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Rétrospective 2025 : les grands projets qui ont transformé le Luxembourg


(photo Julien Garroy)

Tram jusqu’au Findel, voies de covoiturage sur l’A3, nouveau pont à Bettembourg, changement de trône… L’année 2025 a été marquée par des projets d’envergure qui redessinent la mobilité et le visage du pays.

Un nouvel aéroport en réflexion

La ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Yuriko Backes, a évoqué la construction d’un nouvel aéroport.

L’aéroport du Findel est devenu l’aéroport de la Grande Région et rien n’arrête sa croissance. Ces dernières années, le site a vu son trafic passagers augmenter fortement, passant de 4,4 millions de passagers en 2019 à 5 millions en 2024.

Un nouveau record devrait être battu en 2025. Côté fret, plus d’un million de tonnes est traité chaque année sur le site. Le Findel est aujourd’hui classé parmi les dix premiers aéroports de fret européens.

Plusieurs facteurs expliquent cette croissance : le nombre de destinations, les nombreux clients de la Grande Région venant de plus en plus loin et le développement du marché luxembourgeois, notamment en matière de voyages d’affaires. Une situation qui a également un impact sur les riverains et les nuisances liées au bruit.

(photo archives Editpress)

En 2025, lux-Airport et le gouvernement ont acté des investissements significatifs : un plan d’environ un milliard d’euros (800 millions pour lux-Airport et 200 millions pour le gouvernement) a été annoncé pour augmenter, d’ici 2032, la capacité du terminal, ajouter des postes d’embarquement, moderniser les contrôles de sécurité (dont des scanners 3D) et rénover certaines infrastructures, telles que la piste.

Parmi les chantiers déjà lancés figure la construction d’une nouvelle installation de stockage et de distribution de carburant (fuel farm), qui vise à multiplier sensiblement la capacité de stockage et à intégrer la distribution de carburants durables (SAF).

Malgré tous ces efforts, la saturation menace le Findel d’ici 2050. Face à ce problème, la ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, a récemment expliqué que le Grand-Duché devrait envisager la construction d’un nouvel aéroport. Une réflexion qui sera lancée très vite afin de choisir une option pérenne dans 25 ans.

Le quartier Gare au cœur des préoccupations

Les difficultés du quartier ont marqué l’année, entre exaspération des habitants et efforts des autorités pour dialoguer avec la population et tenter de résoudre ces problèmes.

Le débat n’est pas nouveau : le quartier est réputé pour ses enjeux liés au trafic de drogue, à la toxicomanie et à la prostitution. Mais depuis que les habitants se sont regroupés en collectif, ces problématiques ont été mises en lumière, parfois de manière très crue.

Au début de l’année 2025, certains habitants ont envisagé la création d’une «milice citoyenne» face à l’immobilisme des autorités, afin de rétablir un peu d’ordre dans le quartier.

Les habitants excédés ont été reçus par le ministre des Affaires intérieures, Léon Gloden, la bourgmestre Lydie Polfer, ainsi que par des représentants de la police et du ministère de la Justice. L’objectif : trouver ensemble des solutions. Depuis, l’idée de milice a été abandonnée et la police grand-ducale tente de juguler l’insécurité, même si le répressif ne peut être la seule réponse.

Caméras de surveillance à Hollerich et Bonnevoie, présence accrue des uniformes, opérations coup-de-poing… les initiatives se multiplient. Le Quotidien a pu suivre à l’été 2025 une patrouille de police dans le quartier Gare et constater la complexité de sa mission. Au contact quotidien de la misère sociale, entre sans-abrisme et toxicomanie, les policiers souhaiteraient également davantage de structures d’aide.

La police grand-ducale a aussi organisé un café-rencontre avec les habitants le jeudi 3 juillet. L’évènement a été un succès, preuve que le lien n’est pas rompu entre agents et riverains. L’objectif était d’échanger et d’évoquer les difficultés directement. D’autres cafés-rencontres ont suivi par la suite. Tout le monde s’accorde à le dire : rien n’est perdu pour le quartier Gare.

