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Rétrospective 2025 : les 8 faits divers qui ont marqué l’année au Luxembourg


(Photo : archives editpress/isabella finzi)

Entre drames familiaux, criminalité organisée et aléas technologiques, l’année 2025 a été marquée par une succession de faits divers qui ont secoué le Luxembourg.

Meurtre le 1er janvier : deux mineurs de 15 et 16 ans impliqués

Le 1er janvier, dès les premières heures de l’année 2025, un terrible fait divers impliquant des mineurs a lieu à Esch-Sur-Alzette. Un homme âgé de 54 ans est retrouvé grièvement blessé par la police grand-ducale. Malgré l’intervention rapide des secours, l’individu décède peu de temps après à l’hôpital.

Une autopsie est alors demandée par le parquet de Luxembourg. Selon les premiers éléments de l’enquête révélés par le parquet, une agression à l’arme blanche a conduit au décès du quinquagénaire.

Les autorités identifient rapidement deux suspects. Il s’agit de deux mineurs : l’un est le fils de la victime, l’autre, son beau-fils. Après les faits, les deux individus ont pris la fuite. Le premier suspect âgé de 16 ans sera vite localisé et arrêté par les unités spéciales de la police dans la journée du 1er janvier. Le second suspect, âgé de 15 ans, est appréhendé le lendemain.

Un juge d’instruction est saisi pour mener une enquête basée sur les infractions de parricide, d’assassinat et de meurtre. Dès le début des investigations, le parquet indique qu’une évaluation psychiatrique du mineur de 16 ans a été décidée. Après celle-ci, le juge de la jeunesse ordonne une mesure de garde provisoire au centre pénitentiaire de Luxembourg. Le deuxième mineur âgé de 15 ans est placé sur la base d’une mesure de garde provisoire à l’Unité de sécurité (UNISEC) sur décision du juge de la jeunesse.

Presque une tonne de cocaïne saisie

(Photo : police grand-ducale)

C’est une sacrée prise qu’effectuent les forces de l’ordre en début d’année. Le 6 février, une conférence de presse est organisée en urgence par les autorités judiciaires de Diekirch pour annoncer la saisie de presque une tonne de cocaïne pure. La drogue se trouvait dans une concasseuse entreposée sur le terrain d’un agriculteur dans le nord du pays. La machine avait été fabriquée en Colombie.

Le produit stupéfiant était caché dans les rouleaux en acier de l’engin. À coups de disqueuse, la police a pu ouvrir la cache et mettre au jour des pains de drogue soigneusement emballés. Deux personnes sont placées en détention provisoire au Luxembourg dans cette affaire.

Selon les premiers éléments de l’enquête, deux des trois rouleaux de l’engin ont déjà été emportés par les commanditaires qui, ne parvenant pas à démonter le troisième, l’ont abandonné. L’agriculteur qui avait installé l’équipement sur son terrain n’était pas du tout au courant de ce qu’il pouvait contenir. La destination de la drogue qui a disparu n’est pas connue.

À 30 000 euros le kilogramme de cocaïne pure non coupée, cette saisie représente plusieurs millions d’euros d’investissement. Selon une estimation, la somme serait comprise entre 80 et 160 millions d’euros de manque à gagner pour le réseau des trafiquants. Un coup dur pour eux. Une telle saisie de drogue est inédite au Luxembourg, bien que le pays se trouve au carrefour des routes de transit des narcotrafiquants entre les Pays-Bas et l’Espagne.

Le chef d’un gang albanais arrêté au Luxembourg

Un gang albanais particulièrement actif et spécialisé dans les cambriolages de résidences de luxe a des ramifications au Luxembourg. Au début du mois de mars, deux membres présumés du réseau criminel «Nikla» sont arrêtés au Luxembourg.

Au total, six membres présumés d’un réseau criminel albanais, dont son chef, sont mis en examen pour une cinquantaine de cambriolages de résidences de luxe et de personnalités publiques en France et en Belgique. L’enquête, de longue haleine, a été menée par la gendarmerie nationale française. Les suspects, soupçonnés d’avoir volé pour plus d’un million d’euros de biens, sont des hommes et des femmes de nationalité albanaise.

Les interpellations ont lieu en deux vagues : deux membres présumés du réseau sont arrêtés le 20 janvier au Luxembourg, selon un communiqué de la gendarmerie. Cinq autres personnes sont ensuite placées en garde à vue lors d’un coup de filet en France. Quatre d’entre elles sont mises en examen.

Le chef présumé du gang, interpellé au Luxembourg, est suspecté d’une tentative d’homicide en Albanie. Il s’était évadé en juin 2022 de la prison de Trévise, en Italie, et faisait l’objet d’une notice rouge d’Interpol. Il a été identifié grâce à son profil génétique, relevé sur plus de 30 cambriolages commis entre juin 2022 et septembre 2024, pour l’essentiel dans la région Grand Est et dans la région parisienne.

Lors des perquisitions, des bijoux volés, des montres, des articles de maroquinerie de luxe, du numéraire et des véhicules sont saisis. Au total, plus de 49 cambriolages peuvent être imputés au groupe, pour un préjudice dépassant le million d’euros.

