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[Roud Léiwen] Timothy Martin, «passé en quelques mois d’adolescent à adulte»


Thimothy Martin : «Maintenant, je vais travailler pour essayer d'aller chercher la première place.» (Photo : RFC Seraing)

À Seraing, cet hiver, les deux gardiens devant lui se sont blessés et ont laissé Timothy Martin prendre ses premières minutes en D1 belge. Forcément, l’espoir des Roud Léiwen a développé un sérieux appétit.

S’il n’était pas sur le terrain le week-end dernier contre Anderlecht (défaite 0-1), le gardien prêté par Virton a pris le bon wagon et disputé depuis fin décembre ses premières minutes dans la même division qu’Anthony Moris. Tout ce qu’il veut, maintenant, c’est ne pas se contenter de ça.

Quand vous avez quitté Virton, l’été dernier, on s’est demandé si c’était pour continuer gentiment votre progression ou si vous aviez de l’ambition. Celle par exemple de jouer en Jupiler Pro League, déjà…

Timothy Martin : Chaque joueur vise logiquement le plus haut possible. Mais là, je savais que ce serait compliqué, qu’il y aurait de bons gardiens devant moi. Mais tu travailles et finalement, tu parviens à poser tes fesses sur le banc. Et puis tu continues de travailler et finalement, tu es sur le terrain. Alors, maintenant, je vais travailler pour essayer d’aller chercher la première place.

Mais vous savez, la Jupiler Pro League, c’est le championnat que je regardais à la télé quand j’étais petit. Y évoluer, c’est tout ce que je veux. Ces sensations inimaginables de se retrouver à jouer un derby contre le Standard alors que c’est le club que je regardais à la télé avant, je ne veux plus que ça s’arrête.

Dans quoi avez-vous le plus progressé pour être passé de numéro 2 à Virton à candidat au poste de titulaire en D1?

Mais en tout! En maturité surtout. Là, je suis passé en quelques mois d’adolescent à adulte. Parce que tu évolues avec des garçons qui ont eu une grande carrière ou qui ont fréquenté des garçons qui ont eu une grande carrière. C’est cela dont je suis le plus fier.

J’ai déjà de la chance qu’on commence à parler de moi

Il est assez particulier, ce pool des gardiens de Seraing, avec trois garçons tous âgés de 21 ans…

Oui, c’est spécial, car en général, il y a toujours au moins un portier qui a un peu plus d’expérience que les autres. Mais on bosse de la même façon parce qu’on n’est plus des enfants. On veut tous la même chose.

N’avez-vous pas l’impression, tout de même, que le fait que Guillaume Dietsch – l’un de vos concurrents – soit prêté par le « grand frère » messin, plombe légèrement la concurrence?

Bien sûr qu’on se le dit un peu. Metz, c’est un partenaire et quand il envoie des joueurs, il est logique qu’ils doivent jouer, avoir des minutes et retourner ensuite en France pour jouer. Cela, oui, on se le dit, mais il ne faut surtout pas baisser les bras. Même si j’ai déjà eu de la chance qu’on commence à parler de moi, je ne vais pas lâcher.

Cela ne vous donne-t-il pas envie de répondre à certaines sollicitations de dernière minute cet hiver? Il paraîtrait qu’un club grec s’intéresse de près à vous.

Alors là, franchement, je ne sais pas si j’intéresse qui que ce soit. En tout cas, à moi, mon agent ne m’a rien dit mais je pense que même si c’était le cas, il voudrait me laisser tranquille pour que je me concentre sur l’essentiel. Et l’essentiel, c’est me maintenir avec Seraing. Ce sera compliqué, mais j’y crois.

Alors oui, j’ai envie, plus tard de devenir numéro 1 parce que le plus important, à mon âge, c’est de jouer, de se montrer. Mais sincèrement, je ne pense pas partir cet hiver. J’ai d’autres objectifs et ils sont ici.

Et l’été prochain?

J’appartiens à Virton jusqu’en 2025. Mais il y a une option d’achat qui dépend de Seraing. Il y aura sûrement une discussion avec la direction en mars ou avril. Après, tout dépend du contexte. Si malheureusement on tombe, ce que je n’espère pas, mais qu’on me dit « on te garde et tu vas jouer », moi ça me va parce que la D1/B, c’est un très bon niveau pour grandir.

À bientôt 22 ans, j’ai besoin de faire une saison complète. C’est comme ça que tu prends de la confiance, même si je suis déjà une personne totalement différente de celle que j’étais il y a quelques mois.

Comprendriez-vous de ne pas être rappelé en sélection, au mois de mars, en ayant joué en Jupiler Pro League?

Franchement, c’est à eux que revient la décision. Au sélectionneur et à son staff. J’ai envie. Alors… si je n’étais pas appelé, je serais déçu mais je lutterais. Mais maintenant, j’ai envie d’être appelé tout le temps.

Si je n’étais pas appelé en sélection? Je serais déçu

Mais… être numéro 2, voire 1 bis dans une D1 belge, n’avez-vous pas le sentiment que cela vous qualifie d’office pour intégrer les Roud Léiwen?

Disons que cela dépend du point de vue. Moi, je dirais que même être numéro 2 dans un club de D1, c’est riche en expériences. Alors là, entre la Jupiler Pro League et la Coupe, je viens quand même de jouer six à sept matches (NDLR : quatre de championnat, deux de Coupe). Même en étant numéro 2, sur un banc, en D1 belge, on prend de l’expérience, alors j’espère forcément que ça m’aidera.

Après, peut-être aussi qu’il vaut parfois mieux être numéro 1 dans un « petit club » que numéro 2 dans un grand club, tout simplement parce qu’on a du temps de jeu. Mais de principe, oui, j’aurais tendance à dire qu’être pro, cela doit conférer un certain statut.

On ne vous embête pas trop avec le petit jeu des comparaisons avec l’autre portier de D1 belge à passeport luxembourgeois, Anthony Moris?

Non, on me laisse tranquille avec ça. Personne ne me compare à lui. Mais même moi, je dois le reconnaître : il est l’un des tout meilleurs du pays. J’ai pu l’observer contre nous, il est vraiment très fort. Ce serait un grand plaisir de le côtoyer de nouveau en sélection, pour lui demander des conseils, des astuces.

Gardien oui, mais petit soutien

Être gardien de but au stade du Pairay n’est pas anecdotique. Voilà un stade de 8 000 places bizarrement fichu, tout particulièrement du point de vue d’un gardien de but… local. Avec d’un côté aucune tribune et de l’autre… celle réservée aux supporters adverses quand il y en a. Comment exister dans cet environnement si particulier, un week-end sur deux?

Timothy Martin n’y avait apparemment même pas réfléchi : «C’est vrai finalement que tu ne fais même pas attention. Même à Virton il y a plus de monde. Ici, d’un côté, il n’y a personne et de l’autre les supporters adverses. Mais finalement, quand tu es gardien, tu vis dans une bulle. Quand on marque, je crie très fort pour moi tout seul parce que je ne pense pas qu’on m’entende, sur les tribunes latérales. J’extériorise pour moi-même.»

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