Les Lionnes reprennent la compétition, ce vendredi soir en Nations League face au Kazakhstan, avec plus de la moitié de l’équipe évoluant désormais à l’étranger. Est-ce que ça change tout pour le sélectionneur, Dan Santos ?
On y est : désormais, dans la liste de 23 joueuses pour un rassemblement, il y a plus de filles évoluant à l’étranger que de filles évoluant en Ligue 1.
Dan Santos : Oui, là, on est à treize joueuses qui jouent à l’étranger pour dix qui sont toujours au Grand-Duché. C’est correct. D’autant que les filles ont évolué. Laura Miller, il y a trois ou quatre ans, était remplaçante à Liège. Maintenant, elle est capitaine. Bon, il y en a encore qui n’ont toujours pas le temps de jeu qu’on espérerait, comme Caroline Jorge (au Standard). Mais on voit la différence, déjà. Dans l’intensité des séances, mais aussi dans ce qu’on peut leur demander d’appliquer, tactiquement parlant. C’est plus facile pour moi, je peux me permettre plus de choses.
Il y a une joueuse qui a vécu une très grosse progression, depuis son départ à l’étranger ?
Je peux vous le dire après le match (il rit)? Jusque-là, on a fait beaucoup de récupération, durant le début du stage, de la gestion en petits groupes. Mais je peux déjà vous dire que Marta Estevez, depuis son départ au PAOK Salonique, a pris un gros volume de jeu. Si bien qu’elle va peut-être reculer d’un cran. Sinon, bien sûr, il y a Charlotte Schmit, qui est un vrai talent, qui est au-dessus et qui s’entraîne avec l’équipe première de Fribourg, celle qui joue en Bundesliga. Elle fait même des amicaux avec elles. Mais elle évolue avec la réserve, en 2e Bundesliga. Niveau footballistique, elle peut jouer en Bundesliga. Mais c’est le physique qui manque encore pour s’imposer. Elle arrive en fin de contrat. Je ne sais pas ce qu’elle fera la saison prochaine.
Le FC Metz? J’attends toujours qu’on me rappelle…
Pourquoi le FC Metz, équipe de Ligue 2, ne semble pas du tout se passionner pour l’évolution du football féminin luxembourgeois ? Pas plus en fait qu’il ne semble parvenir à tirer profit de l’évolution du football masculin de l’autre côté de la frontière.
Nous avons Eva Marinelli, là-bas, qui est en U19. Mais effectivement, c’est tout et oui, il semble qu’il y ait le même problème qu’avec les hommes et c’est très dommage. J’ai essayé plusieurs fois d’obtenir des rendez-vous pour discuter parce que je pense que l’on pourrait s’entraider. Mais pour ça, il faut une volonté des deux côtés et j’attends toujours qu’on me rappelle…
Vous dépendez ainsi beaucoup de la formation allemande, dont Luc Holtz disait, à propos des hommes, qu’elle délaissait trop souvent l’aspect technique.
Et je vous dirais exactement la même chose : en Allemagne, c’est moins technique qu’en France. D’ailleurs nous, au CFN de Mondercange, on fait plus de technique qu’en Allemagne! Mais tout doucement, ils commencent à s’y mettre, à comprendre que c’est nécessaire. C’est important pour faciliter la rapidité des prises de décisions sur le terrain. Après, on ne force personne à partir, à la fédération. Leurs orientations dépendent beaucoup de ce qu’elles veulent faire, dans leurs études et on prend le plus grand soin à discuter avec elles, car c’est un grand changement de vie. Mais quand nos jeunes jouent face à des clubs étrangers, on voit bien qu’on nous demande énormément de renseignements. Nous avons trois ou quatre U17 courtisées, à l’heure actuelle. Le retour est bon.
Quelle est la prochaine étape ?
Avoir tout le monde à l’étranger, ce serait un luxe. Mais quand je vois des Andreia Machado ou des Amy Thompson qui évoluent en Ligue 1, je me dis que l’on aura toujours des filles qui viennent du pays et que c’est très bien parce qu’elles ont une sacrée qualité.
Un mot sur le début de cette Nations League ?
On est dans une configuration très délicate. On se dit qu’on peut très bien finir premières comme dernières. Un peu comme pour les hommes lors de la précédente campagne de Nations League. C’est un groupe très dangereux. Même le Liechtenstein, qui commence, comme nous il y a quelques années.