Les vacanciers peuvent désormais découvrir la vie nocturne de l’Algarve, région phare du sud du Portugal, à bord d’un corbillard d’occasion racheté par deux copains sur un coup de tête.
L’idée des Ripper Tours a germé lors d’une soirée arrosée pour enterrer un divorce. « Nous sommes sortis ce soir-là dans un véhicule funéraire, un Renault Trafic de 1990, acheté pas cher auprès d’une vieille dame. En rentrant, mon associé José Gonçalves et moi nous nous sommes dit que ça pourrait être marrant de promener des personnes dedans », raconte Nelson Silva.
Ces virées d’environ une heure à Albufeira et ses alentours, pour 72 euros, ont séduit les touristes. Mais pas seulement. « La majorité de nos clients, environ 70%, est composée de Portugais », assureé ce gestionnaire de flotte automobile, âgé de 32 ans. Cet été, les deux amis ont transporté trois à quatre groupes de six personnes par nuit, selon l’itinéraire du choix des clients.
Cet été à Lisbonne
Dans un pays où plus de 80% de la population se déclare catholique, ces Ripper (« éventreur » en anglais) Tours auraient pu choquer. Mais d’après les deux copains, hormis quelques mises en garde dans la rue conseillant de ne pas jouer avec la mort, l’initiative est plutôt bien accueillie. « Pour les habitants du coin, le corbillard est un atout. Nous sommes reconnaissables », note Nelson Silva, précisant que tous les signes religieux et mortuaires ont été retirés du véhicule « pour ne brusquer personne ».
Nelson Silva et José Gonçalves -un gendarme de 30 ans- continuent d’exercer leurs métiers respectifs car leur nouveau business ne suffit pas encore à subvenir à leurs besoins. Cet été, ils espèrent étendre leur activité à la capitale Lisbonne. « Nous comptons acheter un autre corbillard, plus récent. Après, qui sait, nous pourrons peut-être voir plus grand », glisse encore Nelson Silva.
Le Quotidien/AFP