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Ruée sur les cours de langues : «Les places s’arrachent» à l’INL


Maisy Gorza, directrice de l’INL : «J’aime cette ambiance, cette énergie, j’ai toujours hâte de voir revenir les gens.»

À quelques jours du début des cours, c’est la course aux inscriptions à l’Institut national des langues (INL), alors que les deux tiers des 9 000 places disponibles ce semestre ont déjà trouvé preneur.

Les couloirs de l’imposante bâtisse du Glacis sont encore vides, les chaises des salles de cours retournées sur les tables, mais plus pour très longtemps : dès le 26 septembre, un nouveau semestre d’automne démarrera à l’Institut national des langues (INL) pour 7 500 élèves – autant que l’Université du Luxembourg – et 150 professeurs. Alors, dans les bureaux de l’administration, c’est le rush. À peine les inscriptions lancées ce lundi que les compteurs s’affolent : en une journée, 6 300 places ont été attribuées sur près de 9 000 à combler.

Un engouement qui gonfle un peu plus chaque année, et qui étonne toujours autant Maisy Gorza, aux commandes de cette grosse machine depuis 2021 : «La demande est toujours très forte, mais cette fois, j’ai l’impression que les places s’arrachent encore plus rapidement que d’habitude», note-t-elle, à quelques jours de la rentrée.

Moment qui a une saveur particulière pour elle qui a longtemps été professeure d’italien et de français : «J’aime cette ambiance, cette énergie, j’ai toujours hâte de voir revenir les gens. Tous apprennent les uns des autres, dans le respect et la tolérance. Ce sont nos valeurs centrales et on prouve que ça fonctionne.»

Car ici, la diversité n’est pas qu’un concept : elle se vit au quotidien. En classe, tous les profils se côtoient, des personnes venant de tous horizons, parlant des langues différentes, des très jeunes, des plus vieux, issus de toutes les classes sociales. «Impossible de faire plus hétérogène que ça», glisse la directrice, qui reconnaît «un challenge pour les enseignants», mais retient surtout un véritable enrichissement : «On apprend nous-mêmes chaque jour.»

Au final, sur les bancs de l’INL, on trouve plutôt des actifs, entre 25 et 45 ans, inscrits pour la plupart dans les deux cours les plus prisés, le français et le luxembourgeois (lire ci-contre), avec un objectif d’intégration professionnelle. En effet, le français est souvent la première langue apprise par les nouveaux arrivants, sur demande de l’employeur.

Mais les classes reflètent aussi la société, y compris ses grands bouleversements : le public russophone est ainsi largement représenté ce semestre. «Les réfugiés ukrainiens accueillis dans le pays ces derniers mois souhaitent apprendre le français et le luxembourgeois pour s’intégrer et pouvoir travailler», observe Maisy Gorza. Autre phénomène marquant en cette rentrée : la majorité des apprenants veut privilégier l’enseignement sur site, avec une forte envie de retrouver une vie sociale après l’isolement dû à la pandémie.

Ce qui n’empêche pas l’institut de développer sans cesse des formats de cours adaptés aux attentes de chaque public. «L’e-learning représente aujourd’hui 10 % de notre offre, idem pour le blended learning, qui mixe présentiel et apprentissage à distance», détaille la directrice. Ce qui permet aux travailleurs de suivre les cours depuis le bureau sans se déplacer par exemple, ou depuis la maison pour les parents.

Le volet digital est bien étoffé concernant le luxembourgeois, à travers la plateforme LLO.lu, ouverte au grand public, qui permet aux élèves de se perfectionner. Le niveau B1 sera accessible dès cette rentrée. En parallèle, l’appli SDLA, qui propose une version «augmentée» du manuel utilisé en cours, avec des exercices et des écoutes disponibles en scannant les pages, couvre maintenant le niveau A2.

Bientôt un podcast pour les élèves

Cette nouvelle année qui commence s’annonce chargée en projets pour l’équipe avec une série de nouveautés, notamment pour l’apprentissage du luxembourgeois. D’abord, après une phase de test concluante, deux enseignants de l’INL seront mobilisés auprès de lycées de la Grande Région pour initier les jeunes frontaliers à la langue. «On aura environ 80 élèves ce semestre. L’intérêt est là, ils veulent venir travailler au Grand-Duché plus tard. On leur propose des cours à distance, en live», explique Maisy Gorza.

Un podcast baptisé «Poterkëscht» verra bientôt le jour, avec la mission pédagogique de mettre à la disposition des élèves des contenus authentiques en luxembourgeois sur des sujets du quotidien : «Un groupe de travail planche là-dessus. L’idée est de produire des entretiens informels avec un vocabulaire adapté aux niveaux A1 et A2.»

Enfin, les cafés des langues, qui connaissent un succès grandissant, seront reconduits, au rythme d’un rendez-vous toutes les six semaines, avec un partenaire prestigieux cette année : le Mudam. Le musée d’art moderne s’ajoute donc au restaurant Chiche, qui a accueilli plusieurs réunions par le passé dans une atmosphère conviviale.

Les inscriptions pour ce semestre sont encore possibles. Les tarifs semestriels varient de 110 à 410 euros selon le nombre de leçons par semaine, et un prix réduit est attribué sur critères sociaux. Consultez le site de l’INL pour les modalités.

Un commentaire

  1. Soares Sandra

    Curso de francês