Nous vous emmenons dans cette balade sous le signe de l’amour avec en bonus des histoires et des anecdotes sur la Ville de Luxembourg.
Luxembourg, la cité de l’amour ? À première vue, d’autres villes en Europe pourraient être citées quand on évoque le romantisme. Pourtant, la capitale regorge de lieux poétiques parfaits pour une balade en amoureux à l’abri de l’effervescence urbaine. Pour commencer ce tour, Patrick François, guide touristique à la Ville, nous emmène dans un lieu bien connu de ses habitants : la place de la Constitution.
Si celle-ci rend, en premier lieu, hommage aux soldats morts pour le pays, elle offre également une vue panoramique sur la vallée de la Pétrusse et le pont Adolphe. «C’est l’image typique du temps des cartes postales. Au-delà de la vue, on découvre le parc créé au début du XXe siècle qui porte le même nom que ce cours d’eau. C’est une promenade idéale pour les amoureux, notamment au printemps. Quand on y est, on a vraiment l’impression de ne plus être dans une ville.» Mais ce paysage romantique ne l’a pas toujours été. En effet, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la vallée de la Pétrusse était canalisée et servait de réservoir pour les égouts.
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Nous nous dirigeons ensuite vers la Cité judiciaire de Luxembourg. Après l’avoir traversée, nous découvrons un autre lieu : les rondelles du Saint-Esprit. Sur ces bastions, une roseraie a été établie depuis plusieurs années. Des associations de la Ville viennent régulièrement entretenir ces délicates fleurs.
Une petite halte pour les amoureux qui rappelle aussi l’un des symboles passés du Grand-Duché. «Pendant longtemps, le pays a été un très grand exportateur de roses. Celles-ci étaient livrées dans les plus grands palais d’Europe. Mais un champignon et une mésentente politique ont engendré la mort de cette culture», raconte, un brin nostalgique, le guide touristique.
Mélusine, la grande histoire d’amour de Luxembourg
La balade continue sur les hauteurs de la capitale. Direction la Corniche ou celle que l’on surnomme «la promenade des Anglais» du Grand-Duché. Mais avant d’admirer le paysage, petit arrêt au musée de la Ville. Ici, on peut découvrir ou redécouvrir le fameux mythe de Mélusine. Une légende européenne et mondiale qui a aussi sa version luxembourgeoise. Devant une statue qui lui est dédiée, Patrick François nous conte cette histoire d’amour surprenante.
La création de Luxembourg est le mariage entre la roche et l’eau
Bien avant que Luxembourg soit une ville, un chevalier ardennais du nom de Siegfried entend, un jour de flânerie, «une très belle voix», près de l’Alzette. Il se renseigne et apprend que cette «très jolie jeune fille» se prénomme Mélusine. Tombé sous son charme, il la demande en mariage. Elle accepte, mais lui demande une faveur : avoir une journée de libre tous les samedis.
Le mariage est heureux, mais les années passant, le chevalier se demande ce que fait Mélusine lors de sa journée en solitaire. Trop impatient d’en connaître davantage, il se rend dans l’un de ses appartements. Là, il aperçoit par le trou de la serrure son épouse dans son bain. Au moment où elle sort de la vasque, il découvre, stupéfait, qu’elle ne possède pas deux jambes, mais bien une queue de poisson.
Voyant son secret dévoilé, Mélusine se précipite dans le puits du château et se perd à jamais dans les eaux de l’Alzette. «Paraît-il qu’elle réapparaît tous les sept ans sous une certaine lune, mais il faut tomber au bon moment (…). Derrière cette histoire d’amour, on comprend mieux la création de la Ville de Luxembourg qui est finalement le mariage entre la roche et l’eau», confie Patrick François.
Nous reprenons notre chemin pour prendre le temps d’observer, un court instant, un joli panorama de Luxembourg. Sous nos yeux, près de mille ans d’histoire se dessinent. Au loin, le plateau du Kirchberg marque le début des années 2000. Un peu plus près, le quartier du Grund, niché aux abords de la rivière, rappelle avec ses maisonnettes typiques aux couleurs indémodables, la ville d’antan. Mais d’ailleurs, pourquoi la capitale est-elle toujours représentée par ces teintes pastel ?
«C’est la patine historique. À l’époque, on recouvrait toutes les façades de gré avec un enduit à base de chaux. On le teignait ensuite avec des pigments naturels que l’on trouvait dans le sol», explique Patrick François. Un paysage qui a longtemps impressionné et inspiré de grands personnages de la littérature européenne, comme le célèbre écrivain français Victor Hugo ou encore le romancier allemand Goethe.
En parlant de Luxembourg, l’une des villes qu’il appréciait tant, ce dernier écrit : «Ici tant de grandeur s’unit à tant de grâce, tant de gravité à tant de charme, que l’on pourrait espérer que Poussin eût exercé son talent magnifique en des sites pareils».
Après ce moment empreint de poésie, nous poursuivons la promenade en direction de l’ascenseur panoramique du Pfaffenthal. À son bord, on découvre une vue imprenable sur la Ville de Luxembourg à près de 71 mètres de haut. Une montée dans les airs, idéale pour réaliser une jolie photo de couple. Dernier point de vue avant le retour : le pont de la Corniche.
Ici, plusieurs centaines de cadenas sont accrochés. Les couples viennent y sceller leur amour en attachant cette pièce métallique et en jetant la clé en contrebas. Un geste dont l’origine est incertaine. «Il y a de premières évocations dans un poème serbe datant de 1914. Mais le point de départ aurait été un film tourné en Italie dans les années 2000. Le phénomène a commencé à Rome avant de se poursuivre dans d’autres villes en Europe, comme à Paris. Au Luxembourg, c’est arrivé plus récemment», indique le guide touristique.
Un peu plus d’une heure plus tard, la virée romantique à travers la capitale se termine. Mais, avant de plier bagage, le guide fait une dernière pause devant le Palais grand-ducal. «Pour moi, l’une des plus belles histoires du Grand-Duché, c’est bien celle entre le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse Maria-Teresa», s’enthousiasme-t-il.
Le couple a longtemps été surnommé «les mariés de la Saint-Valentin». Car oui, ils se sont bien mariés un 14 février. «Ce n’était pas voulu. C’est après coup qu’ils s’en sont rendu compte (…). C’est tout de même le premier mariage d’amour de la famille. La visite de la Ville ne pouvait pas mieux finir», sourit le guide en montrant l’un des journaux de l’époque annonçant les fiançailles du couple grand-ducal.