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Santé : la plateforme d’achat nationale se concrétise


Il est prévu de constituer un stock critique qui sera notamment doté d’équipements de protection individuelle, tels que les masques qui ont marqué la crise du covid. (photo archives LQ/Julien Garroy)

D’ici à 2030, le Luxembourg compte se doter d’une Centrale nationale d’achat et de logistique au profit du secteur de la santé. Les hôpitaux, le CGDIS, le LIH et le LNS seront notamment concernés.

Un des enseignements de la pandémie de covid au Luxembourg est l’existence de certains défauts dans le système d’approvisionnement en matériel médical. «En effet, il est apparu que celui-ci nécessitait une restructuration afin de garantir un haut niveau de sécurité et une organisation efficiente», note la ministre de la Santé, Martine Deprez (CSV), dans l’exposé des motifs du projet de loi qui doit constituer un des remèdes à ce problème. Plus concrètement, le gouvernement prévoit la création d’une Centrale nationale d’achat et de logistique (CNAL) pour le matériel médical.

Dans son rapport d’évaluation sur la gestion de la crise sanitaire au Grand-Duché, l’OCDE avait d’ailleurs préconisé la mise en place d’une telle centrale, en dépit d’un satisfecit. «La mobilisation des ressources et des acteurs a été remarquable, permettant de développer rapidement des dispositifs inédits et d’élargir l’offre de services de santé pour absorber la crise sanitaire», met ainsi en avant le rapport.

«Le Luxembourg doit cependant renforcer des aspects essentiels de la préparation pour disposer d’un système de santé davantage résilient aux menaces futures. Ceci inclut notamment un renforcement des systèmes d’information, du personnel de santé ou encore la constitution d’une centrale d’achat et de logistique des produits essentiels», conclut l’OCDE.

Dans le projet de loi, il est rappelé que «les établissements hospitaliers ont réalisé des initiatives individuelles en logistique et collaborent étroitement, notamment dans le secteur des achats pharmaceutiques des hôpitaux». Une centrale d’achat nationale propose d’aller désormais plus loin en centralisant les commandes et la gestion du matériel médical, au sens large du terme, pour l’ensemble du secteur des soins de santé.

Un budget de 88,6 millions d’euros

La CNAL compte remplir trois objectifs : gain de temps, gain financier et gain d’espace. La centralisation des commandes, livraisons et gestions de stock permettrait notamment «de libérer du temps de travail aux soignants et pharmaciens, cela au profit des patients et de la gestion de la pharmacie hospitalière interne à l’hôpital». Ces mêmes avantages, notamment «la création d’économies d’échelle», doivent aussi profiter au CGDIS, au Laboratoire national de santé (LNS) et au Luxembourg Institute for Health (LIH).

Le volet logistique comprendra la constitution et la gestion d’un stock critique qui concerne plus particulièrement les vaccins, les équipements de protection individuelle ainsi que les antidotes nécessaires pour faire face aux situations de crise, pénurie ou rupture de stock de médicaments. Le stock de cannabis médicinal entrera, lui aussi, dans les compétences de la nouvelle entité.

La CNAL fonctionnera comme un établissement public de droit privé. Des comités nationaux géreront les commandes et les stocks respectifs.

Le budget prévisionnel est de 88,6 millions d’euros, dont 70,9 millions d’euros seront pris en charge par l’État.

La finalisation du hall logistique, sur un terrain de trois hectares à Sanem, et le lancement intégral des activités de la CNAL sont prévus pour 2030. Les préparatifs sont censés être lancés dès 2025.

«Des livraisons par drone
sont envisageables»

«Afin de faciliter les livraisons, notamment urgentes en matière de santé, des livraisons par drone sont envisageables afin de garantir une rapidité accrue du transport de médicament ou produit à vocation médicale et sanitaire mais aussi de tout autre bien proposé par la Centrale», est-il développé dans le projet de loi.

Récemment, la ministre de la Santé avait déjà entrouvert une porte à l’utilisation de drones dans le domaine médical. «L’introduction des drones dans la logistique de livraison d’échantillons médicaux pourrait constituer un moyen de transport alternatif permettant, le cas échéant, d’améliorer la rapidité des diagnostics (…)», avait-elle avancé en référence au projet de transport par drone de tubes et poches de sang entre l’hôpital Kirchberg et le site des Laboratoires réunis à Junglinster.

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