Le tram donne des ailes à Luxembourg

En 2025, un nouveau tronçon du tram a été inauguré jusqu’au Findel.

Le dimanche 2 mars 2025, les premiers passagers ont pu tester cette extension. La connexion fait l’unanimité : rapprocher le centre et la gare de la capitale de l’aéroport va changer la donne. Avec les arrêts Héienhaff P+R et Findel – Luxembourg Airport, le tram confirme son rôle central dans la mobilité au Luxembourg.

L’extension de la ligne s’étend sur 3,9 km. En rejoignant l’aéroport, le tram franchit une étape importante et marque la finalisation de la première ligne, qui dessert désormais 24 stations, dont 10 pôles d’échanges multimodaux connectés aux autobus de la Ville.

Dans le cadre du projet, 3,2 hectares d’arbres avaient dû être retirés le long de l’A1. Pour compenser, des chênes et des hêtres ont été plantés dans les communes de Junglinster, Lorentzweiler et Niederanven, sur une surface totale de 8,6 hectares.

Mis en service le 2 mars dernier, le tramway a séduit les voyageurs du Findel mais menace l’activité des taxis.

Mais le tram n’a pas le temps de se reposer sur ses lauriers. À peine plus de deux mois après l’inauguration du tronçon jusqu’au Findel, Luxtram a lancé les travaux d’une nouvelle extension au Kirchberg, baptisée «K2A». Ce tronçon reliera le pôle d’échange Pfaffenthal/Kirchberg à l’École européenne, en longeant le boulevard Konrad-Adenauer.

Ces travaux prépareront le premier prolongement de la ligne 1, repensant complètement l’espace public le long du tracé. La mise en service de cette nouvelle extension est prévue pour la rentrée 2027.

En sept ans, 110,8 millions de voyageurs ont utilisé le tram luxembourgeois.

Bettembourg : le pont Hammerel ouvert à la circulation

L’évènement était attendu de pied ferme par les habitants. Le vendredi 4 avril, le pont Émile-Hammerel de Bettembourg a été inauguré en présence d’un public très important.

Le nouvel ouvrage d’art marque par son élégance le paysage du cœur de la commune, qui a été coupée en deux durant un peu plus d’un an le temps de son installation. Le pont avait été «glissé» durant l’été 2024 sur ses piliers, mais il a fallu encore des mois de travaux pour l’équiper et laisser passer les premiers véhicules.

Le majestueux pont est conçu pour durer au moins un siècle, selon ses concepteurs. Il accueillera chaque jour près de 15 000 véhicules en semaine. Pour rappel, l’ancienne structure en béton datant des années 70 avait dû être détruite car il était impossible de la sauver, trop abîmée.

Il a donc été remplacé par un pont de type bow-string avec une portée de 80 mètres, assemblé à proximité et délicatement déplacé par ripage pour prendre place au-dessus des voies ferrées et de la gare.

(Photo : Fabrizio Pizzolante)

Pour les besoins de ce chantier, la ville a été coupée en deux entre mars 2024 et avril 2025. Le trafic ferroviaire avait dû aussi être interrompu de la mi-juillet à la mi-août l’été dernier. Le budget du chantier s’est élevé à 18 millions d’euros (hors TVA).

Fin octobre, c’était au tour du «Muppebreck» d’être remplacé par un ouvrage neuf. La vieille passerelle piétonne de 90 tonnes d’acier a été enlevée. Sa remplaçante de 63 m de long et 100 tonnes a été installée à sa place.

Le changement s’imposait : l’élargissement de l’A3 à 2×3 voies rendait l’ancien pont insuffisant. La nouvelle structure, large de 3 mètres, accueillera dès le printemps 2026 piétons et cyclistes en toute sécurité. En cas d’urgence, elle pourra même faire passer des véhicules.

Une fête populaire pour le Grand-Duc Guillaume

Quelle joie et quelles journées mémorables! Le changement de trône a suscité un immense élan de sympathie pour la famille grand-ducale, le Grand-Duc Guillaume et la Grande-Duchesse Stéphanie.

