Les conducteurs européens de moins de 35 ans adoptent beaucoup plus de comportements à risque au volant que la moyenne des conducteurs, toutes générations confondues, a constaté le 13e Baromètre de la conduite responsable de la fondation Vinci Autoroutes, publié mardi.
Ces résultats sont surtout significatifs chez les jeunes hommes, qui sont beaucoup plus nombreux que la moyenne à utiliser leur smartphone au volant, 23% regardant même des vidéos en conduisant. Près du tiers des conducteurs de 16 à 24 ans « se dispensent du port de la ceinture de sécurité » pourtant obligatoire, note le baromètre, qui a mené son enquête auprès de 12.400 personnes dans 11 pays européens.
Autre enseignement souligné par la fondation Vinci: « la banalisation de l’usage du téléphone en Bluetooth ». Plus de la moitié des conducteurs (56%) disent l’utiliser pour téléphoner au volant et les deux tiers (71%) « ne jugent pas cette pratique dangereuse ». Pourtant, 18% des conducteurs disent avoir failli avoir un accident en raison de l’utilisation de leur téléphone via cette technologie.
La consommation de drogues, d’alcool ou de médicament avant de prendre la route est également largement plus répandue chez les jeunes, surtout les hommes. Si 7% des conducteurs européens disent avoir pris le volant en état d’ébriété dans l’année, ce chiffre grimpe à 20% chez les moins de 35 ans. Même chose pour la consommation de cannabis ou autre drogue: 5% des sondés disent avoir conduit sous emprise, mais ils sont 17% chez les moins de 35 ans.
Le non-respect du code de la route s’est également répandu, par rapport aux baromètres précédents. 22% des conducteurs disent ne pas attacher leur ceinture à chaque fois. Chez les moins de 35 ans, ce chiffre s’élève à 30%. Et concernant les limitations de vitesse, près de neuf conducteur sur 10 (84%) disent les dépasser « de quelques km/h ».
D’après la fondation Vinci autoroute, cette désinhibition conduit à une hausse des incivilités au volant. Si 52% des sondés « admettent injurier d’autres conducteurs », ils sont 68% dans ce cas en France (+3 points en deux ans). La moitié des Européens disent klaxonner intempestivement, une proportion qui atteint 59% chez les Français (+6 points).
Résultat, « 89 % des personnes interrogées disent avoir déjà eu peur du comportement agressif des autres conducteurs – un niveau record depuis la création du baromètre ».