Plusieurs pays de l’UE ont indiqué vendredi à Bruxelles qu’ils pourraient prendre dans les prochains jours des mesures nationales visant la Russie, comme des expulsions de diplomates, en réaction à l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal sur le sol britannique.
La Lituanie, l’Irlande, la République tchèque et le Danemark font partie des pays qui se sont dits prêts à prendre des mesures supplémentaires, après que l’UE a apporté jeudi son soutien au Royaume-Uni et décidé de rappeler son ambassadeur en Russie pour des « consultations ».
La France, qui a contribué à durcir le ton des Européens face à Moscou, s’est également déclarée jeudi prête à « de possibles mesures, décidées sur base nationale, en concertation avec d’autres pays européens », selon l’Elysée.
« Je pense que des mesures nationales seront appliquées déjà à partir de la semaine prochaine, dans de nombreux pays », a ainsi déclaré la présidente lituanienne Dalia Grybauskaité, à son arrivée vendredi matin pour le deuxième jour d’un sommet européen à Bruxelles. Elle avait indiqué la veille qu’elle envisageait des expulsions de diplomates.
« Nous allons considérer dans les jours qui viennent si nous voulons prendre des mesures individuelles en relation avec des diplomates russes » en Irlande, a déclaré de son côté le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.
Les premiers ministres tchèques et danois ont aussi déclaré vouloir agir en ce sens.
Moscou pointé du doigt
Les dirigeants des 28 ont apporté jeudi soir un soutien unanime au Royaume-Uni, en estimant que Moscou était « très probablement » derrière l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal au Royaume-Uni, et en décidant de rappeler l’ambassadeur de l’UE à Moscou pour des « consultations ».
« Le chef de la délégation (de l’UE en Russie, ndlr) a reçu l’instruction » et « est attendu à Bruxelles ce week-end pour des consultations » avec la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, selon un communiqué des services de l’Italienne.
La durée d’un rappel durant un mois de l’ambassadeur européen a été évoquée, a indiqué vendredi matin une source européenne, tout en ajoutant que les modalités précises n’avaient pas encore été décidées.
Une source diplomatique a indiqué que cette mesure avait été proposée jeudi soir par le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
« La Grèce et l’Italie étaient les pays les plus réticents pour prendre des mesures communes complémentaires face à la Russie », a précisé la même source.
Le Kremlin a déclaré vendredi « regretter » la décision européenne, assurant que « la Russie n’a absolument rien à voir avec l’affaire Skripal ».
Londres a expulsé 23 diplomates russes, présentés comme des agents du renseignement « non déclarés », pour sanctionner Moscou, et a annoncé qu’aucun membre du gouvernement ne se rendrait en Russie pour suivre les rencontres de la Coupe du monde de football en juin et juillet.
Le Quotidien / AFP