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Schueberfouer : les forains font un geste envers le porte-monnaie des familles


(photo archives LQ)

La Schueberfouer n’a pas encore commencé que les premières critiques fusent déjà. Une pétition alerte sur les prix pratiqués qui ne permettent plus à certaines familles d’en profiter.

Le bruit, les odeurs, le parking sauvage dans les rues du Limpertsberg et les dégradations commises sur des propriétés privées par certains visiteurs ont longtemps été les principales critiques à l’encontre de la Schueberfouer. Inlassablement, édition après édition, elles reviennent. Les forains et la Ville de Luxembourg s’y sont habitués et tentent de faire au mieux pour réduire certaines nuisances et calmer les angoisses des riverains. Plus récemment, certains visiteurs ont commencé à se plaindre des tarifs pratiqués par les forains sur les boissons, la nourriture et les tours de manège.

Une pétition lancée fin juillet dénonce des tarifs discriminatoires. Dans le court texte qui l’accompagne, son auteur exige que les prix des manèges soient accessibles à tous. «Je comprends que les forains doivent aussi gagner de l’argent», écrit le pétitionnaire. «Et je suis d’avis que la Ville de Luxembourg devrait soutenir les plus pauvres.» La Schueberfouer fait partie des traditions luxembourgeoises et est une partie de la culture du pays, poursuit-il. La rendre plus accessible au peuple permettrait, selon lui, de la maintenir en vie.

La pétition numéro 3 163 semble être passée totalement inaperçue. Lundi, à 33 jours de sa clôture, elle n’avait récolté que 1 % du total des 4 500 signatures requises pour être débattue à la Chambre des députés. En cette période de crise économique, un sou est un sou pour beaucoup de gens et les tarifs pratiqués lors des manifestations organisées par la Ville de Luxembourg ou en son sein sont souvent sujets à critiques.

Les tarifs sont commentés et critiqués chaque année, car jugés trop élevés.

«Ce n’est pas nouveau», commente Charel Hary, le président des forains luxembourgeois. «Nous ne ferons jamais l’unanimité auprès du public. La popularité de la Schueberfouer nous conforte tout de même quant à notre manière de travailler. En 15 ans, je n’ai pas augmenté les tarifs de mes autos tamponneuses pour enfants et pourtant, chaque année, on me dit que c’est trop cher.»

Tout est cher et la cherté de la vie se répercute sur les prix pratiqués par les forains. «Je comprends les gens, mais je ne fais pas de pétition parce que je trouve que les prix des marchandises sont trop élevés quand je vais faire mes courses. Que pensez-vous que les gens vont dire l’année prochaine après l’augmentation des prix de l’électricité ? Prenez un grand carrousel comme la Grande Roue, enchaîne-t-il. Il faut 30 camions pour l’amener au Glacis. Ils parcourent 500 à 600 km. Cela coûte une fortune rien que pour la déplacer. Il faut compter l’essence, l’entretien, le coût du personnel…»

«30 % de réduction sur un menu»

Les forains n’ignorent cependant pas les remarques des visiteurs et essayent de trouver des solutions pour les satisfaire. Cette année, ils ont prévu un geste supplémentaire. «Nous organisons une journée des Familles et une journée à demi-tarif pour les personnes plus faibles financièrement», rappelle Charel Hary. «Cette année, lors de la journée des Familles, nous allons proposer un menu à prix réduit de 30 % par restaurant.» Idem pour les confiseries. «L’un proposera du popcorn 30 % moins cher, l’autre du nougat.»

Le président des forains luxembourgeois estime que les tarifs pratiqués par ses collègues et lui «ne sont pas exagérés en comparaison avec les tarifs pratiqués dans des foires à l’étranger, les parcs d’attractions et les restaurants de Luxembourg». Il n’est pas question de dépouiller les visiteurs. Alors quel budget prévoir pour venir s’amuser à la Fouer? «Personne ne fait toutes les attractions, à moins d’avoir l’estomac bien accroché. On peut bien s’amuser avec 50 ou 60 euros», indique Charel Hary. Il faut compter 80 euros pour une famille.

Quant à d’éventuelles subventions de la part de la Ville de Luxembourg telles que proposées dans la pétition, le président des forains n’y croit pas. D’autant plus qu’elle leur a déjà tendu la main en «réduisant les prix de nos emplacements au strict minimum».

L’année passée déjà, une pétition en relation avec la Schueberfouer avait été déposée. Elle visait à interdire aux propriétaires d’amener leurs chiens à la fête foraine et avait été déclarée irrecevable par la conférence des présidents le 7 décembre 2023.

La fête foraine ouvrira ses portes du 23 août au 11 septembre au Glacis avec, comme chaque année, son lot de surprises et de nouvelles attractions à découvrir.

Défense de stationner,
les alternatives au Glacis

La Fouer occupant tout le Glacis, le parking sera amputé en plusieurs phases d’emplacements de stationnement jusqu’à sa fermeture complète pour accueillir les attractions. Dimanche à 22 h, il entrera dans la quatrième phase et le samedi 17 août à 8 h dans la dernière phase. L’avenue de la Faïencerie sera fermée à la circulation au même moment. Enfin, le parking rond-point Schuman ne sera plus accessible aux non-abonnés du 23 août à minuit au jeudi 12 septembre à 1 h. Les visiteurs pourront profiter des P+R pour se rendre à la Schueberfouer. Les emplacements disponibles dans les parkings peuvent être consultés sur la cityapp et parking.vdl.lu.