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Santé : l’OGBL surveillera de près la mise en place de la nouvelle centrale d’achat


La future CNAL permettra de mutualiser les achats de produits de santé dans les hôpitaux. (Photo : archives/julien garroy)

Alors que le Luxembourg doit se doter d’une nouvelle plateforme centralisée pour ses achats médicaux, l’OGBL met en garde le gouvernement contre une éventuelle dégradation des conditions de travail.

D’ici 2030, le Luxembourg souhaite se doter d’une Centrale nationale d’achat et de logistique (CNAL) pour le secteur de la santé. La pandémie a en effet montré qu’il existait des défauts dans le système d’approvisionnement en matériel médical. Un projet de loi, actuellement sur la table des membres de la commission de la Santé à la Chambre des députés, est donc en cours d’élaboration.

Cette future plateforme, dotée d’un budget de 88,6 millions d’euros, aura pour mission de mutualiser les achats de produits et équipements de santé et de gérer leur logistique afin de réduire de 7 à 10 % la charge de travail des soignants à l’hôpital. Si l’OGBL approuve ces efforts pour améliorer les conditions de travail du personnel médical et lui permettre de mieux se consacrer aux patients, le syndicat émet malgré tout quelques doutes.

Dans un communiqué, il rappelle que, pour le moment, la majorité de ces missions est effectuée directement dans les hôpitaux par des agents de logistique. Ces derniers sont couverts par la convention collective de travail CCT-FHL qui englobe tous les salariés du secteur hospitalier. «Dans ce contexte, l’OGBL insiste pour qu’aucun emploi ne soit supprimé et que tout éventuel salarié appelé à travailler à l’avenir pour la CNAL soit également couvert par la CCT-FHL», affirme le syndicat.

Vers une privatisation ?

En parallèle, la création d’une Agence luxembourgeoise des médicaments et produits de santé (ALMPS), pour laquelle un projet de loi est également en discussion, pose aussi question à l’OGBL. L’ALMPS aura pour mission d’évaluer, de surveiller et de contrôler les médicaments et produits de santé tout au long de leur cycle de vie afin de garantir leur qualité et leur sécurité. Une mission dont le syndicat reconnaît l’importance, notamment au vu des défis d’approvisionnement en médicaments auxquels font face le Grand-Duché et l’Europe. «Il est essentiel que le Luxembourg dispose d’une autorité nationale compétente capable de participer activement au réseau européen de surveillance et de contrôle.»

Problème pour l’OGBL : cette future agence sera de droit privé, entraînant donc une privatisation d’une partie des services de santé. Pour le syndicat, l’ALMPS et ses salariés doivent garder un statut public.

Afin de conserver de bonnes conditions de travail, l’OGBL exige donc dans ces deux dossiers :
– le maintien de tous les emplois et postes existants parmi les différents acteurs du secteur hospitalier et des administrations étatiques,
– le maintien du caractère public et non marchand du secteur de la santé au Luxembourg,
– l’application de la CCT-FHL à tous les futurs collaborateurs de la CNAL et le maintien du statut des futurs collaborateurs de l’ALMPS,
– la prévention de la sous-traitance dans les domaines de la logistique et du transport dans le secteur de la santé,
– l’implication des représentants du personnel du secteur hospitalier et des administrations étatiques dans l’élaboration d’un tel projet.

L’évolution de ces projets sera suivie de très près par l’OGBL dans les mois à venir.