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«Revolutioun zu Lëtzebuerg» : les coulisses de l’exposition


Claude Frieseisen (à g.), Marie-Paule Jungblut (au c.) et Josée Kirps (à d.) devant la Constitution à taille humaine. (Photo : didier sylvestre)

Sur le plateau du Saint-Esprit, dans les locaux des Archives nationales, se niche une exposition riche en histoire célébrant la révolution de 1848. Zoom sur les coulisses de «Revolutioun zu Lëtzebuerg», ouverte du 10 juillet au 2 décembre 2023.

Cœur de ville, terrasse du Gudde Wëllen, à deux pas de la cité judiciaire… Le Luxembourg d’il y a 175 ans reprend vie, au moment où la Constitution a vu le jour.

Accompagnée de Marie-Paule Jungblut et de Claude Frieseisen, commissaires de l’exposition, la visite guidée se déroule dans un climat paisible, permettant une bonne contemplation de cet acte fondateur de la politique du pays. Marie-Paule Jungblut décrit cette exposition comme une pâtisserie : «C’est comme un millefeuille, autrement dit, multisensoriel. Il y a les visiteurs qui préfèrent la crème (la lecture), certains la pâte (l’auditif), et d’autres qui aiment tout (le toucher, l’écoute, la lecture). Tout comme il y a ceux qui préfèrent y passer peu de temps, et d’autres qui prennent leur temps pour dénicher toutes les données.»

Des photos et des manuscrits

Entièrement gratuite et accessible jusqu’à début décembre, «Revolutioun zu Lëtzebuerg» regroupe toutes sortes de photos et manuscrits relatifs à la période de 1848. Mais derrière cette exposition se cachent deux ans et demi de travaux, de lecture, de réécriture ou encore d’agencement. Une tâche qui n’a pas toujours été facile. Claude Frieseisen évoque les plus gros challenges rencontrés : «Pour pouvoir raconter notre Histoire, il a fallu optimiser le lieu de façon intelligente. Il s’agissait surtout de bien aménager les locaux et de résumer ce long passé de la façon la plus simple et dense possible. Le tout dans un bon équilibre afin de ne pas répéter ce que certains pourraient déjà connaître et, en même temps, de façon à ce que les moins familiers de ces évènements en apprennent suffisamment.»

Tout en avançant le long des niches situées dans le couloir principal et recouvertes de grandes peintures, il ajoute : «Ce n’est pas comme dans un musée où l’on peut construire des murs artificiels juste pour l’occasion, ce qui fait que c’était parfois contraignant.»

Un peu partout, les portraits des acteurs majeurs de la Constitution envahissent les couloirs, accompagnés de leurs biographie, fonction et âge. Des détails qui peuvent servir à mieux comprendre qui sont ceux qui se sont maintenus au pouvoir et ceux qui avaient des idées plus traditionnelles. Ainsi, l’on peut mettre des visages sur ces personnages historiques. Plus loin, l’occasion nous est donnée d’admirer différents résumés de textes de loi et, dans une vitrine, la couverture du livre originel de cette Constitution, «comme si l’on contemplait la Bible», appuie Marie-Paule Jungblut. D’autres textes comme des poèmes et des tracts sont également visibles. Enfin, dans une des vitrines, on peut apercevoir une cinquantaine de photos d’élues qui ont rejoint le paysage politique depuis 1919, année d’émancipation pour la femme luxembourgeoise.

«Une année clé encore trop méconnue»

Si le dévoilement de ces archives a lieu en partenariat avec la Chambre des députés, c’est non seulement pour instruire, car «l’année 1848 est une année clé dans l’histoire luxembourgeoise, encore trop méconnue par sa population», mais aussi pour avertir. En effet, à la fin de la visite, on arrive à la partie intitulée «lieu de mémoire ou avertissement». Dans cette zone est dressé un tableau avec les différentes problématiques politiques du pays qui pourraient encore être améliorées. Chacun peut donc voter à l’aide d’un autocollant rouge. Une initiative interactive qui permettra de futurs débats lors des tables rondes de la Chambre. Un système démocratique qui, en même temps, pourrait permettre d’éviter de répéter les erreurs du passé.

Le catalogue de cette exposition, en allemand et en français, d’une valeur de 40 euros, est disponible sur place ou en ligne. Retrouvez toutes les infos pratiques relatives à cet évènement sur le site gouvernement.lu.