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[Sélection nationale] Fox va devoir jouer au loup


Depuis son départ de Dudelange en 2023, Lucas Fox est titulaire dans les buts du FC Bocholt, en D4 allemande.

Indiscutable à Bocholt mais soumis à une rude concurrence chez les Rout Léiwen, l’actuel n° 3 de Luc Holtz doit déjà penser à l’avenir.

Ça continue de se bousculer au portillon, dans le sillage de l’inamovible Anthony Moris, 34 ans, 70 sélections et 319 matches pros. Un récapitulatif de tous les jeunes affamés en embuscade?

Il y a Timothy Martin, titulaire et qui prend peu de buts avec les Cobh Ramblers en D2 irlandaise (trois en cinq matches, pour une 2e place). Il y a Tim Kips, un peu disparu des radars mais tout de même doublure chez le 10e de 3e Liga allemande, Erzgebirge Aue.

Et il y a encore Eldin Latik, qui ambitionne d’aller frapper à la porte du monde pro l’été prochain, bien que Flauss lui soit repassé devant au Progrès, mais aussi Fabian Heck, autre U21 qui s’est déjà assis sur le banc de Kaiserslautern, en 2e Bundesliga, à 19 ans.

C’est pourtant Lucas Fox, titulaire en Regionalliga (D4 allemande) avec Bocholt et qui a fini un tiers de ses 58 matches de championnat depuis l’été 2023 sur des clean sheets, qui est là, à Lipperscheid, pour ce rassemblement contre deux nations européennes phares.

Il aurait le droit de se sentir à la fois privilégié et maudit, l’ancien portier de la Jeunesse Esch et du F91. Alors que lentement pourrait commencer à se poser la question de la succession du patron, qui se comporte comme un ogre (plus de trois saisons consécutives à près ou plus de 60 matches), alors que Ralph Schon vient d’annoncer sa retraite internationale, il a fallu que Tiago Pereira devienne comme par hasard, à 18 ans seulement, le plus jeune gardien non allemand à enfiler les gants en Bundesliga, avec Mönchengladbach.

«On ne m’en avait pas trop parlé, de Tiago…»

Le «successeur» peut-il être autre que lui, dans ces conditions? Le niveau international, est-ce déjà fini et chasse gardée de Pereira, qui a pris une option définitive avant même que cela ait pu commencer, pour Fox?

C’est tout simplement en regardant la télévision, en rentrant de ses matches, que l’intéressé a dû commencer à se poser la question, ces dernières semaines. «À Bocholt, on ne m’en avait encore pas trop parlé, de Tiago Pereira. Pourtant, Mönchengladbach, c’est tout près (NDLR : 90 km). Il n’était pas dans la lumière, c’est à peine si quelques joueurs du club l’avaient mentionné. Maintenant… On trouve beaucoup d’articles sur lui. C’est magnifique. Il a travaillé pour et il est là au bon moment!», synthétise Fox. Sauf que le «bon moment» pour Pereira, c’est le mauvais moment pour Fox.

Ce milieu est à part. Et le portier le rappelle : «Les gardiens, ça peut aller très vite. On vit au jour le jour et s’il y en a un qui est meilleur… Tout le monde travaille pour soi». En ce moment, Fox travaille plutôt SUR soi.

Ses deux dernières saisons lui ont prouvé qu’il jouit désormais de son petit crédit en Allemagne. On n’est pas titulaire deux ans de suite en Regionalliga sans raison. Son club est déjà venu le relancer pour la suite, en lui proposant un nouveau contrat de deux ans, sachant que les ambitions sont affichées avec un passage du budget de 3 à 4,5 millions d’euros.

Fox n’a encore rien répondu : son but est de rester dans ce pays à «l’incroyable culture foot» mais d’aller voir à l’étage au-dessus. Le fait d’être transfert libre en juin pourrait l’y aider et puisque Bocholt ne lui a pas encore fixé de deadline pour sa réponse, il compte bien exploiter l’opportunité.

Parce que pour se poser un jour en alternative de Tiago Pereira, il faudra se rapprocher de son niveau et éviter de se faire dépasser par le reste de la meute. C’est-à-dire se comporter en loup. C’est le poste qui veut ça.