Tenir son engagement auprès des personnes LGBTIQ+. Tel est l’objectif de la commune de Sanem avec le safe space inauguré le samedi 29 juin aux jardins du Matgesfeld.
Alors que le mois des fiertés se terminait hier, la commune de Sanem a profité de ce dernier week-end symbolique pour présenter une nouveauté : un safe space. Son inauguration s’est tenue samedi en présence de la ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité, Yuriko Backes. Discours officiel, atelier et autres activités étaient au programme pour fêter convenablement l’évènement.
L’ouverture de ce nouveau lieu n’est qu’une étape de plus pour le collège des bourgmestre et échevins. «Nous tenons un engagement de longue date pour les questions d’égalité entre les hommes et les femmes et les droits des personnes LGBTIQ+», annonce Nathalie Morgenthaler, échevine chargée de l’égalité des chances et de la diversité. «Ce n’est donc que la continuité de notre engagement.» Le collège échevinal a notamment signé la Charte européenne pour l’égalité des femmes et des hommes dans la vie locale et organisé des formations pour le conseil communal et les commissions, afin qu’ils connaissent mieux la thématique LGBTIQ+.
Le safe space, quant à lui, répond à un souhait des différentes associations en charge de ces questions au Luxembourg, telles que Cigale ou Rosa Lëtzebuerg. «Les personnes LGBTIQ+ se sentent plus sûres quand elles ont un endroit où elles savent qu’elles sont les bienvenues, où elles peuvent se rencontrer sans que quelqu’un fasse intrusion», explique l’échevine. La commune de Sanem, en tant que «LGBTIQ+ Freedom Zone», répondait parfaitement à ce souhait.
«Nous avions l’endroit idéal»
Le safe space n’a pas été lancé à n’importe quel endroit de la commune de Sanem. «Nous avons ce beau lieu-dit du Matgesfeld, un genre de tiers-lieu, nous avons tout de suite pensé à cet endroit-là.» Le Gäert Matgesfeld, c’est un ensemble de 28 parcelles mises à la disposition des habitants de la commune pour cultiver des légumes ou semer des fleurs. L’association en charge des jardins, les Amis de la fleur Belvaux, a tout de suite été partante pour que le safe space prenne place sur ce terrain.
C’est dans le conteneur qui sert de centre de formation sur la nature que le safe space est installé. «Il y a trois grandes salles. Lorsque des personnes veulent les utiliser, on les met à leur disposition et on les soutient», indique Nathalie Morgenthaler. C’est bien là tout l’enjeu de ce nouveau projet : fournir un lieu. C’est ce qui le différencie du Rainbow Center inauguré dans la capitale l’an dernier, qui a pour ambition d’être un lieu de culture et de consultation national. Le safe space de Sanem est, lui, simplement «un lieu de rencontre local».
L’idée serait que d’autres communes suivent le mouvement, en fonction des demandes et des besoins des différentes associations LGBTIQ+. «Il faudrait regarder au niveau régional là où il est pertinent d’ouvrir d’autres safe spaces», suggère l’échevine. En attendant, la commune de Sanem peut «couvrir le sud du pays». «C’est un honneur pour nous!» ajoute l’édile.
Quelques définitions
Mois des fiertés : Le mois des fiertés est une célébration internationale. Il sert à mettre en avant le combat pour les droits des personnes LGBTIQ+. Il découle des émeutes de Stonewall, qui ont eu lieu le 28 juin 1969 à New York. Différentes marches des fiertés ont eu lieu par la suite aux États-Unis. Elles ont fini par s’étendre au reste du monde et le mois de juin est alors devenu le mois des fiertés. Au Luxembourg, les marches ont lieu au début du mois de juillet.
Safe Space : C’est un lieu ou un environnement dans lequel une catégorie de personnes peut être sûre qu’elle ne sera pas exposée à la discrimination, aux critiques, au harcèlement ou à tout autre préjudice émotionnel ou physique. À Sanem, il s’agit d’un lieu où les personnes de la communauté LGBTIQ+ peuvent se rencontrer et tenir des conférences ou des ateliers en sécurité.
LGBTIQ+ Freedom Space : C’est une réponse, lancée par l’UE, aux mouvements contre les personnes LGBTIQ+ en Pologne et en Hongrie, où des villes sont devenues des «zones libres de l’idéologie LGBTIQ». En Europe, des villes deviennent donc des «zones de liberté LGBTIQ». Elles sont ouvertes, tolérantes et diversifiées, et accueillent tous les visiteurs, quelles que soient leur origine, leur identité de genre ou leur orientation sexuelle. Les personnes LGBTIQ+ peuvent y circuler et y vivre en sécurité. Au Grand-Duché, plusieurs villes le sont, comme Luxembourg ou Esch-sur-Alzette.