Le gouvernement britannique a jugé mardi « raisonnable » d’estimer le nombre de cas d’infections au nouveau coronavirus à 55.000 dans le pays actuellement et estimé qu’un bilan final de l’épidémie à 20.000 morts ou moins constituerait « un bon résultat ».
Officiellement, le nombre de cas recensés de la maladie Covid-19 au Royaume-Uni est de 1 950, selon le dernier bilan publié mardi. L’épidémie a fait 55 morts.
Mais des tests ne sont pour l’instant réalisés que pour les cas les plus graves, malgré les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Interrogé au Parlement sur une estimation de 55 000 cas actuellement, le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance, a répondu: « C’est une manière raisonnable de voir les choses ».
Concernant le bilan final en fin d’épidémie, « si l’on peut limiter le nombre (de morts) à 20 000 ou moins, cela sera un bon résultat (…) mais cela reste terrible, un nombre énorme de morts et une pression énorme sur le service de santé », a-t-il averti. Pour mémoire, le Royaume-Uni compte 67 millions d’habitants.
Le gouvernement a annoncé lundi soir des mesures drastiques, demandant au public d’éviter tout déplacement et tout contact non essentiels, en favorisant le télétravail et en cessant de se rendre dans les lieux publics comme les salles de spectacles ou les pubs.
Ces mesures sont mises en place « pour des mois, je ne sais pas combien », a déclaré M. Vallance.
Une étude qui change tout
Ce changement de braquet, alors que la réponse britannique était jusqu’alors critiquée pour être trop timorée, est intervenue notamment après la publication d’une étude de l’Imperial College de Londres.
Selon ces scientifiques, avec le type de réponse qui constituait jusqu’à lundi la ligne de conduite du gouvernement, le pays risquait jusqu’à 260 000 décès, en raison d’une « submersion » de son système de santé.
Avec des mesures plus fortes réduisant les contacts, similaires à celles annoncées lundi, le nombre des décès pourrait en revanche diminuer à « quelques milliers ou dizaines de milliers ».
AFP