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Sanem : les scouts disent au revoir à l’hiver


Le Buergbrennen aura lieu pour la deuxième année au château de Sanem. (Photos : guides et scouts de sanem)

Les Buergbrennen vont s’enflammer tout le week-end pour célébrer la fin de l’hiver. Au château de Sanem, ce sont les scouts qui se chargent, comme chaque année, de cette tradition vieille de plusieurs siècles.

Alors que les cavalcades se multiplient tous les week-ends de mars, l’heure est déjà au Buergbrennen. À peine le carnaval passé, les grandes structures de bois refont leur apparition avec un objectif : mettre fin à l’hiver. Si, comme chaque année, Remich a ouvert les festivités dès mercredi soir avec le Stréimännchen, les Buergbrennen, ou fête des Brandons en français, auront plutôt lieu ce week-end, organisés par différentes associations de jeunes.

À Sanem, les scouts, aux commandes de la manifestation depuis plusieurs décennies, sont en pleins préparatifs depuis vendredi soir. D’ici quelques heures, une grande pyramide de bois s’élèvera sur le site du château. «Le vendredi, nous commençons par construire sa base», détaille Lena Rota, responsable du groupe des guides et scouts de la commune. La construction se prolongera durant une bonne partie de la journée de samedi. «L’extérieur de la structure est réalisé avec des troncs d’arbres, c’est le plus gros du travail.»

L’intérieur est rempli avec du bois plus petit, notamment des planches de palettes dont les scouts ont préalablement enlevé les clous. «Nous mettons aussi des sapins et de la paille.» Car le but reste bien de faire brûler cette pyramide pour symboliser le passage de l’hiver au printemps (voir encadré). La construction respecte donc certaines consignes de sécurité pour que la fête se passe dans les meilleures conditions. «Nous allons installer des barrières tout autour pour empêcher les gens de s’approcher de trop près.»

Une petite quinzaine de personnes sera occupée une bonne partie de la journée par ce chantier. «La construction prend cinq à six heures. C’est une fête où l’on se retrouve tous ensemble et ça commence dès les préparatifs.»

En forme de pyramide, le bûcher est composé de troncs d’arbres pour la structure, mais aussi de bois de palettes, de sapins et de paille.

Jusqu’à 400 personnes attendues

Tout devra être prêt pour 17 h 30, heure à laquelle les premiers spectateurs arriveront au château de Sanem. «À 18 h 30, un cortège partira du centre culturel vers le château pour une marche aux flambeaux.» Une fois arrivés, les participants pourront enfin enflammer la pyramide. «La tradition veut que ce soit un couple récemment marié qui mette le feu.» Quand celui-ci prendra de l’ampleur, ce sont les scouts qui se chargeront ensuite de l’alimenter.

«C’est la deuxième année que l’on organise ça au château, précise Lena Rota. On a changé de lieu plusieurs fois et nous sommes très contents d’être ici. C’est très beau et il y a de la place, les gens peuvent circuler autour du feu.» Difficile de dire combien de personnes viendront fêter la fin de l’hiver, la fréquentation étant très dépendante de la météo. «Quand il pleut, on peut avoir 150 participants, mais s’il fait beau, cela peut monter à 300 ou 400.»

Malgré son grand âge, la tradition reste très populaire auprès de la population, qui répond chaque année présente. «Les gens apprécient vraiment, peut-être encore plus depuis la pandémie», affirme Lena Rota. Comme un besoin de se retrouver tous ensemble à l’arrivée des beaux jours.

Une tradition séculaire

Très populaires au Luxembourg, les Buergbrennen ont lieu traditionnellement le premier dimanche après carnaval, au début du Carême. Si elle s’inscrit dans le calendrier chrétien, la fête aurait pourtant des origines païennes. «Buerg» viendrait en effet du latin burare signifiant brûler, ce qui ferait remonter cette fête à la Rome antique même si Celtes et Germains semblaient déjà la célébrer fin février, début mars comme un rituel marquant la fin de l’hiver. Le feu symbolise la renaissance du printemps chassant l’hiver, la chaleur reprenant ses droits sur le froid. Mais de nombreuses autres interprétations existent allant de la chasse aux sorcières à l’invocation des dieux pour espérer de bonnes récoltes.

Si le bûcher prend généralement la forme d’une croix, il peut aussi représenter un petit château ou une pyramide, comme à Sanem. Remich se différencie encore plus en brûlant chaque année une poupée de paille habillée de vieux vêtements, le Stréimännchen, que les participants jettent ensuite dans la Moselle. Les années bissextiles, elle est à l’effigie d’une femme et se nomme alors Stréifrächen.

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