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Semaine de 32 heures : un bilan «positif» pour une entreprise du pays


La société Flibco.com emploie plus de 1 750 personnes au Luxembourg, en Belgique et en Italie.

En juillet 2023, la société de transport à la demande Flibco.com a introduit la semaine de quatre jours pour ses salariés du Luxembourg. Quelles conclusions un an plus tard ?

Après une phase de test d’un an, l’heure est au bilan pour l’une des premières entreprises luxembourgeoises à instaurer la semaine de quatre jours. Dans un communiqué publié ce mercredi, la société, dont le siège social est basé au Luxembourg, dresse un bilan «très positif» et se félicite de bons résultats au niveau tant de son chiffre d’affaires (+48 %) que de sa productivité (+69 %) ou du bien-être de ses employés.

Ces conclusions, Paola Daddato les partage également. Responsable marketing à Differdange, elle a découvert, tout comme quatorze autres employés du bureau luxembourgeois, la semaine de 32 heures, en juillet dernier. Un dispositif qui a engendré quelques modifications dans les méthodes de travail de la société. «Il y a eu une phase d’adaptation en interne et en externe, notamment avec les personnes avec lesquelles nous travaillons. Nous avons aussi beaucoup discuté entre nous pour nous organiser et échanger sur les points à améliorer», confie la salariée.

Une surcharge de travail ?

En peu de temps, elle a également constaté les premiers changements en termes d’efficacité de travail. «Nous sommes dans une philosophie où l’objectif est d’aller droit au but et d’éviter, par exemple, les réunions inutiles. On gagne du temps et on réussit à atteindre nos objectifs», explique-t-elle.

Mais une question subsiste : travailler en quatre jours peut-il engendrer une surcharge de travail ? Pour la responsable marketing, tout est une question d’organisation. «C’est vrai que lorsqu’on a annoncé cette nouvelle organisation, je me suis demandé comment nous allions faire. Car le travail à réaliser n’allait pas, lui, diminuer. Finalement, on a très bien réussi puisque grâce à nos trois jours de repos, nous revenons plus reposés et donc plus efficaces.»

Plus d’efficacité et de loisirs

Cet équilibre entre vies professionnelle et personnelle était justement l’argument phare de l’entreprise spécialisée dans le transport de passagers vers les aéroports européens. «En travaillant moins, les salariés ont plus de temps libre pour eux (…). Aujourd’hui, la génération Z a d’autres objectifs. Pour les millennials, le travail, c’était tout. Il définissait leur caractère, leur personnalité. Le monde a changé et il faut savoir s’adapter», expliquait Tobias Stüber, PDG de la société de transport, au Quotidien, en juillet 2023.

Ces effets positifs, Paola Daddato les a bien ressentis au cours de cette année. «En ayant plus de jours de repos, on arrive à se déconnecter plus facilement du travail et on réussit à avoir davantage de loisirs (…). Pour les parents, l’organisation familiale est également nettement plus facile», indique-t-elle.

Si certaines améliorations doivent encore être réalisées, Flibco.com a d’ores et déjà annoncé prolonger d’un an le test de la semaine de quatre jours au sein de son siège social à Differdange. L’objectif est de pouvoir pérenniser ce dispositif au Luxembourg et de l’étendre aux autres bureaux de l’entreprise, présents en Belgique et en Italie. «Des discussions sont en cours dans ces pays pour vérifier si un tel dispositif est possible d’un point de vue légal», confirme le responsable communication de l’entreprise de transport. En revanche, aucune date n’est, pour l’heure, avancée.

D’autres entreprises vont-elles suivre?

Au Luxembourg, le cas de Flibco.com reste une exception. Pourtant, le débat syndical sur la réduction du temps de travail est toujours bien présent. «Nous n’avons pas un gouvernement qui va dans cette direction, mais nous allons continuer à en parler dans les comités de travail», explique Frédéric Krier, membre du bureau exécutif de l’OGBL. Ce syndicat tout comme le LCGB se disent favorables à cette mesure d’aménagement de travail.

Mais, tous deux revendiquent l’instauration d’un cadre légal. «Cela pourrait se faire par le biais d’une convention collective qui pourrait s’adapter en fonction des secteurs et des entreprises», précise le syndicaliste. Alors, difficile de dire si d’autres sociétés luxembourgeoises se lanceront, elles aussi, dans cette nouvelle organisation de travail. En tout cas, le cadre légal existe bel et bien au Grand-Duché. «Nous avons travaillé pendant plusieurs mois avec un cabinet juridique luxembourgeois pour savoir s’il était possible de travailler 32 heures et avec le même salaire dans le pays, et c’est bien le cas», indique Flibco.com

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