Épuisées par leur voyage, les joueuses luxembourgeoises devront trouver les ressources pour faire meilleure figure que vendredi face à la Turquie, ce mardi, lors de la 4e journée de Nations League.
C’est à se demander si le chauffeur de bus qui conduisait samedi les Roud Léiwinnen à l’aéroport de Francfort n’aurait pas mieux fait de tirer directement jusqu’à Çorum. Pour rallier la ville turque, située à 200 kilomètres au nord-est d’Ankara et à environ 3 100 kilomètres de Luxembourg, il faut, d’après les sites spécialisés, tabler sur environ 33 heures de trajet par la route.
Or c’est à peu près ce qu’a duré ce week-end le périple de la sélection féminine luxembourgeoise, contrainte de passer la nuit à Francfort samedi pour se lever à l’aube dimanche et prendre un vol à destination d’Istanbul, puis de se fader 4 h 30 d’escale, un second vol vers Amasya et une heure et demie de bus pour enfin arriver à bon port dans la soirée.
Entre ce voyage on ne peut plus casse-pattes qui les a privées d’entraînement dimanche et a transformé celui de lundi en séance de remise en forme, la suspension en défense centrale d’Andreia Machado, l’absence au milieu de la capitaine Laura Miller, les incertitudes escortant trois autres titulaires du moment (Leila et Charlotte Schmit et Marisa Soares), l’écart de niveau initial entre les deux nations, visible vendredi à Esch (0-4), et le formidable soutien populaire dont bénéficient les Turques à la maison, il serait tentant de considérer ce Turquie-Luxembourg comme le second déplacement le plus difficile de l’ère Dan Santos, débutée en 2020. Derrière l’Angleterre-Luxembourg de septembre 2022 (10-0).
Ce serait oublier qu’avant de voler en éclats à Stoke, chez des Anglaises encore dans l’euphorie de leur titre de championnes d’Europe (glané en juillet 2022), les Roud Léiwinnen avaient eu à défier chez elle l’Autriche, membre du top 20 planétaire (actuellement 16e), également dans le cadre des éliminatoires du Mondial-2023.
Dan Santos veut «une réaction»
À Vienne, les joueuses de Dan Santos avaient logiquement explosé en octobre 2021, mais elles n’en avaient pas moins fait «un très beau match» et tenu le 0-0 jusqu’à la 42e minute. Typiquement le genre de prestation à laquelle leur sélectionneur espère assister, ce mardi à Çorum, lui qui est sorti particulièrement frustré du premier duel face aux Turques, incontestables leaders du groupe 2.
«Ce qui est sûr, c’est que c’était notre plus mauvais match depuis que je suis en poste, juge le technicien, qui récupère Joana Lourenco, suspendue à l’aller. Les filles le savent, et c’est déjà bien d’en avoir conscience. J’attends une réaction. Ça arrive de passer à travers, mais je veux voir un autre visage que celui de vendredi.»
En termes footballistiques, cela veut dire «plus de combativité, plus de rigueur défensive, travailler plus quand on n’a pas le ballon et jouer davantage quand on l’a, ne pas faire que « balancer »». Il faudra au moins ça aux équipières de Marta Estevez pour ne pas passer 90 minutes aussi longues que leur trajet aller…