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Saint-Valentin : «La peluche, c’est le symbole de l’amour et de la tendresse»


Tania Schott prend environ 20 heures de travail pour confectionner un ours en peluche. (Photos : hervé montaigu)

Tania Schott confectionne depuis 2018 des nounours made in Luxembourg. Elle nous a ouvert les portes de son atelier, chez elle, à Bissen.

Le nounours, cette madeleine de Proust. Tout le monde se souvient, dans une époque, lointaine ou non, d’avoir câliné sa peluche d’enfant. Qu’il est l’apparence d’un ourson, d’un lapin ou d’un dinosaure, ce fameux «nounours» nous a guidés pendant des années. Alors, pour le 14 février, exit les chocolats, les bijoux et le parfum, et place à la peluche. Pour Tania Schott, créatrice luxembourgeoise, le teddy-bear peut être un cadeau parfait pour la Saint-Valentin. Pour les femmes, comme les hommes. «C’est un objet qui plaît à tout le monde, et à tous les âges. C’est vraiment le symbole de l’amour, du réconfort et de la tendresse», confie la Luxembourgeoise.

Cette passion pour les oursons en peluche, Tania Schott en sait quelque chose. Depuis 2018, la quinquagénaire a aménagé chez elle, à Bissen, son atelier de confection de peluches. C’est à cet endroit qu’elle réalise ses propres créations qu’elle vend ensuite sur les marchés artisanaux et sur son site internet. S’il est difficile pour elle de connaître le nombre exact de peluches qu’elle a cousu, elle avoue que son activité «fonctionne bien». Même si elle n’en vit pas. Mais qu’importe, pour cette maman de trois enfants, elle réalise là son rêve d’enfant. En partie du moins. «Comme tous les enfants, j’adorais les peluches. Mon premier nounours s’appelait Miky. Et j’en collectionnais certains», sourit Tania Schott.

Il y a certaines personnes qui se détendent en faisant du yoga, moi, ce sont les peluches

C’est bien plus tard, qu’elle se découvre une passion dans la couture. «C’était dans les années 1990. J’adorais regarder les livres de patron. Un jour, j’ai décidé d’en acheter un. Et je suis tombée dedans. J’ai pris un cours de couture et j’ai réalisé ma première peluche. Puis j’en confectionnais pour en offrir», confie la créatrice en montrant le premier de ses modèles. Mais, pendant quelques années, par manque de temps, elle met de côté sa passion. «J’ai voulu me consacrer à mon rôle de maman, et avec mes trois enfants, je n’avais pas le temps», confie-t-elle.

Alors vingt ans plus tard, en 2018, elle retrouve son ancienne boîte de carton avec à l’intérieur ses patrons et ses peluches. «Cela m’a donné l’envie de recommencer. Mais surtout de créer mes propres patrons et créations.» Alors, depuis, elle consacre tout son temps à la confection de peluches. «Il y a certaines personnes qui se détendent en faisant du yoga, moi, ce sont les peluches. Parfois, j’en oublie même de manger», plaisante-t-elle.

Une créatrice de renommée internationale

Mais réaliser un ours en peluche n’est rien d’un jeu d’enfant. «Il faut environ 20 heures. C’est beaucoup, car je couds moi-même à la main. Je trouve que le résultat est bien meilleur comme cela», explique Tania Schott.

Que les enfants ne lisent pas ses lignes, puisque la créatrice nous révèle quelques secrets de la création d’un ours en peluche. «On commence tout d’abord par dessiner ou prendre un patron déjà fait. Puis, on va coudre l’une après l’autre les pièces. Il en faut une vingtaine pour réaliser une peluche. Moi, je commence toujours par la tête dans laquelle je vais aussi coudre les boutons des yeux, le nez et le sourire. Puis je remplis la peluche. Je commence par les pieds. J’utilise souvent de la laine d’alpaga. Enfin, je lui rase les cheveux, un peu comme s’il allait chez le coiffeur (…). Il est vrai que lorsqu’on commence un nounours, on ne sait pas toujours quelle apparence il aura», détaille-t-elle.

Un travail minutieux qui paye. La créatrice luxembourgeoise a obtenu plusieurs récompenses prestigieuses dans son domaine. «J’ai été classée quatre fois dans les Golden George. C’est une compétition organisée à Neumënster en Allemagne qui récompense les meilleures créations de teddy-bear dans le monde entier. On dit souvent que ce sont les Oscars dans le monde des ours en peluche. Pour l’instant, je ne l’ai jamais gagné, peut-être ce sera le cas cette année», espère-t-elle.

Une reconnaissance internationale qui n’est pas la première pour Tania Schott. «J’ai déjà fait la couverture d’un magazine américain spécialisé sur les teddy-bears. D’ailleurs, après cela, une Américaine de New York m’a contactée pour que je lui envoie l’une de mes peluches», confie-t-elle.

La Luxembourgeoise a encore de nombreuses idées plein la tête pour poursuivre, dans l’avenir, sa passion.

«C’est une histoire qui m’a marquée»

Si une peluche symbolise généralement la joie, il est aussi un objet de réconfort. Tania Schott a réalisé plusieurs peluches dans le cadre d’un décès. «C’est au départ une tradition que l’on retrouve aux États-Unis. Quand un vétéran ou un militaire mourrait, on offrait à la famille, un ours en peluche. À ma grande surprise, c’est quelque chose que l’on voit de plus en plus ici. Des personnes dans le deuil souhaitent avoir comme dernier souvenir heureux et réconfortant, un teddy-bear. J’étais très étonnée quand j’ai reçu cette première demande. C’est une histoire qui m’a marquée.»

La Luxembourgeoise a obtenu plusieurs prix prestigieux grâce à ses créations.