Les Roud Léiwen affrontent une Bosnie diminuée, ce mardi soir, à Zenica. Luc Holtz entend cependant poursuivre ses explorations en vue de la campagne de Nations League.
Le cadre n’a pas beaucoup changé depuis le 7 octobre 2011 et la gifle (5-0) infligée par Miralem Pjanic et ses coéquipiers de l’époque.
Pour affronter la Bosnie, il faut toujours sortir de l’hôtel Sarajevo, qui accueille en général toutes les sélections qui viennent se frotter aux Zmajevi (dragons), passer le pont juste en face, qui enjambe une rivière Bosna pleine de cochonneries échouées sur le rivage, puis venir contourner un immense immeuble torturé avant, finalement, de pénétrer dans le stade Bilino-Polje, qui tient encore debout, on ne sait trop comment tant le poids des ans s’est abattu sur lui. Il a cinquante ans cette année.
C’est là que Luc Holtz et ses gars étaient venus se fracasser il y a une dizaine d’années sur ce public bouillant qui justifie que la Bosnie continue de ne pas jouer la plupart de ses matches internationaux à Sarajevo. Le panorama est donc le même. Il impressionne. Mais tout le reste est différent.
Les mêmes armes
Médusés par la mauvaise passe actuelle de leur équipe nationale, les spectateurs pourraient n’être qu’un tout petit millier ce mardi soir et donc faire un peu moins peur que les 12 000 du dernier duel.
Et puis l’adversaire du jour, un Grand-Duché transfiguré 3 825 jours après sa dernière visite, commence à mesurer, à quelques critiques qui lui ont été adressées après sa défaite de vendredi contre l’Irlande du Nord (1-3), que sa réussite immédiate pèse désormais plus lourd que ses promesses d’avenir. Et qu’il commence à avoir les mêmes armes qu’une sélection naviguant aux alentours de la cinquantième place mondiale.
Pjanic, Dzeko, Krunic, Cimirot… absents
C’est un match totalement différent du dernier, qui attend les Roud Léiwen. En face, il n’y aura pas de Pjanic, blessé. Il pourrait ne pas y avoir de Dzeko, qui devrait être laissé au repos et que son coach de l’Inter, Simone Inzaghi, a «tanné» en vain pour qu’il revienne en avance sur le planning. Cimirot (Standard), Kovacevic (Ferencvaros) et Krunic (Milan AC) ont aussi été déclarés inaptes pour maladie ou blessure.
Il y a aussi un sélectionneur bloqué sur quatre défaites consécutives et qui veut rajeunir, tester, chercher de nouvelles solutions après une défaite qui fait tache contre la Géorgie (0-1).
Elle a suscité des commentaires acerbes de Dzeko : «Ce n’est pas comme ça, en ne prenant pas de risques, que le football se joue. Chaque défaite amène une ambiance négative, mais beaucoup de jeunes commencent leur carrière et n’ont pas besoin non plus d’être critiqués après seulement deux ou trois défaites.»
Luc Holtz ne s’en frotte pas les mains
La Bosnie, donc, va tourner et Luc Holtz ne s’en frotte pas les mains en se disant que cela pourrait encore un peu plus effacer les différences de moins en moins évidentes entre les deux effectifs.
«J’ai aussi ces informations. Mais il y aura alors à la place d’un Dzeko un jeune qui sera beaucoup plus dans le dévouement. Sur le terrain, il y aura peut-être moins d’individualités, mais plus de collectif. C’est souvent comme ça, dans le foot.»
Ce sera peut-être aussi comme ça chez lui, d’ailleurs. Inscrit dans une logique de tournante pour ce deuxième rendez-vous et à trois mois de la prochaine campagne de Nations League, le sélectionneur annonce vouloir donner leur chance à certains jeunes pour les voir sur la durée. Continuer à explorer certaines pistes tactiques aussi.
Elles n’avaient pas été toutes convaincantes vendredi, mais cette fois, Luc Holtz a dit, au-delà du fait qu’il aimerait bien entendu gagner, que ce n’était «pas (s)a priorité». «Si je peux choisir, je préfère m’imposer lors de nos matches de Nations League.»