Tous les ingrédients étaient réunis pour que la grande fête populaire promise ait lieu. Même la pluie n’a pas réussi à rendre moins chaleureux les différents rendez-vous prévus lors de cet évènement historique.

Tout a commencé le vendredi 3 octobre. Le volet officiel de la manifestation a eu lieu toute la matinée avec la cérémonie d’abdication de Henri, puis la prestation de serment du nouveau Grand-Duc à la Chambre des députés à 11 h.

La famille grand-ducale a ensuite salué la foule importante rassemblée devant le Palais grand-ducal. Les festivités officielles se sont poursuivies à l’hôtel de ville, où le nouveau couple grand-ducal a effectué ses premiers bains de foule, rencontrant des habitants heureux et appréciant l’accessibilité du souverain.

Les couples royaux belge et néerlandais étaient présents lors de la cérémonie, tandis que le président français, Emmanuel Macron, et le président allemand, Frank-Walter Steinmeier, ont participé au dîner de gala.

La grande fête populaire s’est poursuivie le samedi. Le Grand-Duc Guillaume a souhaité rencontrer la population à Grevenmacher, Wiltz, Steinfort et Dudelange, avant une soirée inoubliable à Luxembourg.

Le Glacis s’est transformé en épicentre de la ferveur populaire, où tous les habitants, quelles que soient leurs conditions ou origines, ont acclamé le nouveau couple grand-ducal lors d’une célébration qui restera dans les annales.

Après les festivités, une polémique a émergé concernant le coût de ces évènements. Quelques semaines plus tard, l’État a annoncé avoir dépensé au moins 7 millions d’euros pour l’évènement, la Ville de Luxembourg près de 5 millions, Dudelange 325 000 euros, Wiltz 175 000 euros et Grevenmacher 20 000 euros.

Rockhal : un anniversaire monumental

En 20 ans, la Rockhal est devenue un point de repère dans la Grande-Région, grâce à sa programmation éclectique mais aussi à ses nombreuses initiatives pour faire éclore les talents locaux. La salle, l’un des premiers bâtiments installés sur l’ancienne friche de Belval, devait se sentir isolée à ses débuts dans un quartier en cours de réaménagement.

Elle a depuis largement trouvé sa place dans le quartier devenu vivant (un peu grâce à elle) et bien au-delà. La salle de concert est devenue incontournable dans la Grande Région et attire un public venant parfois de très loin selon la programmation.

Le rythme des concerts fait vibrer le quartier à chaque évènement. Il est toujours curieux de voir des groupes de fans déambuler dans le Belval Plaza ou aller manger dans les restaurants du quartier, leur style vestimentaire changeant selon les affiches.

Pour célébrer comme il se doit cet anniversaire et ces 20 années de bons et loyaux services, l’équipe de la Rockhal avait préparé de nombreuses surprises.

Les CFL et la Rockhal collaborent étroitement pour transporter les spectateurs aux événements. (Photo : alain rischard)

Le mercredi 24 septembre, le centre de musique amplifiée a proposé via son Rocklab le spectacle Encore!. Une ribambelle d’artistes locaux, ayant grandi grâce à ce lieu atypique, sont montés sur la scène du Main Hall. Le spectacle gratuit a rapidement affiché complet, avec 3 000 personnes présentes.

Le samedi 27 septembre, place au Monumental Tour, venu tout droit de France. Le DJ Michael Canitrot était aux platines. Depuis 2019, ce spectacle mixe musique, lumière, mapping et Histoire dans des lieux emblématiques.

Cette fois-ci, ce sont les hauts-fourneaux de Belval qui ont été mis en lumière et en musique devant près de 14 000 spectateurs, rendant un bel hommage à l’esprit du lieu.

Des voies spéciales sur l’A3

Il a fallu attendre, mais elles sont enfin arrivées. Le 23 mars 2025, la première voie de covoiturage au Luxembourg était ouverte sur l’A3 entre l’aire de Berchem et la croix de Gasperich.

