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Secteur privé : pas de prime «chef de famille»


La pétitionnaire Dara Miranda face aux députés. 

Le gouvernement s’oppose à accorder aux salariés la prime réservée aux fonctionnaires.

Depuis 1983, les parents travaillant dans la fonction publique touchent une prime «chef de famille» qui varie entre 639 euros brut pour les employés de l’État et 675 euros pour les fonctionnaires. Une «discrimination» des salariés du secteur privé, estime Dara Miranda, qui a lancé début janvier une pétition pour réclamer l’octroi de la même prime «pour toute la population ayant des enfants à charge au Luxembourg». Le but : atteindre plus d’égalité pour tous les enfants, en priorité pour ceux qui grandissent dans des familles avec des petits et moyens revenus.

La requête a récolté quelque 4 800 signatures, ouvrant la voie à un débat public, qui s’est tenu hier matin à la Chambre des députés. La pétitionnaire a tenu à souligner d’emblée qu’une telle prime devait profiter aux enfants et non pas aux parents. Dara Miranda a aussi estimé que l’État devait prendre en charge la prime, à l’image du régime dans la fonction publique. Pas de charge supplémentaire donc pour les patrons.

Mischo renvoie vers les autres aides

Cette argumentation n’a été suivie ni par les députés ni par le ministre du Travail, Georges Mischo. Si l’État verse une prime «chef de famille» aux fonctionnaires, il le ferait en tant qu’employeur et non pas en tant que main publique. Le coût de cette prime, accordée à 18 200 agents, était de 133 millions d’euros en 2023. Financer une telle prime pour les salariés du secteur privé n’est pas envisagé, souligne le ministre, excluant aussi de l’«imposer» aux patrons, déjà confrontés à d’importantes charges.

Néanmoins, chaque employeur aurait le choix de proposer des primes similaires à leurs employés, notamment dans le cadre de la négociation de conventions collectives. De plus, les salariés profiteraient des tranches indiciaires ainsi que des revalorisations régulières du salaire social minimum. Le gouvernement prévoit aussi d’introduire de nouvelles aides ciblées aux familles, sans oublier les allocations familiales déjà existantes et une large panoplie d’autres subventions, notamment dans le domaine du logement et de l’énergie.

Des explications qui ne sont pas suffisantes aux yeux de la pétitionnaire Dara Miranda, qui maintient que l’absence d’une prime «chef de famille» dans le privé constitue bel et bien une «discrimination».