Depuis le 19 août, plusieurs allées du Limpertsberg sont soumises à des restrictions de circulation en raison de la foire. Des restrictions jusqu’alors inédites, qui agacent les habitants du quartier.
L’allée de l’Union, l’avenue de la Faïencerie ou encore le boulevard de la Foire. Toutes ces rues, qui font partie intégrante du site de la Schueberfouer pour les deux prochaines semaines, sont avant tout des avenues clés du quartier du Limpertsberg.
Elles permettent à ses résidents, en un rien de temps, d’accéder à leurs bureaux et aux différents commerces, sans avoir à contourner l’ensemble du Glacis. Et ce, même lorsque arrive le moment de la foire.
Alors, le 19 août dernier, lorsqu’il s’aperçoit des interdictions de circulation inédites en raison de sa mise en place, Jo Wagner bouillonne. Lui qui avait pour habitude de traverser le site pour se rendre à ses bureaux ou chez ses clients s’aperçoit rapidement des conséquences de ces restrictions.
«Au quotidien, cela me rajoute 1 heure à 1 h 30 de trajet», s’exclame-t-il. Rapidement, il comprend qu’il n’est pas la seule personne contrariée. «J’en ai parlé avec des amis, des connaissances ou tout simplement des passants : tous estiment que cela est scandaleux.»
«Une entrave à la liberté de circuler»
Alors, il y a sept jours, il adresse une lettre à destination de la Ville et sa bourgmestre, Lydie Polfer. «Il n’est pas normal que de nombreux accès soient bloqués. Les résidents ne peuvent plus se déplacer librement le matin. Il faut faire un détour par la rue de l’Union ou le long du théâtre, ce qui n’était pas le cas auparavant», explique-t-il.
Pour Wagner, ces nouvelles mesures sont non seulement dérangeantes mais aussi injustifiées. «Il n’y a aucun danger qui peut expliquer cela. Si c’est pour faciliter la livraison de quelques packs de bière, alors on dérange les résidents pour rien», critique-t-il, ajoutant qu’il n’a pas reçu d’explications de la part des autorités. «Nous n’avons pas été avertis au préalable. On a été mis devant le fait accompli, sans aucune considération.»
Cette situation, selon Wagner, constitue une «entrave à la liberté de circuler», un droit pourtant fondamental. Il déplore particulièrement l’impact sur les personnes à mobilité réduite, pour qui ces détours imposés sont encore plus problématiques.
«Que vous soyez avec un rollator, des béquilles ou en fauteuil roulant, il faut imaginer la contrariété que cela représente», souligne-t-il. La seule voie accessible, l’allée Scheffer, devient un véritable point de congestion aux heures de pointe, rendant les déplacements encore plus difficiles.
La condamnation du passage pour piétons et cyclistes entre la rue et le parking du Glacis, elle, oblige les usagers à se frayer un chemin sur le mince quai d’arrêt de tramway «Theater». Sur place, Jo Wagner analyse : «Plus qu’être dérangeant, c’est extrêmement dangereux. En heure de pointe, c’est bondé de monde. Avec un tram qui passe toutes les cinq minutes, il pourrait rapidement y avoir un accident.»
Des interrogations sans réponse
Au-delà de ces désagréments, Jo Wagner met en lumière une problématique plus large, celle des répercussions de l’organisation de la Schueberfouer sur la vie quotidienne des résidents. Il critique la politique de la bourgmestre Lydie Polfer, qu’il accuse de privilégier l’expansion de la fête au détriment des habitants.
«Madame Polfer attache beaucoup d’importance à l’organisation de la Schueberfouer, car c’est une belle tribune politique. Depuis quelques années, elle gratte tous les centimètres qu’elle peut pour créer une grande fête. Mais cela se fait au détriment des personnes qui vivent ici.»
L’économiste demande que ces restrictions soient levées et que la libre circulation soit rétablie en dehors des heures d’ouverture de la foire, comme cela a toujours été le cas. Il n’exclut pas la possibilité de recourir à la justice pour faire valoir ses droits, se demandant si ces mesures sont légales.
«Si ce sont des mesures de sécurité liées à d’éventuels risques, alors nous avons le droit d’en être informés. Sinon, ces interdictions pourraient être contestées devant le tribunal administratif», affirme-t-il. Contactée par nos soins, la Ville n’a pas répondu à nos demandes d’explications sur ces interdictions. Pas plus qu’à la lettre adressée par Jo Wagner. Un débat à sens unique, qui ne risque pas de tempérer la frustration des principaux concernés.
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