Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Tout le monde s’est posé la même question, jeudi, au CFN. S’agirait-il de la dernière annonce de liste de Luc Holtz ?
La présenter de la sorte à l’intéressé, en poste depuis treize ans, auteur de 128 matches à la tête des Lions rouges, deuxième plus ancien sélectionneur au monde en termes de temps passé à la tête de son équipe nationale, eut été déplacé. Il convenait de l’amener autrement. En termes de perspectives d’avenir plus que de non-reconduction, par exemple. En gros : quand est-ce que nous serons fixés sur l’avenir ?
Sourire en coin, Holtz a enfoncé une porte ouverte : «Le président l’a déjà expliqué, on attend les deux prochains matches pour se mettre à table et discuter à tête reposée. Ce sont mes infos. J’ai les mêmes que vous». Un sélectionneur qui a «les mêmes informations» que la presse, ce n’est pas toujours bon signe. Pour lui en tout cas.
Souvent, ces dix dernières années, les prolongations successives du sélectionneur prenaient en effet tout le monde de cours. Elles survenaient comme ça, sans crier gare, d’un petit mail expéditif envoyé par la FLF bien en amont d’une fin de contrat. Le dernier en date avait par exemple été paraphé en août 2021, cinq mois avant que celui qui était alors en cours n’arrive à échéance. Il en est ainsi depuis que Holtz est sélectionneur et Philipp son président.
On en reste à «on verra»
Faut-il y lire un désir de changement d’ère ? Quelques soubresauts de gestion de groupe, ces derniers mois, ont pu fragiliser la position du sélectionneur au-delà même de l’excellence des résultats (quand bien même des critiques n’ont pas manqué de tomber, en mode n’y a-t-il pas moyen de faire encore mieux ?). Holtz a répondu sur le jeu. Et sur les résultats : «J’ai demandé en début de campagne quels étaient les objectifs. Il y avait « battre le Liechtenstein » et pour le reste, on verrait. Moi, je demande juste à ce qu’on regarde la réalité. N’oublions pas qu’en Slovaquie, il y a des joueurs de Naples, Feyenoord, Newcastle, Paris… Aujourd’hui, nous avons 11 points, c’est historiquement la meilleure campagne jamais réalisée et on a même pu rêver d’Euro. Mais on va jouer les deux matches à fond. Le pourcentage de chances n’est pas élevé, mais on va tout faire pour». Et après ? «On verra».
Cela fait tellement longtemps qu’on n’a plus eu à envisager les Roud Léiwen sans lui qu’imaginer un changement de coach pour mars, juste avant de jouer les barrages qui seront une chance en or d’accrocher un ticket, fait bizarre. Même si d’aucuns disent qu’il est temps justement afin d’optimiser les chances.
Les noms (logiques) commencent même à apparaître. Sauf qu’en tête de liste, Jeff Strasser vient notamment d’indiquer au Progrès qu’il serait toujours là la saison prochaine. Et si la FLF devait se manifester ? Encore faudrait-il que Paul Philipp décide de changer.
