Face à la Bosnie, les Roud Léiwen ont fait le show (4-1). Mais ils devront tout de même passer par les barrages en mars pour espérer participer à l’Euro-2024.
L’espoir de rester dans la course à la qualification directe pour l’Euro-2024 à l’issue de cette 9e journée des éliminatoires était particulièrement faible, pour les Roud Léiwen. Il leur fallait pour cela battre la Bosnie, et espérer un faux pas de la Slovaquie contre l’Islande dans le même temps pour revenir à deux points des Slovaques avant l’ultime journée, dimanche.
Cet improbable scénario s’est produit, mais il n’a duré qu’un petit quart d’heure, entre l’ouverture du score islandaise de la 17e minute, qui suivait celle du Luxembourg, et l’égalisation après la demi-heure de jeu de la Slovaquie, qui s’est finalement imposée 4-2 et a composté son billet pour l’Allemagne, théâtre en juin du prochain championnat d’Europe.
Cela n’a pas empêché les Roud Léiwen de régaler leur public, et d’en coller quatre à une Bosnie venue au stade de Luxembourg sans ses deux vedettes, Edin Dzeko (Inter Milan) et le Schifflangeois Miralem Pjanic, et maîtrisée d’un bout à l’autre de la partie par des Roud Léiwen privés, eux, de Vincent Thill, Laurent Jans (suspendus) et Mica Pinto (forfait).
Carlson-Bohnert, ticket gagnant
En l’absence des deux derniers, Luc Holtz avait le choix entre Dirk Carlson et Florian Bohnert pour évoluer sur le côté gauche de la défense. Le sélectionneur a choisi… de ne pas choisir, en alignant Carlson latéral et Bohnert à un poste désormais inhabituel d’ailier, lui qui joue arrière droit voire défenseur central à Bastia. Bien lui en a pris : l’un comme l’autre ont largement pesé sur les événements.
Sur l’un de ses premiers ballons, Bohnert, esseulé côté gauche, a adressé une galette du droit qu’Olesen, lancé, a parfaitement coupé de la tête pour ouvrir le score (1-0, 6e) et son compteur en sélection. Puis Carlson a secondé Moris, qui avait raté sa sortie aérienne, pour empêcher Hamulic d’égaliser de la tête (13e). Et Bohnert, à un moment où la Bosnie tenait le ballon, a obtenu le corner qui a conduit au penalty du 2-0.
Initialement, c’était un coup franc à l’extrême limite de la surface, gratté par ce diable de Barreiro dont c’est devenu une spécialité. Mais la VAR est intervenue, M. Treimanis a indiqué le point de penalty et Gerson Rodrigues, une fois dissipé le brouillard des fumigènes balancés par des fans bosniens, a bombardé Vasilj et inscrit son 18e but chez les Roud Léiwen (2-0, 30e).
Gerson Rodrigues s’offre le doublé
C’est encore Bohnert qui a servi plein axe Barreiro, dont la frappe de 25 mètres a rasé le montant (42e)… et Carlson qui a été l’auteur du centre ayant amené le troisième but luxembourgeois, un CSC de Mujakic, mis sous pression par Christopher Martins (3-0, 55e). Mais résumer la partition grand-ducale au duo du côté gauche serait faire offense à environ tous leurs équipiers, tant chaque Roude Léiw a été au niveau, ce jeudi.
Mentions spéciales à Mahmutovic, monstrueux derrière, Kiki Martins, toujours aussi intelligent dans l’entrejeu ou à un Gerson Rodrigues particulièrement affûté, mobile et remarquable dans l’état d’esprit aux avants-postes. Entré dans le cerveau de tous les défenseurs bosniens, qui qui avaient tous très envie de le sécher – en vain -, le n°10 a terminé le match à gauche, après l’entrée du revenant Edvin Muratovic.
Cela ne l’a pas empêché, dans la foulée de la réduction du score signée Gojkovic sur corner (3-1, 90+3), de s’offrir un doublé d’une frappe sèche des 20 mètres qui a laissé Vasilj pantois (4-1, 90+4). Et d’ainsi régaler un peu plus le public local, particulièrement gâté durant cette campagne éliminatoire qui s’achèvera, quoiqu’il arrive dimanche au Liechtenstein, sur un total record (au moins 14, contre 10 auparavant) de points.
Simon Butel