Champion de PH pour la première fois, Rodange retrouve la BGL Ligue avec à sa tête un nouvel entraîneur, Vitor Pereira, qui succède sur le banc à Domenico Micarelli.
Pourquoi avoir repensé toute l’attaque ?
Vitor Pereira : Nous étions face à une certaine situation avec le départ d’El Guerrab, qui amenait sa vivacité. Cela nous a forcés à nous dire qu’on allait rechercher des gars dynamiques pour amener de la rapidité. Cela a été pensé. En plus, nous avions des opportunités pour prendre des joueurs de valeur. Et ce n’est pas si facile pour un club comme Rodange de les attirer. On a des limites budgétaires, il nous faut bien étudier notre affaire, ne pas se tromper. On ne peut pas se créer des problèmes. Mais on est bien organisés, il y a une bonne structure dans ce club et les joueurs commencent à le remarquer. Ce ne sont pas que les conditions d’entraînement, mais aussi un comité large qui apporte des réponses aux besoins de chacun. Cela commence à se savoir.
Pourquoi ne pas avoir repensé du tout la défense ?
On s’est attachés à observer la situation telle qu’elle était : on parle quand même de la meilleure défense de Promotion d’honneur de la saison passée. On peut faire avec parce que dans ce secteur, on a la quantité et la qualité. Cela n’aurait pas été logique de ramener du monde dans ce secteur, même si l’on sait qu’on parle de la DN et plus de la PH. Avant de signer, j’avais analysé l’équipe de près et j’ai vu des joueurs très concentrés quand l’équipe adverse a le ballon, des gars qui savent jouer sans ballon, qui savent gérer les moments faibles et qui ont surtout beaucoup de kilomètres dans les jambes. Domenico Micarelli a bien fait son travail dans ce domaine. Maintenant, on va juste essayer d’apporter quelques nouveautés, quelques idées supplémentaires.
Vous allez jouer d’entrée Strassen, Etzella et Mühlenbach : condamnés à être performants dès le début ?
Je sais très bien ce que tout le monde du football dit tout le temps : il n’y a aucun match facile. Mais bon, c’est surtout que quand on commence une saison, il faut un objectif clair, une philosophie de jeu qui fasse qu’on n’ait pas besoin de faire trop de différence, justement, entre la façon d’aborder un match d’un club à l’autre. Pour ça, on doit structurer. Tout le club. Il n’y a pas que le travail de terrain qui rapporte des points, mais aussi tout le travail autour et de ce point de vue-là, il est interdit de se relâcher, pas même lors d’une trêve internationale. L’expérience d’il y a deux ans (NDLR : Rodange avait été relégué un an après son accession à la DN) va servir. Quand on a un des plus petits budgets de DN, chaque détail compte. Et il faut beaucoup de réunions pour améliorer les choses. Et à plusieurs. Tout ne doit pas venir d’une ou deux têtes pensantes. Tout le monde va peser dans la balance, pas seulement les joueurs.
Qu’est-ce qui peut faire la différence pour Rodange cette saison ?
Un choix stratégique très intéressant. Nous avons décidé de limiter le groupe à 19/20 joueurs seulement au lieu des 23/24 qu’on trouve ailleurs. Il y aura bien un ou deux juniors avec nous mais on voulait réduire le cadre. Oui, ce sera peut-être un peu court, mais on espère bien travailler physiquement pour éviter les blessures.On a privilégié la qualité à la quantité.
C’est votre première fois en DN vous l’abordez comment ?
C’est un travail que je souhaitais obtenir pour pouvoir travailler enfin dans de bonnes conditions. Il faut que je m’adapte le plus vite possible, mais je m’y suis préparé longuement, je ne pense pas devoir passer par un temps de découverte. J’ai beaucoup appris en PH, notamment à devoir composer avec des difficultés financières. J’ai pu améliorer des choses dans des situations pas faciles et j’ai appris de tout le monde et de tous mes clubs, que je remercie d’ailleurs. Cette expérience-là ne s’achète pas au supermarché et elle va me servir tout particulièrement avec Rodange : il y a toute une partie psychologique très importante. Je sais par avance quand les joueurs auront des coups de mou et quand ça ira mieux. Je sais à quel rythme cela surviendra.
Entretien avec Julien Mollereau