Un feu d’artifice géant a ouvert le bal des festivités du Nouvel An à Sydney, en amont de nombreuses autres célébrations sous haute surveillance, au terme d’une année ensanglantée par une série d’attentats meurtriers contre des civils.
A Nice (86 morts) et Berlin (12 morts), des rassemblements avaient été pris pour cible par des camions-bélier, dans un scénario particulièrement redouté pour cette Saint-Sylvestre.
Bagdad, Ouagadougou, Istanbul, Orlando, Bruxelles… La liste est longue des villes frappées par les attaques aveugles en 2016.
Mais les foules seront au rendez-vous samedi soir dans les rues d’Asie, du Proche-Orient, d’Afrique, d’Europe puis d’Amérique pour basculer dans une année pleine d’incertitudes politiques et géopolitiques.
En raison du décalage horaire, Sydney a été la première métropole à lancer le compte à rebours sous une météo estivale: A minuit pile (14 heures au Luxembourg), 1,5 million de spectateurs ont découvert une féérie pyrotechnique de toutes les couleurs au-dessus de l’emblématique baie et son opéra photogénique.
Le spectacle a rendu hommage à quelques uns des grands disparus de 2016, notamment des étoiles pour David Bowie et une pluie de lumières violettes (Purple Rain) pour le musicien Prince.
Mais l’Australie est aussi en première ligne dans le combat contre le terrorisme. Deux mille policiers supplémentaires étaient déployés à Sydney après l’arrestation d’un homme pour « des menaces en lien avec le Nouvel An » et un « complot terroriste » déjoué juste avant Noël à Melbourne.
A Séoul, des centaines de milliers de Coréens ont marqué la nouvelle année en manifestant pour réclamer l’arrestation immédiate et le départ de la présidente destituée Park Geun-Hye, déjà destituée par le Parlement.
Paris de nouveau une fête
Sur tous les continents, la sécurité est au coeur des préoccupations. Jakarta a également dit avoir déjoué un projet d’attentat jihadiste à Noël.
Israël a diffusé vendredi une mise en garde contre des risques « immédiats » d’attentats susceptibles de viser des touristes notamment israéliens en Inde.
A New York, 165 véhicules « bloquants » – dont des camions de nettoyage – seront placés à « des endroits stratégiques », et notamment aux abords de Times Square, où sont attendues plus d’un million de personnes.
A Berlin, secouée par l’attentat contre un marché de Noël le 19 décembre, blocs de béton et véhicules blindés étaient placés sur les artères menant à la Porte de Brandebourg. Le public, qui commençait à affluer dans l’après-midi, était fouillé à l’entrée, avec interdiction d’apporter des sacs à dos, feux d’artifices ou bouteilles en verre
A Cologne, les effectifs de police ont été plus que décuplés, un an après la vague d’agressions sexuelles qui avait traumatisé la ville.
Après un Nouvel An 2016 endeuillé par les attentats du 13 novembre, Paris est de nouveau une fête: un demi-million de personnes sont attendues sur les Champs-Elysées.
La sécurité se veut maximale: près de 100.000 policiers, gendarmes et militaires sont mobilisés en France et de nouveaux dispositifs de protection sont installés, comme, là aussi, des blocs de béton.
A Moscou, pour la seconde année consécutive, la Place Rouge sera fermée au grand public, son accès limité à 6.000 invités. 2016 aura été « difficile, mais ces difficultés nous ont permis de nous rassembler », a estimé le président Vladimir Poutine, dans ses voeux.
Une seconde de plus
A Rio, plus de deux millions de personnes sont attendues sur la plage de Copacabana. Mais, crise oblige, le feu d’artifice sera écourté de 16 à 12 minutes.
L’Amérique sera le dernier continent à mettre les pieds dans une nouvelle année qui s’annonce pleine d’inconnues, à commencer par l’entrée à la Maison Blanche du populiste Donald Trump, qui a souhaité sur Twitter, son mode de communication préféré, une bonne annnée « à tous, même à mes nombreux ennemis ».
Incertitude aussi sur l’issue d’un conflit en Syrie dont l’onde de choc se propage depuis près de six ans bien au-delà du Proche-Orient et où un cessez-le-feu partiel vient d’entrer en vigueur.
« Cela fait deux ans que je ne sors pas pour le réveillon. Cette année, je vais faire la fête », se réjouissait à Alep un étudiant de 20 ans, Abdel Wahab Qabbani.
Bagdad a connu une veille de Nouvel An sanglante, avec un double attentat suicide (27 morts).
Avant de basculer dans l’inconnu, les fêtards de la planète entière bénéficieront d’une seconde supplémentaire pour profiter d’une nuit unique.
Ainsi, la minute entre 23h59 et 0h UTC/GMT (entre 0h59 et 1h au Luxembourg) durera une seconde de plus que la normale, une « seconde intercalaire » qui permet de raccorder le temps astronomique irrégulier lié à la rotation de la Terre, avec l’échelle de temps légal extrêmement stable.
Le Quotidien / AFP