Depuis 2022, le groupe militant Seniors for Climate s’active pour sensibiliser à l’impact du changement climatique au Luxembourg. Trois membres actifs nous expliquent leur engagement.
Ce dimanche marque la journée mondiale du Climat. Créée à l’initiative de plusieurs ONG et célébrée le 8 décembre, cette journée rappelle la menace du réchauffement climatique et la nécessité d’agir pour le limiter.
Au Luxembourg, le paysage écologiste est rempli de diverses associations et initiatives. Et depuis peu, un tout nouveau groupe militant a rejoint les rangs : les Seniors for Climate. Comme son nom l’indique, il est tenu par des personnes de plus de 50 ans. Parmi eux, Simon Norcross, Sophie Bsarani et Jan-Antoine Thommes, que nous avons rencontrés. Avec Lucien Reger, ils représentent les quatre membres actifs sur les quarante personnes du groupe.
Tous ont des profils et des trajectoires de vie différents. Simon est britannique de naissance. Il a passé 13 ans en tant que bénévole chez Greenpeace Luxembourg. Sophie, quant à elle, est française et vit depuis 30 ans au Luxembourg. Après une carrière dans la banque, elle décide au moment du covid de s’engager à Caritas pour s’aligner avec ses valeurs écologiques. Jan est luxembourgeois et a découvert les problématiques de l’environnement en 2022 au travers du Klimabiergerrot. Tous s’engagent aujourd’hui pour un objectif commun au sein des Seniors for Climate : «la protection du climat».
«La création du groupe a été inspirée par le groupe suisse Klimaseniorinnen», retrace Jan. Ces militantes retraitées agissent pour une meilleure protection du climat en Suisse, se sont constituées en association dans le but de poursuivre leur gouvernement en justice.
«Elles ont été déboutées dans leur pays et sont finalement remontées jusqu’à la Cour de justice de l’Union européenne.» L’idée de fonder Seniors for Climate a été déclenchée lors de la visite des Suissesses au Luxembourg en 2022, sous l’impulsion de Greenpeace. «Nous sommes un pendant au groupe Youth4Climate, parce que les vieux sont aussi concernés», complète Sophie.
Neutralité, capital sympathie
À leurs débuts, les membres du groupe ont défini quelques missions et objectifs précis pour ne pas partir dans tous les sens. «On s’est dit qu’on allait se recentrer sur l’impact du réchauffement climatique sur la santé des habitants du pays», illustre Sophie.
Le but étant de leur montrer que le réchauffement climatique existe bel et bien au Luxembourg. «Il y a encore beaucoup de gens qui pensent que le Luxembourg n’est pas impacté. Nous voulons donc faire de la sensibilisation et ouvrir les yeux des gens là-dessus !»
Pour ce faire, les Seniors for Climate sont présents sur Facebook. Jan est le principal coordinateur de la page dédiée, il y publie chaque jour cinq à dix posts, en travaillant en lien avec d’autres organismes européens. «En tant que groupes de vieux, évidemment que nous sommes actifs sur Facebook», s’amuse Simon.
Ils se greffent également aux évènements de Greenpeace, tels que la Marche pour la Terre ou les tours en vélo. Ils ont aussi participé à d’autres mouvements, notamment la Marche pour le climat, qui a eu lieu en avril. «Nous avons une certaine neutralité et disposons d’un grand capital sympathie, comme nous sommes seniors», souligne Sophie.
Mais leur plus gros projet, c’est la diffusion, dans les écoles, entreprises et maisons de soins, d’un film regroupant des photos et des documents anciens pour documenter le changement climatique au Luxembourg. Simon souligne l’intérêt des photos d’archives : «Sur certaines, on constate que dans les années 60, il y avait deux mètres de neige, les gens skiaient dans le Grund et patinaient sur la Moselle.»
«Qui y a-t-il pour être plus crédible que les vieux sur ce point-là?», questionne Sophie. C’est un fait : les plus âgés ont vécu le changement climatique. «C’est important d’avoir ce recul sur les choses.»
Ce qui n’empêche pas les seniors d’être peu sensibilisés à cette problématique. «Nous avons du pain sur la planche pour les sensibiliser», souffle Jan. «Ce n’est pas évident à cet âge-là de remettre en question nos modes de vie et de mettre de côté l’aisance», estime Sophie.
Eux, ce qui les a motivés à s’engager, c’est de penser à leurs enfants et petits-enfants. «Je me pose la question pour eux : quel avenir auront-ils? Qu’est-ce qu’on a fait à tort ou qu’est-ce qu’on aurait dû faire?», dit Jan.