Sixième et dernière journée de Nations League dimanche… Quel enseignement tiré du match nul (1-1) contre la Moldavie ? Une remobilisation qui paye, suite au revers contre la Biélorussie. Une finir la campagne internationale la tête haute.
Il est 19 h 08, heure moldave, quand Stanislav Dragun, le grand bonhomme de ces éliminatoires de Nations League, Ligue D, groupe 2, ouvre le score à Serravalle, contre Saint-Marin, validant quasi officiellement le ticket biélorusse pour les premières demi-finales de cette épreuve plutôt bien née.
À ce moment-là, à Chisinau, les hommes de Luc Holtz ont encore 82 minutes d’une rencontre qui ressemble de plus en plus à un match amical. Seul intérêt : sauver une deuxième place très symbolique, qui ne deviendra qualificative que si le Belarus finit sa campagne éliminatoire traditionnelle (de mars à novembre 2019) à l’une des deux premières places de son groupe. La perspective est tellement bancale que personne n’y croit.
Qu’est-ce qu’il nous reste de concret à attendre, dans ces conditions? Surveiller des garçons dont on se demande où ils en sont, tenter de renouer avec la victoire pour finir cette année très prolifique d’une manière à peu près décente. Et se rendre au tirage au sort de Dublin, le 2 décembre, en se disant que cette équipe-là va bien mieux après le passage de Nations League qu’avant.
Depuis dimanche soir, on sait deux choses : qu’elle n’est pas encore tout à fait prête psychologiquement à supporter la pression d’un match décisif (elle nous l’a malheureusement prouvé, jeudi soir, au Barthel), mais aussi qu’elle l’est suffisamment pour se remettre à l’endroit en moins de 72 heures et ce, malgré l’obligation de composer avec un vaste remaniement du onze de départ.
Réaction saine
Bousculés pendant toute la première demi-heure par la Moldavie (comme à l’aller, en fait), les hommes de Luc Holtz ont réagi en se privant de Chris Philipps dans un coaching qui laissera peut-être des traces sur un joueur en plein doute professionnel et qui n’avait pas besoin de ce petit désaveu public. Mais cela a servi à prouver qu’il y aura aussi un avant et un après Nations League 2018 pour Olivier Thill, qui a pris pour de bon les clefs du jeu de la sélection nationale, qu’il joue devant la défense ou un cran plus haut, voire décalé dans un couloir…
Menés au score grâce à la complicité quand même un peu douteuse de l’arbitre, ces Roud Léiwen, qui auraient pu couler après la défaite face au Belarus, ont plutôt choisi de se révolter. Enfin, façon de parler. Ce n’est pas strictement l’envie de ne pas se laisser couler qui a servi de ressort à cette équipe mais plutôt la qualité individuelle pure. D’un Bensi définitivement de retour et qui a fait plaisir à voir. D’un Sinani décisif mais qui a appris en ratant une occasion en or qu’il pourrait être encore plus tueur. D’un Mahmutovic intransigeant défensivement. D’un Barreiro qui courait encore comme un lapin dans les arrêts de jeu…
Au coup de sifflet final, il sera toujours temps de se rappeler, aussi, que même si le Luxembourg n’avait pas perdu contre le Belarus, jeudi, cela n’aurait pas suffi. Un nul, c’était l’élimination de toute façon. Mais ce résultat dans une rencontre privée d’enjeu de Chisinau a fait bien plus de bien qu’il n’y paraît : c’est parce qu’elle clôture une campagne cahin-caha et que c’est cette dernière impression qui restera. Celle d’une équipe qui a su se relever d’une déception et montrer à quel point elle disposait de largesses face aux équipes du dernier tiers européen. Oui, cette Nations League était loin d’être inutile!
De notre envoyé spécial à Chisinau, Julien Mollereau