Recevoir la Hongrie, l’une des meilleures nations européennes du moment malgré sa non-qualification pour le Mondial, n’est pas un cadeau. Mais même très déforcés, les Roud Léiwen ont fait le job.
Commencer un match comme ça est un luxe. Dès le début d’un long tunnel de vingt minutes durant lesquelles les Hongrois, tombeurs de l’Angleterre et de l’Allemagne lors de la dernière campagne de Nations League, n’ont pas vu le ballon, Gerson Rodrigues a chipé le ballon qu’il fallait. Passe en retrait de Callum Styles, interception, pied accroché par Denes Dibusz, le portier hongrois et pénalty logique. Gerson le transforme (1-0, 6e) et devient, comme ça, au coeur d’un mois de novembre suffisamment tempéré pour amener quelques milliers de spectateurs au stade, le meilleur buteur de l’histoire du pays avec 15 réalisations. Lors du dernier rassemblement, il nous avait fait le coup de la couronne virtuelle pour dire qu’il rejoignait Aurélien Joachim au sommet. Là, non, il était déjà passé à autre chose.
Avec une attaque qui intègre Dejvid Sinani pour sa première sélection à 29 ans, le Luxembourg tient son match et les escarmouches devant le but d’Anthony Moris sont rares. Mais aux deux frappes de l’aîné des Sinani, l’une contrée au dernier moment, l’autre croquée, répondent deux opportunités hongroises. Sur la première, l’excellente remise de la poitrine de Martin Adam trouve Daniel Gazdag plein axe, mais sa frappe puissante à ras de terre depuis le point de pénalty, tombe sur un réflexe de Moris (23e). Deux minutes plus loin, Gerson rate l’occasion de partir en contre. Et ce qui aurait pu constituer une balle de 2-0, deviendra, quelques secondes plus tard, un 1-1. Devancé de justesse par Styles, il laisse la Hongrie partir au centre et Attila Szalai placer une tête plongeante parfaitement décroisée (1-1).
Curci s’en souviendra très longtemps
Derrière, les hommes de Marco Rossi vont nettement hausser le rythme. Et ses frappeurs de phases arrêtées faire planer un danger quasi constant. Avec un tel différentiel dans les gabarits, le contraire eut été étonnant. Szalai devance ainsi Ralph Schon, qui vient de rentrer en remplacement d’un Moris touché au genou, sur corner et manque de faire coup double. Sa tête passe heureusement à quelques centimètres du poteau (48e). Puis c’est Andras Nemeth qui saute seul sur corner et flirte avec la lucarne (59e). Et les Hongrois ont fini par présenter la note sur une action d’école : un centre tendu et rentrant. Nemeth surgit devant Jans et coupé du plat du pied (1-2, 67e).
C’est alors que les Roud Léiwen vont un peu remettre la main sur le jeu et que les changements vont faire la différence. Sur un dribble court de Lohei qui va s’appuyer sur Gerson plein axe, le ballon va aboutir à Curci au deuxième poteau. Plein de sang froid, le petit ailier de Mayence va prendre le temps d’un contrôle orienté avant de conclure (2-2, 78e). Trois minutes plus tard, le petit gars de Mayence a même une balle de 3-2, en face à face avec Dibusz, qui remporte le duel et évite une terrible désillusion à cet épouvantail continental. Cette année 2022 a été un très bon cru mais elle semble vouloir encore se bonifier…
Julien Mollereau
…et que deviendront nos « Roud Léiwen » en 2023… avec l’avantage de ne pas avoir eu 4 semaines à haute intensité dans le désert Katari dans les jambes: …va falloir songer à un déplacement à l’Euro 2024: heureusement pour nous, l’Allemagne n’est pas loin!