Le premier syndicat du pays perd patience. Mardi, le président André Roeltgen a adressé un nouvel appel urgent au gouvernement sortant pour augmenter le salaire social minimum (SSM). Pour l’OGBL, les arguments avancés par le Premier ministre et le patronat ne tiennent pas la route.
Après la CGFP, acteur majeur syndical dans la fonction publique, c’est au tour de l’OGBL, fort de ses plus de 70 000 membres, de hausser le ton pour encore obtenir gain de cause avant la fin de la législature en cours. Mardi matin, le premier Comité national du syndicat eschois s’est penché sur une large palette de chiffres qui doivent contribuer à contrer les arguments avancés par le DP et le camp patronal pour temporiser sur une hausse du salaire social minimum.
Dès le mois de novembre dernier, l’OGBL avait réclamé une hausse de 10% du SSM. « Le gouvernement avait maintenant suffisamment de temps pour agir sur ce point. Cela nous importe peu si ce débat va impacter ou pas la campagne électorale. Il reste pas mal de mois avant les législatives, on réclame donc que le gouvernement agisse maintenant sans tarder », martèle de manière plus en plus virulente André Roeltgen.
« Tous les chiffres sont sur la table »
Alors que le LSAP plaide pour une hausse de 100 euros par mois du SSM, mais renvoie vers son programme électoral, le DP du Premier ministre est lui bien plus réservé et plaide pour une étude d’impact tout en renvoyant vers ses prestations familiales, revues et corrigées depuis la fin 2013. C’est surtout la position du camp libéral dans cette discussion qui provoque l’ire chez l’OGBL. « Le Premier ministre a en personne a demandé dès 2015 sur le SSM au Conseil économique et social. Et aussi bien le camp patronal que salarial a livré ses avis rapidement. Tous les chiffres sont donc sur la table et doit agir maintenant », souligne André Roeltgen.
Mardi après-midi, le président de l’OGBL a aussi livré toute une série de chiffres et d’arguments, pour démystifier les arguments avancés par le camp patronal. « Si l’OGBL demande une hausse du SSM il s’agit de politique salariale, et pas de politique de logement ou de prestations sociales », insiste André Roeltgen.
La patience du syndicat touche à sa fin. Le camp politique et gouvernemental est prévenu.
David Marques