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[Sélection nationale] Jans, la 115e rugissante !


Rigo ne partira pas seul au but. Capt’ain Laurent veille. Mais il ne sera pas là face au n° 19 slovaque, à la 90e minute… (Photo : jeff lahr/editpress)

Encore une très, très bonne semaine internationale pour le capitaine. À 33 ans, il semble n’avoir jamais été aussi bon.

Il ne sait pas d’où ça vient, Laurent Jans. Mais il le sent, lui aussi, dans son corps et dans sa tête : «Je suis au top! Je ne sais pas si c’est la meilleure période de ma carrière, mais apparemment, avec l’expérience et l’âge, on juge mieux». On galope aussi. Et on centre avec précision, pour ce qui aurait été une passe décisive face aux Slovaques, si le football moderne ne jugeait pas désormais les hors-jeu au millimètre près. Et on tacle en position de dernier défenseur, sans faire faute. Sa prestation contre la Slovaquie? Exceptionnelle.

Le Nordiste nous a même gratifié, en début de partie, d’une talonnade un peu folle en retrait pour un Mahmutovic alors en position de dernier homme et alors qu’il se trouvait lui-même entre deux attaquants adverses. Estimation de la difficulté et de la dangerosité : extrêmement élevée. Exécution du geste et sang-froid : parfait. «Je dois revoir l’action, rigole-t-il. Cela s’est passé tellement vite que je ne m’en souviens pas bien. Je sentais qu’en cas de contrôle, j’aurais des problèmes pour m’en sortir. C’est pour ça que j’ai fait ça, même si honnêtement, c’était un peu dangereux!»

«Les plus de 30 ans sont dans le viseur»

«Quand je regarde les performances de Laurent sur les six dernières rencontres internationales, je les trouve de bonne qualité!» Jeff Strasser n’avait pas besoin d’être déjà sélectionneur en mars et juin pour s’en rendre compte : Jans, en cette année 2025, affiche un niveau irréprochable. «Ça fait plaisir que notre capitaine soit à ce niveau.»

Alors qu’il vient de fêter ses 33 ans depuis un petit mois, c’est comme si le défenseur latéral avait envie de tordre le cou à ceux qui disaient, ces dernières années – depuis qu’il a passé le cap des 30 ans, en fait –, qu’il a moins de jus et que le déclin a commencé. «C’est toujours la même chose, juge-t-il. Dès que ça va moins bien dans une équipe, ce sont les plus de 30 ans qui sont dans le viseur. Je ne trouve pas toujours ça justifié, mais à moi de montrer que j’ai encore ma place dans cette équipe.»

Depuis la tribune de presse, les médias ont une autre lecture du moment. Au-delà de quelques derniers matches très tranchants défensivement, son apport offensif est devenu bien plus régulier également. Le sous-entendu l’agace un peu : «Je ne trouve pas que je n’apportais pas assez offensivement, avant! Je ne sais pas trop juger, mais j’ai toujours fait beaucoup de courses vers l’avant. Après, le dernier geste est important pour ne pas qu’on ait l’impression de l’avoir faite pour rien».

Contre les Slovaques, il y en a une particulièrement, de course, qu’il n’a pas faite pour rien. Elle a accouché d’un centre impeccablement enroulé et d’un coup de casque magistral de Moreira. Mais après l’annulation du but pour hors-jeu, c’est plus pour son jeune milieu de terrain que Jans a du mal à le vivre : «Il est parfaitement rentré dans le ballon. C’était un but superbe. À son âge, ça aurait été bien». Moreira aura d’autres opportunités : si son capitaine conserve ce niveau de finition dans les trente derniers mètres, il pourrait devenir une arme de premier plan pour les attaquants et milieux qui se projettent dans la surface.

«Les Slovaques ne méritaient pas de gagner»

La frustration statistique, Jans en sait quelque chose, lui qui n’a marqué qu’une fois en 115 sélections, contre Madagascar, en juin 2019. Alors une passe décisive aurait fait bien, au tableau de chasse. Par contre, sa note de 8, la meilleure hier, il ne souhaite même pas en parler : «C’est une bonne note collective qu’il faut! Parce que j’ai rarement vu toute une équipe et tout leur staff venir nous féliciter unanimement à la fin d’un match. Les Slovaques savent qu’ils ne méritaient pas de gagner. On l’a vu à leurs réactions»

C’est avec cet état de forme en or et… ces mauvaises vibrations nées de résultats injustes qu’il va retourner à Beveren pour retrouver son autre brassard et son début de course à la montée. À ce degré de performance, il mériterait de retrouver la Jupiler Pro League. Jans aura l’occasion de le prouver sous peu : hier, il a appris qu’en 16es de finale de la Coupe de Belgique, fin octobre, son équipe croisera le Standard. Entretemps, il se sera sûrement rapproché un peu plus, contre l’Allemagne et la Slovaquie, du top 100 des joueurs les plus capés du monde avec leurs sélections respectives. Il ne lui manque plus qu’une petite vingtaine de matches…

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