Mal embarqués, les Rout Léiwen sont finalement parvenus à trouver les ressources nécessaires, samedi soir, pour arracher le match nul contre la Croatie après la sirène dans le cadre de leur deuxième sortie en division Trophy (31-31).
Au milieu d’un épais brouillard, à l’image de celui qui sévit au sein de la FLR depuis plusieurs semaines maintenant, le XV du Luxembourg a fait preuve d’un immense caractère, samedi, pour arracher le nul face à la Croatie en plantant un dernier essai transformé quelques minutes après la sirène (31-31).
«C’était un peu compliqué contre une équipe costaude et bien organisée. On loupe de bonnes occasions, mais on est restés solidaires et c’est ce qui fait la force de ce groupe. Cela s’est vu sur le terrain, on a défendu comme des chiens, pardon (il rit), et on se sort de situations un peu délicates devant des gars plus gros et plus lourds que nous», analyse Quentin Dee, qui disputait son ultime match avec la sélection nationale après neuf ans de bons et loyaux services.
Et d’ajouter : «On a réussi à faire abstraction de tous les soucis, à mettre de côté ce qu’il se passe parce que la vérité, c’est sur le terrain. C’est un peu perturbant, mais pas tant que ça parce qu’on est une bande de potes solidaires et c’est ce qu’il faut garder en tête.» Tout avait pourtant idéalement commencé pour les Rout Léiwen. Sur l’engagement botté par Fintan Lawlor, Peric est coupable d’une faute de main.
La mêlée tourne en faveur des locaux, qui obtiennent une pénalité rapidement jouée par Lucas Schmitt, auteur du premier essai de la rencontre (7-0, 3e). Bien dans leur match, les hommes du Franco-Australien James Kent, venu prêter main-forte à la sélection le temps d’une pige en l’absence d’Alexandre Benedetti, éloigné des terrains pour des raisons de santé, monopolisent le ballon.
Un départ canon
Et quand les Croates investissent le camp adverse, les rugbymen du Grand-Duché dressent les barbelés et poussent leur adversaire à la faute pour le plus grand bonheur du public. Qui va davantage rugir de plaisir sur cette splendide percée plein centre de Guillaume Kimmel, qui trouve Liam Carroll, lequel s’en va inscrire le deuxième essai en faisant le spectacle (14-0, 17e). Piqués au vif, les visiteurs sortent peu à peu la tête de l’eau.
Si elle bute de longues minutes durant face à l’énorme défense grand-ducale, la sélection des Balkans finit par trouver la faille par l’intermédiaire de Biskic (14-5, 29e). Sur le renvoi, Kai Sweetnam profite d’une maladresse adverse pour permettre aux siens de reprendre le large au tableau d’affichage après avoir enrhumé plusieurs vis-à-vis avec ses crochets dévastateurs. Lawlor poursuit sa master class au pied en transformant l’essai (21-5, 31e). Mais le jeune homme, là aussi sur le renvoi, laisse échapper le cuir.
Une munition qu’exploitent les Croates, refaisant ainsi une partie de leur retard (21-12, 34e). En confiance, ces derniers continuent de faire de gros dégâts au près pour revenir sur les talons des Luxembourgeois juste avant la pause (21-19, 37e). Au retour des vestiaires, Buljac, toujours dans le même registre, c’est-à-dire en force, permet aux siens de prendre les commandes pour la première fois de la partie (21-24, 46e).
Une solidarité à toute épreuve
Si Lawlor réplique sur une pénalité (24-24, 59e), le bulldozer d’origine samoane Deon Mau’u qui, avec son frère, Daniel, a causé beaucoup de tort à l’arrière-garde locale, redonne l’avantage à la Croatie (24-31, 65e). Les Rout Léiwen vont alors puiser dans leurs réserves et faire preuve de solidarité. Et leur débauche d’énergie va finalement être récompensée lorsqu’à la suite d’une séquence interminable, John Fitzpatrick viendra aplatir entre les poteaux après une offrande au pied de Lawlor.
Matteo Franzina se charge de la transformation et le XV du Luxembourg arrache le match nul dans les tout derniers instants (31-31, 80+3e). De quoi décrocher les deux premiers points de son histoire dans la division Trophy qu’il découvre cette saison. Un total qu’il faudra tenter d’augmenter au printemps prochain afin de sauver sa peau au sein du troisième échelon européen.
«On n’a rien lâché jusqu’à la fin donc il y a quand même de la satisfaction de revenir au score, savoure le capitaine Christian Olsen. On peut être fiers de nous. C’était mieux par rapport au match précédent (NDLR : défaite 47-20 en Lituanie), mais on sait qu’on n’est pas encore au niveau où l’on voudrait être bien qu’on se rapproche tout de même de notre potentiel. Il y a encore des choses à améliorer, mais je suis très fier de l’équipe. On s’est battus jusqu’au bout malgré les nombreuses blessures auxquelles on a dû faire face au cours du match. On est restés positifs sans jamais rien lâcher.»
Classement : 1. Suède (3;+44) 13 pts; 2. Pologne (2;+34) 9; 3. République tchèque (3;+10) 6; 4. Croatie (4;-25) 6; 5. Lituanie (4;-36) 5; 6. Luxembourg (2;-27) 2.