Les Etats-Unis ont imposé vendredi des sanctions douanières contre les produits européens, provoquant le courroux de Bruxelles qui promet de riposter à la première occasion, avec en perspective un durcissement des relations commerciales transatlantiques.
Cette hausse des droits de douane américains contre des produits européens pour une valeur de 7,5 milliards de dollars est entrée en vigueur à 00H01 heure de Washington (04H01 GMT). Elle est intervenue quatre jours après le feu vert définitif de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Washington d’imposer des sanctions contre l’UE en représailles aux subventions accordées à l’avionneur européen Airbus. « Regrettant » cette décision, la Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a estimé vendredi que l’UE n’a « pas d’autre choix » que des représailles.
L’UE devrait en effet à son tour être autorisée l’an prochain par l’OMC à imposer des sanctions douanières contre les Etats-Unis, accusés d’avoir subventionné Boeing. Une fois de plus, Mme Malmström a regretté cette escalade. « L’imposition réciproque de sanctions douanières ne sert les intérêts à long terme de personne », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Elle provoquera des dommages très importants dans la production aéronautique aux États-Unis et dans l’UE et entrainera des dégâts collatéraux dans de nombreux autres secteurs déjà touchés par les tensions commerciales actuelles », a-t-elle ajouté. Cette nouvelle offensive du président américain, Donald Trump, survient alors que Washington s’enlise dans une guerre commerciale d’ampleur avec la Chine, qui risque de déstabiliser l’économie mondiale. Mercredi, l’impétueux dirigeant s’en est encore une fois pris aux Européens, qui se comportent, selon lui, de façon injuste en érigeant des « barrières énormes » contre les importations américaines dans l’UE.
Les vins à 25%
Il n’avait toutefois pas fermé la porte à un accord entre les deux parties qui permettrait de mettre un terme au conflit. Dans la ligne de mire des Américains : les pièces du constructeur Airbus, fabriqués essentiellement dans les usines du Royaume-Uni, de la France, d’Espagne et d’Allemagne, qui coûteront dorénavant 10% de plus quand elles seront importés aux Etats-Unis. Mais les vins européens sont également dans le collimateur de Trump, avec une taxe de 25%. A Washington, une rencontre entre le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, et Robert Lighthizer, le représentant américain au Commerce (USTR) et négociateur en chef pour les Etats-Unis, est prévue vendredi. Avant de s’y rendre, M. Le Maire a dénoncé un « geste agressif » de la part « des alliés américains » et qualifié de « profondément injustes » les sanctions qui touchent le vin français. Les Européens craignent avant tout que Donald Trump ne continue sur sa lancée et n’impose mi-novembre des droits de douane plus élevés sur les voitures européennes.
AFP