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Rumelange en état d’alerte maximale


Les deux braqueurs armés se sont retranchés à l'étage avec un otage. (photo Tania Feller)

Un cambriolage a mal tourné à Rumelange. Où se cachent les fuyards, cagoulés et armés? Pas de panique, ce n’est qu’un exercice auquel participent une quarantaine de policiers luxembourgeois et allemands. De la caserne des pompiers à une maison abandonnée de la Grand-Rue, en passant par les locaux techniques du centre culturel, l’exercice s’est déroulé toute la matinée de mercredi.

Il y avait des uniformes et des gyrophares en nombre, mercredi, dans les rues de Rumelange. Mais cette fois, au contraire du 10 février 2015, rien de grave : la petite cité minière n’est pas le théâtre d’une action d’envergure contre le grand banditisme. C’est ce jour-là que des hommes des unités spéciales perquisitionnaient un atelier de remilitarisation d’armes de guerre destinées à la pègre, voire au terrorisme.

En ce mercredi matin, si les policiers sont nombreux, c’est qu’ils participent à un exercice de coopération grandeur nature mettant en scène dix patrouilles et treize maîtres-chiens luxembourgeois accompagnés de huit collègues allemands.

À notre arrivée sur place, Carine Merens (porte-parole de la police) dresse le topo, comme pour de vrai : « À 9 h 25, nous avons reçu un appel d’une personne qui venait d’être cambriolée par deux hommes. L’un était cagoulé, l’autre armé. Il n’y a pas de blessé, mais les voleurs se sont enfuis à pied. Et nous n’avons pas retrouvé d’armes. » Bref, la situation est tendue et il faut agir vite, mais avec discernement.

Pas le temps de tergiverser, une nouvelle info arrive. Le gardien du centre culturel a remarqué qu’une porte à l’arrière du bâtiment a été forcée. Quelques minutes plus tard, une voiture suspecte et des traces de sang sont repérées sur le parking adjacent. Le poste de commandement décide de faire intervenir une brigade canine. Un maître-chien arrive sur place et, après les sommations d’usage, le berger malinois fouille méthodiquement l’intérieur du bâtiment. Une petite minute plus tard, il s’arrête et aboie devant une porte : c’est là que se cache un criminel.

La maison était piégée

L’opération débute bien… sauf que le compte n’y est pas. Un nouveau témoignage tombe : deux hommes suspects sont entrés dans une maison abandonnée sur la Grand-Rue. Les policiers se déplacent et les passants ouvrent grand les yeux. Armées jusqu’aux dents (pistolets, fusils d’assaut), casquées et vêtues de gilets pare-balles, les unités spéciales stationnent sur le trottoir. Les affichettes «Attention, exercice police en cours» rassurent un peu, mais la curiosité demeure!

L’assaut est donné. Deux hommes entrent dans la maison délabrée, ils sont observés par l’armurier de la police qui a lui-même piégé les lieux. À l’étage, les deux policiers trouvent l’otage sain et sauf (un mannequin) dans une pièce et les deux bandits sont abattus dans une autre.

L’opération est un succès? Oui… et non. Il faut dire que l’armurier n’a pas mégoté : les pièges étaient partout! Un fil transparent relié à une charge explosive était tendu entre les huisseries d’une première pièce et les policiers ne l’ont pas vu. Une grenade posée sur le haut d’une porte entrouverte a été dégoupillée en tombant. Difficile de tout voir dans le feu de l’action, mais c’était justement le but de l’exercice que de placer les forces de l’ordre dans des situations extrêmes. « Ne vous inquiétez pas, glisse l’armurier aux hommes d’action, vous avez quand même bien agi! ».

Erwan Nonet / Photos Tania Feller

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De l’huile dans les rouages

Les exercices comme celui-là ne sont pas si fréquents, « parce qu’ils sont vraiment compliqués à mettre en place , explique Vic Reuter, le porte-parole en chef de la police. Le plus souvent, nous réalisons des simulations autour d’une table avec tous les intervenants. Elles sont très réalistes et peuvent durer toute une journée. » Outre l’organisation et la logistique des interventions, ces situations sont importantes pour régler la coopération entre les différents services, y compris au niveau transfrontalier. C’est l’occasion de mettre de l’huile dans les rouages d’Europol, Eurojust et Frontex.

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