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[Rugby] James Kent : «Il faut être efficaces à travers les messages que l’on veut faire passer»


Avec James Kent sur le banc, le XV du Luxembourg espère ramener quelque chose de Prague.

Franco-Australien né à Londres, James Kent a été nommé sélectionneur du XV du Luxembourg mi-février. Rencontre avant le troisième match dans la division Trophy, samedi à Prague, face à la République tchèque.

Pouvez-vous nous récapituler votre parcours dans les grandes lignes ?

James Kent : Pendant quatre ans, j’ai été entraîneur pour l’équipe nationale du Canada à XV et aussi de l’équipe féminine avec laquelle j’ai disputé deux Coupes du monde. En 2017, quand mon aventure avec le Canada s’est terminée, ma femme a trouvé du travail au Luxembourg où nous avons déménagé. Ici, j’ai été entraîneur adjoint en équipe nationale pendant deux saisons avant d’endosser le rôle de directeur sportif au Rugby Club Luxembourg. Ensuite, j’ai commencé à travailler avec la Fédération française de rugby, d’abord avec les U20, puis avec le XV de France en 2021, notamment pendant la tournée en Australie.

Pendant cette tournée, le staff en place était celui de Fabien Galthié, mais Frédéric Michalak, que j’ai rencontré pendant cette tournée, était également présent. Plus tard, il m’a proposé de travailler avec Monaco Rugby Sevens, où lui était manager. J’ai rejoint l’équipe pour le Super Sevens du Top 14 en août 2021 en tant qu’adjoint. Après, en 2022, Gonzalo Quesada, qui est aujourd’hui à la tête de l’Italie, mais qui était à l’époque manager du Stade Français, club dans lequel je travaillais en alternance avec les jeunes, m’a proposé un contrat comme adjoint de l’équipe première.

J’ai signé pour deux ans et mon aventure au sein de la fédération française s’est alors arrêtée. Et puis une fois ces deux années terminées, Fred Michalak m’a recontacté car il avait besoin d’un nouvel head coach pour Monaco Rugby Sevens. Ça date d’il y a un peu moins d’un an, pour la saison 2024/2025. D’ailleurs, en février, on a joué la finale du Super Sevens à Paris La Défense Arena.

Entretemps, en novembre dernier, vous étiez sur le banc du XV du Luxembourg lors de la venue de la Croatie…

Au mois de novembre j’étais au Luxembourg, j’étais revenu parce que ma femme était enceinte de notre deuxième enfant. Trois ou quatre jours avant le match contre la Croatie, la fédération luxembourgeoise m’a demandé si j’étais disponible pour donner un coup de main. J’ai accepté et j’ai pu aider l’équipe où je pouvais, sans avoir un rôle précis.

Et cette « pige«  s’est transformée en un contrat plus longue durée.

Plus récemment, la fédération m’a recontacté pour savoir si j’étais disponible pour les trois matches restants. Mais avant cela, nous n’étions pas en contact à ce sujet. Moi, j’avais rebasculé dans la préparation finale avec Monaco.

Un enchaînement de matches difficiles face aux trois meilleures équipes de la poule nous attend

Ce match contre les Croates, que pouvez-vous nous en dire ?

C’était un bon match contre une bonne équipe de Croatie, physique et qui déplaçait bien le ballon. Les joueurs méritaient ce résultat (NDLR : 31-31) et pour le public, je pense que c’était un bon match à voir.

James Kent ici sous les couleurs de Monaco. Photo : monaco rugby sevens

Quels objectifs vous a-t-on fixé ?

Je ne dirais pas un objectif en particulier parce qu’un enchaînement de match difficile nous attend face aux trois meilleures équipes de la poule, d’autant qu’on déplore neuf blessés, tous présents contre la Croatie, plus quelques autres absents. On prend les matches les uns après les autres. Et avec le peu de temps dont on dispose ensemble, c’est sûr que c’est un gros challenge. On n’a pas ce luxe qu’on peut avoir en Top 14 ou avec Monaco lorsqu’on est regroupés pendant un bon bout de temps.

Là, il faut vraiment être efficaces à travers les messages que l’on veut faire passer, précis dans la préparation et surtout, ne pas essayer de tout changer au dernier moment. On se concentre sur la République tchèque. L’objectif c’est de bien se préparer (NDLR : l’interview a été réalisée mercredi), avoir une bonne compréhension autour du plan de jeu, de qui fait quoi. Et on verra ce que ça donne.

Vous débutez votre mandat à Prague face à la République tchèque. Que pouvez-vous nous dire sur cette équipe ?

C’est une équipe bien entraînée, bien structurée. Qui est physique et athlétique. C’est quand même une équipe qui a disputé le Tournoi des Six Nations B il y a une quinzaine d’années. Ils comptent beaucoup de clubs, de joueurs et donc de profondeurs. Pour ce qui est du style de jeu, c’est plutôt direct mais en même temps ils ont également la capacité de franchir aux extérieurs parce qu’ils ont de très bons athlètes.

Quelles vont être les clés de la rencontre ?

À nous d’être intelligents dans ce que l’on compte faire, s’appuyer sur les joueurs qu’on a à disposition, des joueurs avec une expérience internationale puisque certains évoluent en Angleterre, en Espagne, ici au Luxembourg et en France. L’idée, c’est de s’appuyer sur notre intelligence rugbystique et voir si ça peut nous mettre dans de bonnes conditions pour nous donner l’avantage dans certains secteurs.

Il s’agit là du premier match d’un mois chargé. Dans trois semaines vous accueillez la Suède, puis la Pologne la suivante.

Je pense qu’il faut voir cela de façon positive parce que ça nous donne l’opportunité de trouver un peu de momentum, de pouvoir voir ce qui fonctionne bien, et peut-être moins bien. Ça va nous permettre de nous d’adapter et de réguler où il le faut. Ce n’est pas toujours le cas puisqu’il y a souvent des breaks de trois mois entre les matches. Depuis la Croatie, fin novembre, les joueurs ne se sont pas revus. Donc c’est sûr que ce n’est pas évident de garder de la continuité. Et avec ce résultat assez positif face aux Croates, cela aurait été bien de pouvoir garder ce momentum. Mais je pense que les joueurs ne l’ont pas oublié.

Le jeu au pied du jeune Fintan Lawlor sera un atout précieux pour les Rout Léiwen. Photo : jean-jacques patricola