Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Rejointes après avoir mené de deux buts, les Rout Léiwinnen ont fini par s’imposer chez un Liechtenstein valeureux (2-3) pour creuser l’écart en tête de leur groupe de Ligue C.
Dan Santos avait donc raison, lundi, de se montrer méfiant à la veille de retrouver le Liechtenstein, et le sélectionneur luxembourgeois ne versait pas dans la fausse modestie ou le catastrophisme gratuit quand il assurait que les Rout Léiwinnen affronteraient «un autre adversaire» au Sportpark Eschen-Mauren que celui qu’elles avaient éparpillé (7-0) fin février lors de la 2e journée de la Ligue des nations.
Sur les onze filles humiliées à l’aller, Adrienne Krysl, la sélectionneuse suisse du Liechtenstein, en avait pourtant reconduit dix, hier, mais celles-ci ont offert une tout autre résistance devant leur public qu’au stade Émile-Mayrisch. Tout avait pourtant commencé de la même manière qu’à Esch, où Caroline Jorge avait ouvert le score à la 16e minute, et même de meilleure manière, puisque le Luxembourg menait de deux buts après moins d’un quart d’heure de jeu à Eschen après un doublé d’Amy Thompson (11e, 14e) sur deux services de Jorge.
Mais après ces deux réalisations «bien amenées», dixit Dan Santos, et qui portent le total personnel de la meilleure buteuse de l’histoire de la sélection à 34 pions (en 49 capes), les Rout Léiwinnen n’ont «pas fait ce qu’elles devaient», regrette leur sélectionneur. «On n’arrivait pas à poser le jeu, on manquait de rythme, d’intensité, déplore le technicien. On a abusé des longs ballons, ce qui a permis au Liechtenstein de mieux défendre.»
«Le contenu ne m’a pas plus du tout»
Il n’a pas fait que ça : grâce à des buts de Risch (1-2, 31e) et Kindle (2-2, 61e), ce Liechtenstein «très courageux» et porté par «son douzième homme» a recollé au score. «On se fait surprendre très bêtement alors qu’elles arrivent à passer trois fois la ligne médiane», souffle Santos, soulagé de voir son équipe reprendre définitivement l’avantage dans le dernier quart d’heure par l’intermédiaire de Caroline Jorge, auteure, sur un centre de Joana Lourenço, de son 5e but en sélection d’une frappe en pleine lucarne (2-3, 77e).
«La manière n’y était pas, admet le coach des Rout Léiwinnen. Le contenu ne m’a pas plu du tout. Les joueuses en sont conscientes : on n’a pas fêté la victoire comme d’habitude. Mais ce qui compte, ce sont ces trois points, qui portent notre total à dix.» Et permettent aux équipières de Laura Miller, talonnées par l’Arménie avant cette 4e journée, de compter désormais trois longueurs d’avance sur leur premier poursuivant, le Kazakhstan, qui a justement pris le meilleur sur l’Arménie (3-2) plus tôt dans l’après-midi.
«J’aurais préféré un nul, assure Dan Santos. Mais on a notre destin entre les mains. On pourra décider de notre sort lors des deux dernières journées.» Hôtes de l’Arménie le 30 mai, avant une potentielle finale pour l’accession en Ligue B le 3 juin au Kazakhstan, les Lionnes devront toutefois «gérer les deux matches de la même manière. Passer à côté sur un match comme ça, ce n’est pas possible». Mais c’est, fort heureusement, sans conséquence pour des Luxembourgeoises qui, de l’aveu de leur sélectionneur, n’auraient «peut-être pas gagné ce genre de match il y a un an».
La composition du Luxembourg : Jung – L. Schmit (76e Dos Santos), Machado, Kremer, Mateus (63e Albert) – Estevez (90+2 Fiorucci), Miller (cap.) – Jorge (90+2 Ludwig), Lavinas (63e Kocan), Lourenço – Thompson.
