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[Sélection nationale] Les défenseurs centraux, levez le doigt !


Avant ce match contre la Hongrie, Luc Holtz se retrouve confronté à une monumentale hécatombe dans le secteur. Rédhibitoire ?

«Tout ne va pas bien.» Luc Holtz commence souvent ses conférences de presse comme ça, depuis deux ans. Mais hier, c’était bien la première fois que tout lui tombait dessus d’un coup, façon tempête incontrôlable : son rassemblement vire au jeu de massacre et le secteur défensif perd un nouvel élément à chaque jour qui passe. Contre la Hongrie, ce jeudi soir, il lui manquera au bas mot trois titulaires potentiels, peut-être même quatre.

C’est ce week-end que tout a commencé, quand Lars Gerson a eu la brillante idée de marquer son pénalty à la 88e minute du match contre Start (0-1), se qualifiant pour la double confrontation de barrage pour l’accession à la D1 norvégienne. Les matches amicaux des Roud Léiwen ne constituant pas des dates officielles protégées par l’UEFA, c’est un défenseur central en très grande forme qui devait d’office, cette semaine, mettre son talent au service d’une autre cause que nationale.

Cette information-là, le sélectionneur avait eu 72 heures pour apprendre à vivre avec et elle le réjouissait autant qu’elle l’agaçait. La suite a été moins réjouissante puisque c’est ADO Den Haag qui a demandé à Dirk Carlson de quitter le stage du Luxembourg afin de se présenter pour le match qui se déroulait hier soir pour le compte du championnat de D2 batave, contre le Roda JC.

Longtemps blessé au fessier, ce guerrier dont l’état d’esprit aurait été une arme assez incontournable contre la Hongrie, n’a plus foulé une pelouse en match officiel depuis le 14 août. S’il était rentré dans son club pour se contenter de s’asseoir sur le banc, encore Holtz eut-il pu envisager de l’aligner en soirée puisqu’il rejoint la sélection dans la journée d’aujourd’hui. Mais le sélectionneur a haussé les épaules : «D’après les sensations de Dirk, d’après les séances, il aura du temps de jeu.» Exit également Carlson…

Mahmutovic? «C’est LE moment»

En soi, cela ferait déjà beaucoup. Mais les problèmes ont continué de s’accumuler et Chanot, touché musculairement depuis la qualification de New York City en demi-finale de conférence Est sur la pelouse de Montréal est, dixit son coach, «trois semaines après trop juste pour demain». Trois défenseurs centraux en moins? C’est tout? Non : Laurent Jans a pris un coup lors de la séance de mardi soir et lui dont les remplacements dans l’axe, en Nations League, ont été autant de belles surprises, est carrément douteux.

Alors que Vahid Selimovic et Tim Hall n’ont pas retrouvé de club et que Luc Holtz n’a même pas envisagé de les rappeler, les options Aldin Skenderovic (F91) et Chris Philipps (Wiltz) ont été très concrètement activées par le staff… qui a découvert que les deux garçons, initialement non retenus, sont victimes eux aussi de pépins. Pour le second nommé, qui avait déjà dû zapper les deux dernières convocations pour cause de covid puis de blessure, ça tourne à la mauvaise blague, mais passons : il ne reste plus grand monde pour composer la défense.

Et les vrais spécialistes du poste se comptent assez rapidement. Restent Sofiane Ikene, 17 ans et 15 petites minutes de temps de jeu international, ainsi qu’Enes Mahmutovic, qui n’a joué qu’une mi-temps avec le Luxembourg dans cette année 2022, contre l’Irlande du nord, mais qui a refait quelques titularisations récentes avec le CSKA Sofia. «C’est LE moment de se montrer pour lui, l’exhorte Holtz. Athlétiquement, contre ce genre d’adversaire, il a en plus de la réserve. À lui de se mettre en place.»

«Ça n’arrivera jamais qu’on soit au complet»

Pas exclu, a encore indiqué le sélectionneur, de retrouver dans l’axe, donc, un garçon qui n’en a pas du tout l’habitude. Parce qu’il est hors de question, également, de faire n’importe quoi en appelant un jeune pas prêt à se retrouver confronté à ce genre de challenge. «On prépare la prochaine campagne», assène Holtz. Et une chose ne change pas, ce sera encore dans la difficulté.

Mais c’est devenu la pierre angulaire de la construction identitaire de cette équipe, comme l’a rappelé Leandro Barreiro : «Je pense qu’on a souvent des blessés, des indisponibles. Je pense que ça n’arrivera jamais qu’on soit au complet. Mais on peut compenser par la mentalité. On a prouvé qu’on pouvait faire des bons résultats même avec beaucoup de blessés, en Nations League, contre la Turquie et la Lituanie. Et vu là où les problèmes sont localisés, nous, les milieux, on va devoir gérer la recherche d’équilibre.» Génial. Rien à craindre alors !