Alison Wheeler a rassemblé près de 2 500 personnes, samedi 22 février à la Rockhal pour son premier spectacle, La promesse d’un soir.
«Il faut pouvoir rire de tout». Nathalie en est persuadée et elle n’est pas la seule. À la sortie du spectacle d’Alison Wheeler samedi 22 février à la Rockhal, le public est conquis. Lauranne et Kris, la trentaine et habitués des one-man-show, ici plutôt one-woman-show, sont surpris par la qualité du premier spectacle de l’humoriste. «On avait un peu peur de ce que ça allait donner, mais c’est beaucoup mieux que certaines grosses têtes d’affiche beaucoup plus médiatisées».
Alison Wheeler a débuté sa carrière dans un collectif d’humoristes sur Youtube (Studio Bagel) dans les années 2010, avant de réaliser des chroniques sur France Inter puis dans l’émission Quotidien de Yann Barthès sur TMC. Pour son premier spectacle La promesse d’un soir, elle a déjà joué dans de nombreuses villes françaises en 2024. La comédienne rassemblait samedi plus de 2 500 personnes, faisant salle comble dans la fosse de la Rockhal. Venus en couple ou entre amis, les spectateurs la connaissaient de toutes ses apparitions médiatiques, y compris de l’autre côté de la frontière. Florence, une jeune belge, a convaincu sa maman, Nathalie, de venir au spectacle après avoir vu Alison Wheeler dans l’émission LOL produite par Amazon Prime. Virginie a quant à elle poussée ses deux amies à l’accompagner après avoir lu le livre d’Alison Wheeler, Ma vie est mieux que la vôtre, une parodie des livres de développement personnel.
Musique et stand-up
Vanessa et Doriane se sont, elles aussi, laissé convaincre. «Ça fait du bien de rigoler. Il n’y a pas eu de moment moins bien et on a vraiment découvert son talent de musicienne». Durant 1h30, l’humoriste de 38 ans a mêlé tous les thèmes et tous les styles. «Je n’avais pas d’attente et je suis agréablement surpris. Elle a réalisé un mix de tout avec des chansons, des vidéos… c’est un peu comme si on était invité dans sa tête», analyse Kris.
Au cours du spectacle en effet, Alison Wheeler quitte parfois la scène pour laisser place à de courtes vidéos projetées sur écran géant. Ses mises en scène réalisées avec d’autres humoristes rythment le spectacle et apportent de nouvelles thématiques. «Elle parle des différents moments de sa vie et c’est vachement chouette», note Lauranne. Alison Wheeler se confie sur son enfance et son éducation avec une maman irlandaise, de son adolescence et plus tard ses relations aux hommes, à ses amis, mais aussi à son travail. Elle avoue son envie de devenir mère, mais dénonce dans un même temps la pression de la société vis-à-vis des femmes. Sur un ton plus léger, la comédienne dévoile sa voix lorsqu’elle chante des chansons parodiques. Dont une notamment sur l’importance des coquillettes au beurre dans sa vie…

Vanessa et Doriane ont passé un « excellent moment, sans fausse note ».
Des revendications féministes fortes
Alison Wheeler réussit le pari de mélanger l’humour et les thèmes d’actualité sans plomber l’ambiance. Au travers de revendications féministes, elle donne son opinion sur l’affaire des viols de Mazan, l’Abbé Pierre ou encore Joël Guerriau (ce sénateur français accusé d’avoir tenté de droguer sa collègue). La comédienne ne passe pas par quatre chemins pour exprimer son avis sur ses affaires politico-judiciaires. «Elle est dans l’air du temps, elle traite tous les sujets de façon brute et fait passer son message», ajoute Lauranne. Plusieurs fois, elle s’amuse avec des personnes dans le public, mais sans en abuser. Un jeu tout en finesse, notamment avec des hommes présents dans la salle, leur demandant de «se déconstruire et de devenir féministes.»
L’ensemble du public s’est entièrement levé à la fin pour l’applaudir, signe d’une salle conquise. À la sortie, la plupart des spectateurs annoncent qu’ils recommanderaient volontiers le spectacle à des amis ou à des proches. «C’est bien plus que de l’humour et ça donne envie de la revoir», conclut Kris.