De nouveaux panneaux ont donc fait leur apparition sur le réseau routier luxembourgeois. Sur la voie de covoiturage, les véhicules avec deux personnes ou plus à bord peuvent circuler. À l’extrême droite de la chaussée se trouve également la voie dédiée aux bus.

En septembre, le ministère de la Mobilité et des Travaux publics et l’administration des Ponts et Chaussées ont tiré un bilan positif de cette alternative.

(Photo : Julien Garroy)

Selon leurs chiffres, aux heures de pointe, les conducteurs adeptes du covoiturage et les transports en commun gagnent en moyenne près de 4 minutes en direction du Luxembourg (entre 6 et 11 heures) et environ 5 minutes en direction de la France (entre 15 et 20 heures). Ces gains sont significatifs pour un tronçon aussi court : 4 km en direction de la capitale, 2,1 km en direction de la France selon eux.

Ils notent également que, durant cette première phase, l’accidentologie sur ce tronçon est comparable à celle d’avant le début du chantier en 2019. C’était la grande inquiétude des usagers. Il est vrai que cette nouvelle façon de circuler peut surprendre : pas moins de 80 000 véhicules empruntent chaque jour ce tronçon – jusqu’à 4 000 par heure aux pics d’affluence.

Reste qu’il y a malheureusement encore des personnes qui resquillent et utilisent notamment la voie de covoiturage pour gagner du temps alors qu’elles sont seules dans leur voiture. Pour mettre fin à cela, fin octobre, deux nouveaux équipements ont été installés sur la bande centrale de l’A3, entre Berchem et la croix de Gasperich.

L’un, pile sous la passerelle à gibier, dans le sens France-Luxembourg, l’autre à quelques centaines de mètres du pont CFL, dans le sens Luxembourg-France. Ils sont entrés en fonction pour une phase test depuis le 1er décembre. Ils entreront en service au printemps 2026. Leur rôle : ils contrôleront uniquement le nombre de passagers à bord des véhicules circulant sur la voie de covoiturage.

Le rail, épine dorsale de la mobilité

C’est devenu une habitude chaque été et une source de tracas pour de nombreux usagers, mais c’est pour la bonne cause. Durant l’été 2025, entre le 12 juillet et la rentrée, la ligne ferroviaire Bettembourg-Luxembourg a été fermée à la circulation des trains, obligeant les voyageurs à utiliser des bus de substitution. L’objectif : améliorer l’accès ferroviaire à la capitale.

Une ligne ferroviaire supplémentaire de sept kilomètres est actuellement en construction entre Bettembourg et Luxembourg. Cette nouvelle ligne devrait permettre de faire circuler davantage de trains venant de l’autre côté de la frontière, notamment de Thionville et de Metz, et de les rendre ainsi indépendants des rames empruntant la ligne Luxembourg–Esch-sur-Alzette–Rodange. Les répercussions éventuelles sur une ligne n’impacteront donc plus automatiquement l’autre.

Durant l’été 2025, pas moins de 500 mètres de voies existantes entre les deux villes ont été déplacés pour libérer l’espace destiné aux nouvelles voies à partir de 2026.

(illustration Isabella Finzi)

Les installations caténaires ont été renouvelées ou déplacées, et 150 mètres de murs antibruit ont été installés. Sorti de terre en décembre 2017 avec un premier quai et deux voies, le pôle d’échange de Howald a également poursuivi sa transformation. Durant l’été, un second quai de 307 mètres a été construit, avec des accès vers le tram et la gare routière.

La gare de Luxembourg constitue un véritable point névralgique du réseau, où convergent l’ensemble des lignes. Durant l’été 2025, un autre jalon important a été franchi, avec l’adaptation du quai IV (desservant les voies 9 et 10) et de différents aiguillages. À terme, chaque ligne de train disposera de sa voie dédiée dans la gare de la capitale.

Commencés en 2016, les travaux devraient s’achever en septembre 2027.

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