SÉLECTION NATIONALE Maxime Chanot affronte son pays de naissance, ce mercredi soir, à quelques kilomètres de la ville de son enfance.
Comment va le corps, comment s’adapte-t-il au décalage horaire?
Maxime Chanot : J’ai neuf heures de différence avec la Californie. Je suis arrivé à 18 h lundi, je me suis endormi à minuit alors qu’il était 13 h à San Francisco et je me suis réveillé après une heure. On ne peut pas forcer son corps à dormir.
Mais je compense la fatigue par l’excitation. Quand tu joues la France puis la Belgique, tu fais abstraction. Et s’il faut jouer deux fois 90 minutes, je le ferai. Je ne serais pas venu sinon.
Que vous a dit Hugo Lloris avant que vous ne montiez dans l’avion?
Il m’a dit : « Surtout, ne nous blesse pas Olivier Giroud« .
En vue de l’Euro?
En vue de son arrivée à Los Angeles après l’Euro (NDLR : le Milanais s’est engagé il y a quelques semaines), surtout! Il m’a dit de ne pas aller trop au duel, qu’on en aura besoin sur la deuxième partie de saison. Après, je lui souhaite de le gagner cet Euro, quitte à arriver un peu plus tard.
Je compense la fatigue par l’excitation
C’est spécial, pour vous, ce France – Luxembourg? Aussi spécial que pourra l’être Belgique – Luxembourg pour Anthony Moris?
Alors je vais vous décevoir mais… non. Après six ans en Belgique, plus aux États-Unis, étant luxembourgeois d’origine française, je me considère comme un citoyen du monde. Ce match, il est spécial pour ma famille et mes amis mais moi, c’est le même plaisir que si j’avais joué l’Espagne, l’Angleterre ou l’Allemagne… Que ce soit la France est anecdotique.
En MLS, vous n’allez rencontrer ni votre ancien club de New York City, ni l’Inter Miami de Lionel Messi, durant la saison régulière. Ça ne vous agace pas?
Déjà que Messi, je l’avais raté de deux ou trois semaines quand j’ai quitté New York pour Ajaccio, l’an passé… Cela aurait été marquant, de le croiser en tant que capitaine, dans une confrontation. Mais c’est le système de la MLS, on ne joue pas tout le monde en saison régulière, il faut l’accepter. Après, dans le meilleur des mondes, j’espère le jouer en finale!
Vu la série dans laquelle vous êtes engagés avec Los Angeles et votre actuelle deuxième place en conférence Ouest, commencez-vous à vous dire qu’il y aurait peut-être moyen, « dans le meilleur des mondes« , d’être titré avec un deuxième club?
C’est possible, oui, mais j’en ai parlé avec Anthony Moris, qui est bien placé, lui, avec l’Union, pour savoir que la saison régulière et les play-offs, ce n’est pas la même chose et que tout peut être perdu très vite. Surtout que cet été, des clubs vont recruter fort. On entend déjà que Marco Reus pourrait débarquer aux LA Galaxy! Et sachant qu’en 2021, quand on fait champion avec New York, c’est peut-être l’année où on est les plus faibles sur le papier…
Je suis très proche d’Hugo Lloris
Êtes-vous heureux là-bas? Au son de votre voix, on dirait bien…
J’ai vu pas mal de clubs dans ma carrière mais celui-là… Ils avaient encore Gareth Bale la saison dernière. On n’attire pas des joueurs comme ça par hasard. Les infrastructures sont incroyables. C’est encore deux fois mieux que New York. Le stade est toujours plein, l’ambiance est dingue. C’est deux crans au-dessus de tout ce que j’ai déjà vécu.
Parce que vous y jouez avec un champion du monde et qu’un nouveau va bientôt vous rejoindre?
Oh vous savez, j’ai aussi déjà joué avec Andrea Pirlo, David Villa, ou sous les ordres de Patrick Vieira… Mais là, c’est vrai que pouvoir parler français avec Hugo Lloris, avec lequel je suis très proche, ça n’a pas de prix. Il a un de ces charismes, une confiance en lui… Je peux l’observer au jour le jour, apprendre de sa façon de se comporter, de son humilité malgré sa carrière. Il a quand même soulevé la Coupe du monde en tant que capitaine! Il a touché le graal! Et quand Giroud arrivera, il va nous faire du bien parce que le club n’a pas voulu prendre de n° 9 en attendant. On joue avec un faux 9 qui redescend. Là, on va pouvoir s’appuyer sur une vraie pointe.
Mbappé, vous l’attendez dans l’axe ou dans un couloir?
Alors… (il sourit) Je vais prendre parti pour mon futur coéquipier mais en même temps, je le pense vraiment : que chacun reste dans son domaine et que Giroud joue dans l’axe. On a tendance à l’oublier, mais la France devient championne du Monde en 2018 grâce à lui. Ce débat sur le n° 9 n’a pas lieu d’être : Giroud amène de la stabilité et il libère les ailiers. Mais Didier Deschamps a eu assez de succès pour ne pas avoir à tenir compte de l’avis d’un défenseur central du Luxembourg.
Allez-vous aller vous présenter à Olivier Giroud, ce soir?
Oh on se connaît déjà : on a le même aumônier, Joël Thibault, qui s’occupe des sportifs de haut niveau et particulièrement des footballeurs. Olivier est très croyant et on a pas mal d’amis en commun.