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Sécurité routière au Luxembourg : 2019, l’année la moins pire


François Bausch a présenté mercredi le bilan des accidents de la route au sein de son ministère, place de l'Europe au Kirchberg. (photo Fabrizio Pizzolante)

Plus d’accidents qu’en 2018, mais moins de morts, c’est le bilan des accidents de la route en 2019. La vitesse reste toujours la principale cause des accidents graves, même si ce facteur régresse.

Avec 4 % d’accidents corporels en plus en 2019 (988 en 2019 contre 947 en 2018), les nouveaux chiffres du bilan des accidents de la route pourraient paraître inquiétants. Heureusement, les accidents mortels baissent eux de 29 %. Vingt-deux personnes ont cependant perdu la vie sur la route l’an passé. Un chiffre qui reste trop élevé, mais qui est le plus bas jamais enregistré au Grand-Duché, souligne François Bausch, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics.

En 2019, 242 accidents graves ont eu lieu (+3 %). 248 personnes ont été gravement blessées (-9 %). Enfin, 1 048 victimes de la route ont été blessées légèrement (+11 %).

Si «les facteurs d’accident sont toujours les mêmes, note le ministre, la tendance est plutôt positive : les accidents mortels sont à la baisse. J’ai commencé en 2014, je devais alors annoncer les chiffres de l’année 2013. Il y avait eu alors 46 morts. C’est tout de même une baisse substantielle, même s’il y a parfois des rechutes, comme l’an passé avec 36 morts, car il y a eu des gros accidents avec deux fois quatre morts dans la voiture. Nous sommes un petit pays, nous avons des petits chiffres et des accidents graves font tout de suite grimper les statistiques. Dans un pays tel que le nôtre, il faut toujours regarder la tendance sur quatre-cinq ans. C’est seulement avec cette vision globale que l’on peut constater qu’il y a une forte tendance à la baisse. Ce qui est très bien.»

L’objectif de 2020 ne sera pas atteint

Pourtant, en cette année 2020, le Grand-Duché ne pourra pas encore remplir son objectif de 16 morts au maximum, car, à la date de mercredi, le pays dénombrait déjà 17 décès sur la route.

Pour améliorer cette tendance, le ministre veut accentuer les contrôles dans les tunnels, avec peut-être des radars-tronçons. Rouler trop vite dans ces endroits, «c’est criminel», martèle François Bausch. Le «moindre accident dans un tunnel se transforme tout de suite en catastrophe».

Les accidents de la route se produisent essentiellement pendant les journées de beau temps, 55 % des accidents mortels se déroulant sur route sèche. Parmi les personnes décédées sur la route, on compte 16 personnes qui étaient à bord d’une voiture, trois sur une moto de plus de 125 cm3, une sur un engin de moins de 50 cm3 et deux piétons.

Bien sûr, la vitesse, surtout si elle est combinée à l’alcool ou à la drogue, est toujours la principale cause des accidents, même si ce facteur régresse. Pour l’alcool, la «tendance est alarmante en 2019», indique le ministre.

Les routes de campagne sont les plus mortelles

Les comportements dangereux comme le chevauchement de la ligne de sécurité ou une faute de dépassement ont également un impact important sur la sécurité routière.

Les responsables des accidents mortels sont pour 38 % d’entre eux âgés de 25 à 34 ans. 72 % de ces accidents ont lieu sur des routes de campagne, contre 14 % sur autoroute et 14 % en ville.

Pour diminuer le nombre de morts, l’administration des Enquêtes techniques (AET) a rendu un rapport d’analyse que son directeur Paul Meyers a présenté mercredi. «L’AET s’est concentrée sur les facteurs susceptibles de réduire les conséquences» d’un accident, et non sur les causes. Ces facteurs modifiables sont principalement liés à l’infrastructure.

L’AET note que, sur les 22 morts sur la route, «deux motocyclistes et neufs conducteurs de voiture sont décédés des suites d’une sortie de route suivie d’un impact avec un obstacle latéral non protégé». Dans dix cas, il s’agissait d’un arbre. «Le placement de glissières de sécurité aux endroits où les abords de route ne pardonnent pas pourrait réduire les risques de blessure en cas d’accident», souligne Paul Meyers. L’AET recommande notamment des atténuateurs de choc devant un obstacle rigide.

Audrey Libiez

Plus de 30 % des victimes n’habitent pas au Luxembourg

Si 68 % des victimes de la route (soit 184 personnes) sont des résidents luxembourgeois, 32 % habitent en dehors du pays. En tête, les Français, qui représentent 10 % des victimes, suivis de près par les Belges (9 %) et les Allemands (7 %).

Bien sûr, ces chiffres ne sont pas liés à la façon de conduire des uns et des autres, mais simplement à la représentation de ces nationalités sur la route, rassure le ministre de la Mobilité et des Travaux publics : «C’est la quantité de frontaliers présents au Luxembourg qui expliquent ces statistiques. Parmi ces plus de 200 000 frontaliers, tous sont des personnes adultes et actives, alors que, comparativement, dans la population luxembourgeoise on compte forcément des enfants. C’est la masse qui fait la différence.»

Les frontaliers ont augmenté de 35 % entre 2009 et 2019 et de près de 7 % entre 2018 et 2019.