L’entreprise luxembourgeoise Opyos Beverages a relevé un défi artisanal inédit en faisant vieillir son gin pendant plus d’un an à 75 mètres sous terre.
Dans l’atmosphère humide de la mine de Rumelange se trouve, derrière des barrières métalliques, un fût de bois assez particulier. À l’intérieur, un gin a passé plus d’un an à vieillir dans les profondeurs de la mine de fer. L’alcool à 100 % luxembourgeois a été installé dans les galeries souterraines en septembre 2024. Après plus d’un an à 75 mètres sous terre, à une température constante de 10 degrés et un taux d’humidité de 98 %, il a été ramené à la surface en novembre 2025.

(Photo : Julien Garroy)
Cette initiative inédite a été mise sur pied par l’entreprise luxembourgeoise Opyos Beverages. Fondée en 2017, la société spécialisée dans la production d’alcool made in Grand-Duché s’est lancée il y a plus d’un an dans ce défi artisanal. «Nous avions déjà collaboré avec le musée de la Mine pour d’autres projets. On a trouvé l’idée assez chouette de réaliser ce gin dans les profondeurs d’une mine (…). Pour pouvoir le boire, il a reposé un an auparavant dans ce même fût. Pour qu’il ait toutes ces saveurs, nous avons mis un peu plus de deux ans et demi», explique Jim Wagener, l’un des trois fondateurs d’Opyos Beverages. Alors, à plusieurs mètres de profondeur, l’alcool est-il si différent? «C’était déjà un challenge d’apporter tout ici. Avec l’humidité de la mine, on se demandait si cela allait tenir avec le bois et la moisissure. Finalement, cela a très bien marché. On est même surpris du résultat», poursuit Jim Wagener.
«Un projet qui sort du quotidien»
Avec ce premier gin vieilli dans les profondeurs de la mine, l’entreprise souhaite élargir sa gamme d’alcool luxembourgeois déjà bien étoffée. «Le premier alcool que nous avons lancé était déjà un gin. Depuis, nous avons développé d’autres produits, comme des liqueurs, de la bière, du vermouth et du pastis made in Grand-Duché», détaille Jim Wagener. Depuis 2017, l’entreprise est en pleine expansion. «Au départ, nous étions une start-up. Désormais, nous avons deux associés qui travaillent à temps plein (…). Nous collaborons beaucoup avec le secteur de l’Horeca, les grandes surfaces et des clients privés. Le made in Luxembourg marche assez bien dans le pays. Les résidents apprécient les produits de leur territoire», précise-t-il.

(Photo : Julien Garroy)
Au-delà du produit commercial, pour le musée national des Mines de Rumelange, ce gin, vendu uniquement dans l’établissement, est aussi une façon de montrer une autre image. «C’est un projet qui sort du quotidien. On ne va pas se lancer dans le marché de l’alcool, mais c’est des choses que l’on souhaite poursuivre dans les mois à venir», explique la chargée de communication du musée.