ne se passa pas comme prévu et l’accompagnant mourut sur le chemin. La légende dit que le lieu-dit serait depuis hanté par l’âme du charretier.

Toujours à Vianden, un fantôme aurait pris possession de l’église Saint-Roch. D’après la légende, une maîtresse qui habitait le village assistait chaque vendredi matin à la messe matinale au sein du lieu de culte. Un jour, elle se rendit dans l’édifice au beau milieu de la nuit, pensant que le soleil s’était levé. Voyant les portes de l’église grandes ouvertes, un homme y entra et alluma des cierges. Après un bref dialogue avec l’enseignante, il disparut complètement. Mais celui-ci réapparaîtrait par moments.

Un fantôme aurait pris possession de l’église Saint-Roch. Photo : archives lq

Dans le bois de Poarbretchen, au lieu-dit de «Napoleonsgaertchen» dans le canton de Redange, il se dit qu’une femme blanche s’y promènerait. Cette demoiselle dévalerait souvent la pente de ce lieu en plein milieu de la nuit. Elle serait tirée par quatre chevaux blancs au galop effréné.

Au lieu-dit de «Napoleonsgaertchen», il se dit qu’une femme blanche s’y promènerait… Photo : alain rischard

Le loup-garou du Kammerwald

Un jour, un habitant de Vianden s’était rendu sur un marché avec sa fillette tout juste âgée de douze ans pour vendre ses chèvres. Sur le chemin du retour, ils traversèrent la forêt de «Prinzenhammerwald», autrement appelée le domaine du château. Il lui cria : «Passe devant toi, mon enfant, et n’aie pas peur ! J’ai une petite affaire à régler. Si quelque chose vient à toi, n’aie pas peur, et même si c’est un loup et il veut te mordre, jette-lui ton tablier dans la gueule».

À peine s’était-elle éloignée de son père qu’un loup-garou l’attaqua. Apeurée, elle se souvint du conseil de son père et se dirigea vers le loup. Celui-ci déchira son tablier et prit la fuite. Quelque temps après, son père la retrouva. La jeune fille lui raconta cette histoire mystérieuse et lui répondit : «Petite sotte, ce n’était rien. Tais-toi, il ne te fera plus de mal !». Tandis qu’elle regardait son père parler, elle remarqua, avec effroi, que les fils de son tablier étaient coincés entre les dents de… son père.

On pourrait encore raconter de nombreuses légendes liées à Vianden et de sa région. Difficile alors de choisir une dernière histoire pour clôturer cette première série. Mais la légende de Dracula peut être une histoire finale intéressante. Le célèbre vampire aurait-il eu sa demeure au Luxembourg ? C’est en tout cas ce qu’évoque l’ouvrage sur l’histoire du château.

En effet, d’après celui-ci, au XVIIIe siècle, de nombreux villageois quittèrent le comté de Vianden pour rejoindre l’est de l’Europe et la Transylvanie, la célèbre région de Dracula. Plus de 800 ans plus tard, certains descendants de ces émigrants parlent toujours cette langue d’antan. Il se dirait qu’il n’est pas difficile pour les Viandenois de communiquer avec eux. Si en Roumanie, les histoires de vampires sont courantes, peut-être que l’histoire de Dracula aurait-elle été ramenée par les émigrés luxembourgeois?

 

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