ÉLIMINATOIRES EURO-2024 Que peut faire le Grand-Duché dans la campagne qui commence à Trnava ce soir? Il faut peut-être rêver, même si ce doit être petit.
À chaque début de campagne, il y a deux crimes capitaux à ne pas commettre au Luxembourg : 1) être trop optimiste; 2) être trop pessimiste. Débrouillez-vous avec ça, sachant que les modérés ont moins de compassion pour la première catégorie, celle associée aux rêveurs. Mais les suiveurs des Roud Léiwen étant souvent d’un bord ou de l’autre, par modernisme assumé ou par traditionalisme exacerbé, il est interdit d’être dans la démesure, ou l’on passera tout l’échauffement des deux équipes, ce soir, à Trnava, à se justifier de ses prises de position des dernières semaines.
La FLF elle-même jongle entre ces deux jusqu’au-boutismes. Quand son président, Paul Philipp, ose être enthousiaste, c’est son sélectionneur, Luc Holtz, qui le ramène à la réalité en l’attrapant par l’élastique du short. Et inversement. Hier, la valse à deux temps a continué, et dans l’avion à destination de la Slovaquie, six jours après que le technicien eut annoncé «avoir des ambitions», Philipp a rappelé, lui, qu’il «garde les pieds sur terre». Comment, dans cette ambiance schizophrénique, déterminer les attentes que tout un peuple doit placer, aujourd’hui, dans sa sélection nationale? Luc Holtz a détaillé hier faire une différence entre «attentes réalistes et attentes fantasques», fixant cette base : Portugal au-dessus, puis Bosnie et Slovaquie ex æquo et, enfin, Islande et Luxembourg côte à côte, dans une sorte de groupe des outsiders des outsiders.
Les Slovaques sans Skriniar derrière
Peut-être pour ce soir, au moment de l’entrée en lice dans un match qui pourrait donner tout le tempo de la campagne, faut-il se contenter des faits. La 92e nation mondiale, le Luxembourg, rend visite à la 54e, la Slovaquie. Très récemment, les Roud Léiwen ont quand même accroché un nul solide (2-2) en amical contre la Hongrie, 36e au classement FIFA, et été accrocher 3-3 la Turquie (44e) chez elle, en compétition officielle. Et puisque c’est de Nations League qu’il s’agissait, encore faut-il rappeler que dans cette Ligue C qui a vu le Grand-Duché terminer meilleur deuxième des quatre groupes, les Slovaques ont, eux, terminé… deuxièmes meilleurs troisièmes.
Peut-être, sur la base de ces quelques informations, nous sera-t-il accordé de choisir le camp des optimistes? Après tout, malgré un petit virus qui semble traîner dans les rangs et qui a déjà mis Curci au tapis («Mais ceux qui sont sortis masqués, c’est juste une mesure de précaution parce que Lars s’est senti mal dans la nuit»), les Roud Léiwen se présentent dans ce qui ressemble à un effectif au complet (malgré un petit problème de côtes pour Marvin Martins, sorti le week-end passé, mais qui n’a rien de cassé).
Tandis que sur l’autre banc, Francesco Calzona vient de perdre son patron défensif, l’Interiste Skriniar, blessé au dos. Une information majeure de cet avant-match? À moitié seulement pour Luc Holtz : «Non, ça ne change pas grand-chose. Ils ont des remplaçants de haut niveau. Un absent chez eux ne pèse pas autant que cela pouvait peser chez nous fut un temps. Mais on se rapproche lentement de ce niveau.»
On est en mars, mais pour Holtz, «les matches les plus importants arriveront à la fin de l’année». S’il fait des points d’ici là, ce sera du bonus. Et une promesse. C’est après l’été que le Grand-Duché verra en effet arriver l’Islande (8 septembre), la Bosnie (16 octobre) et la Slovaquie (16 novembre) au stade de Luxembourg. C’est là, devant un stade comble, qu’il voudra frapper fort. Et donner raison aux optimistes du printemps. En espérant qu’ils auront eu raison avant tout le monde.
Le reste du programme
Groupe C
20 h 45 : Italie – Angleterre
Macédoine – Malte
Groupe H
20 h 45 : Danemark – Finlande
Kazakhstan – Slovénie
San Marin – Irlande du Nord