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Sécurité, confiance… les enjeux de la digitalisation


Le débat citoyen a permis d'éclairer la position de l'UE et du Luxembourg sur la digitalisation des services publics et de l'administration. (photo Tatiana Salvan)

La représentation de la Commission européenne a organisé vendredi à Luxembourg son dernier débat citoyen de l’année, qui portait sur le thème de la digitalisation des administrations publiques.

À l’ère du tout numérique, le fonctionnement des administrations publiques peut parfois apparaître suranné et le chemin vers une plus grande digitalisation demeure long pour les États membres, de plus en plus poussés à offrir à leurs citoyens des services digitalisés, intuitifs et participatifs.

«Les administrations doivent relever trois principaux défis», souligne Gertrud Ingestad, de la Direction générale de l’informatique à la Commission européenne, l’une des intervenantes du débat citoyen. «Elles doivent offrir plus de services adaptés aux besoins des citoyens, être mieux interconnectées et donner un sentiment de sécurité aux utilisateurs.»

La protection des données est en effet centrale lorsqu’on aborde la question de la numérisation. «C’est grâce à cette protection des données et à nos valeurs démocratiques que nous pouvons exploiter ces données correctement, contrairement à la Chine ou aux États-Unis», affirme Gertrud Ingestad. «Sans un minimum de règles et de confiance, les citoyens n’utilisent pas ces services et les données dont on dispose ne sont pas non plus véritablement exploitables.»

Une protection qui pourrait toutefois être renforcée si le matériel provenait majoritairement d’Europe, et non de Chine, a avisé un citoyen. «Effectivement, plus de neuf ordinateurs portables sur dix sont importés de Chine», a confirmé Gertrud Ingestad. «Nous avons cependant un certain nombre de règles et de contrôles qui nous permettent d’être relativement en sécurité – on ne peut l’être complètement. Mais nous devons aussi faire plus d’efforts pour soutenir les compagnies IT européennes.»

Du digital, mais pas seulement

«Que proposez-vous pour ma grand-mère de 80 ans qui est incapable de se servir d’un ordinateur ?», ironise un autre citoyen. «Proposer des services intuitifs est en effet un énorme challenge, même si le Luxembourg est assez proche du citoyen», répond Jean-Paul Zens, directeur du département Médias et Communications du ministère d’État. «Mais il y a une responsabilité de la famille avant celle du gouvernement d’intégrer les personnes dans le processus, en les aidant à effectuer les démarches.»

Des propos tempérés par Gertrud Ingestad : «Les services publics doivent être accessibles à tous, nous suggérons donc aux États membres de proposer différents canaux. D’ailleurs, si la plupart des gens utilisent les moyens digitaux, cela libèrera des services pour ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas utiliser le canal digital.»

La digitalisation possède de nombreux avantages, insiste la directrice. «Par le passé, il fallait des semaines, voire des mois, pour lancer son entreprise. Aujourd’hui, un clic suffit. De même, lorsque vous avez un enfant, une opération peut suffire pour informer les différents services. Si les États proposent une offre digitale pour des services basiques, petit à petit les gens vont les utiliser puis en vouloir plus.»

Selon le dernier rapport de la Commission européenne Digital Economy & Society Index (DESI), le Luxembourg se classe en 5e position des pays à la pointe du digital. Mais pour améliorer ce score, il doit encore proposer plus de services publics numériques et accroître le passage au numérique des petites entreprises.

Tatiana Salvan

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