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[Sélection nationale] Veiga, la deuxième sortie du placard en deux semaines ? 


Après 189 jours de totale mise au placard sans la moindre explication, Veiga est revenu de nulle part. (Photo Jeff Lahr)

Le latéral gauche était rayé de la surface de la terre à Aves pendant des mois ? Il était titulaire contre Porto le week-end passé. Et maintenant rappelé par Luc Holtz. C’est Noël ou quoi ?

La dernière fois que le sélectionneur et Eric Veiga se sont croisés, cela s’est moyennement passé. En septembre 2024, au sortir de sa dernière cape avec les Rout Léiwen (74 minutes en Irlande du Nord pour une défaite 2-0 qui a laissé des traces chez certains autres défenseurs titulaires de l’époque, Enes Mahmutovic et Lars Gerson ne s’en étant pas remis puisqu’ils n’ont plus joué depuis), les deux hommes ont parlé. «Le coach n’était pas trop content de mon agressivité dans les duels et me l’avait reproché», admet Veiga. En vrai, manquer d’agressivité dans un match au Royaume-Uni est presque un crime footballistique. Et Veiga l’a senti passer. C’était il y a plus de six mois et pour le latéral, qui rêvait de remontrer très vite à Luc Holtz qu’il avait compris, cela a ressemblé à la pire traversée du désert de sa carrière, bien au-delà de sa rupture des croisés.

Rui Ferreira, saint patron des résurrections

Titularisé en août pour le retour d’Aves en Primeira Liga après avoir déjà contribué à la remontée en barrages après un an à soigner son genou, un joli destin, Veiga a tout simplement disparu des radars. Ce redoux estival avait aidé Holtz à le rappeler. Tout s’est encore arrêté d’un coup. Comme des croisés qui lâchent, mais sans la table d’opération. D’un coup, il n’y a plus rien eu. Pas dans le groupe pro, mais pas avec la réserve non plus. Les explications? Non plus. Le joueur formé à Leverkusen ne savait rien ni ne comprenait rien de ce qu’il lui arrivait. D’autant plus que cet hiver, quand il a décidé de se chercher une porte de sortie, Aves ne l’encourageait même pas à partir et se serait presque étonné que le joueur cherche à rebondir ailleurs.

Qu’aurait-il dit alors, en janvier, Veiga, si on avait osé évoqué de lui l’éventualité d’être appelé par Holtz pour les amicaux de mars contre la Suède et la Suisse? Il éclate de rire : «J’aurais dit… « difficile »?» C’est un doux euphémisme qu’il faudrait plutôt traduire par «impossible». Sauf qu’après 189 jours de totale mise au placard sans la moindre explication, Veiga est revenu de nulle part. Il a suffi d’un changement de coach, mais pour finir par rouvrir la porte, il ne fallait pas n’importe lequel : «Rui Ferreira est arrivé et j’ai de la chance : j’ai énormément joué contre ses clubs, en D2, dans le passé. J’ai compté : cinq fois. Quand il est arrivé, il m’a dit que j’aurai ma chance». Son entrée en jeu contre Arouca, le 8 mars, en sortant du banc, était pourtant déjà une divine surprise. Alors sa titularisation, le week-end dernier, contre l’ogre Porto relevait elle carrément du miracle, genre apparition de la Vierge Marie.

À trois contre un face au FC Porto

Le «pire» étant qu’il a été plutôt bon et qu’il le sait : «C’était ma première fois dans un tel stade, avec une telle ambiance. Et puis leur côté fort, à Porto, c’est le flanc droit. Il m’est arrivé de me retrouver seul face à trois adversaires dans mon couloir! Cela ne m’a pas empêché d’expédier quelques centres dans ce match où le rythme était encore différent de celui qu’on rencontre habituellement en Primeira Liga. J’en suis sorti content». Et aussi rappelé par le Luxembourg, au moment précis où Mica Pinto a besoin de temps pour refaire du jus et où le côté gauche pourrait être repensé. «Je crois que je viens de prouver qu’en foot, tout est possible et va très vite, se réjouit le garçon formé au RFCU. Là, j’aimerais montrer au staff que je me suis amélioré dans l’agressivité.»

Voire un peu plus, si le temps de jeu est là et que les deux adversaires laissent la possibilité de montrer quelque chose offensivement parlant. Puisque Gerson Rodrigues lui est parfois associé aux séances à Aves et que les deux commencent à se connaître, mais qu’Eric, qui partage la chambre d’Omosanya, «adore aussi le style d’Yvandro Sanches», il se dit qu’il y aurait moyen de construire quelque chose qui plaide sa cause, dans le cadre d’un système à quatre défenseurs. C’est fou comme les joueurs qu’on croyait disparus peuvent avoir comme projets quand ils ressuscitent comme ça, d’un coup…