Les victimes étaient notamment des chefs d’entreprise des environs de Reims et des joueurs de football.

Grande Région : deux policiers tués

Deux policiers sont tués lors de deux affaires qui se déroulent dans la Grande Région. Un policier belge meurt le 24 juin en soirée. Les faits se déroulent en Lorraine, sur la D14 entre Angevillers et Thionville, non loin de la frontière grand-ducale. L’agent de police s’appelle Guillaume Kip et habite à Warizy. Affecté à la police routière belge, il est âgé d’une trentaine d’années et père de deux enfants. Il est tué vers 22 h 45, fauché par une voiture alors qu’il prend en chasse à pied un individu suspecté de trafic de stupéfiants.

Plus tôt dans la soirée, son équipe a tenté d’intercepter une Mercedes immatriculée au Luxembourg. À son bord, deux individus. Soupçonné de transporter de la drogue, le malfaiteur a foncé à toute allure sur l’autoroute Bruxelles-Luxembourg avant de franchir la frontière française.

L’accident a eu lieu sur la D14, à hauteur d’Angevillers, sur cette route qui relie l’A30 à Thionville.

La voiture des deux fuyards s’est arrêtée sur la départementale, transformée en deux fois deux voies. Les suspects ont pris la fuite à pied et l’un d’eux a enjambé la glissière de sécurité, suivi par le policier belge. Tous deux ont été percutés par un véhicule. Le second suspect poursuivi a finalement été arrêté. Il s’est avéré que, lors de cette course poursuite, 2,8 kilos de cannabis ont été jetés par la fenêtre du véhicule des fuyards.

Un autre policier est tué en Sarre en 2025. L’affaire provoque un choc profond de l’autre côté de la frontière. Les faits se déroulent à Völklingen le 24 août. L’agent s’appelle Simon B. et a 34 ans. Il poursuivait un jeune homme de 18 ans, armé d’un couteau, qui venait de braquer une station-service. Le suspect a saisi l’arme du policier et l’a tué. Il a ensuite été grièvement blessé par deux balles tirées par d’autres policiers peu après les faits.

Le Luxembourg hors réseau

Des hackers mettent dans l’embarras les autorités luxembourgeoises. Le 23 juillet, ils s’attaquent au réseau Post. Résultat : une partie du pays est mise hors réseau. L’attaque débute vers 16 h 30 avant d’être résolue vers 20 h. Durant ce laps de temps, de nombreuses personnes doivent faire sans internet ni téléphone dans une partie du pays.

La coupure perturbe plusieurs services critiques : les appels au 112 ou au 113 ne passent plus. De son côté, LU-Alert, dont la sonnerie stridente retentit sur les téléphones connectés à un autre réseau que Post, recommande de se «déplacer aux urgences ou dans la caserne la plus proche» si le 112 n’est pas accessible. Inquiétant! Pour éviter un drame, dès 19 h 30, toutes les casernes des services de secours sont mobilisées et prêtes à accueillir des patients afin d’assurer le relais avec le 112.

Cette grande mobilisation contraste avec l’ambiance dans la capitale. Les habitants, pour la plupart, prennent leur mal en patience à la terrasse des cafés. De nombreux sites sont mis hors ligne par l’attaque. La panne a des répercussions au Findel, avec des annulations et des retards. Le réseau CFL continue de fonctionner normalement, même si le site de la société ferroviaire n’est plus accessible.

Du côté des commerçants, certains rencontrent des difficultés pour encaisser les paiements par carte, les terminaux de paiement n’étant plus connectés à internet. Beaucoup d’automobilistes qui veulent payer leur parking souterrain par carte ne peuvent pas le faire. Et pour retirer de l’argent aux bancomats, c’est au petit bonheur la chance. Les particuliers du réseau Post ont également du mal à rester connectés pour regarder la télévision ou surfer sur le web.

Après avoir d’abord suspecté un bug, Post confirme qu’il s’agit bien d’une cyberattaque. Tous les regards se tournent vers un réseau russe.

En fin d’année, c’est cette fois-ci un bug qui entraîne l’indisponibilité des services LuxTrust (signature électronique, identification…) pendant près de 24 heures, du 16 au 17 décembre.

De violentes inondations… encore

(Photo : archives editpress)

La météo n’épargne pas le Grand-Duché cette année. Parmi les faits marquants figurent les fortes pluies tombées dans la nuit du 8 au 9 septembre. Le Luxembourg connaît, en une seule nuit, des cumuls comparables à ceux d’un mois entier.

Ces précipitations entraînent des inondations, notamment dans le sud du pays, qui est placé en vigilance rouge durant plusieurs heures par MeteoLux. Les intempéries sont de courte durée, mais elles occasionnent tout de même de nombreux dégâts, tant sur les routes que chez les particuliers. Certains quartiers de la capitale sont fortement touchés, comme le Grund ou Pulvermühl. Les habitants du Val de Hamm et de Cents connaissent des coulées de boue. Les inondations touchent également les rues du Pfaffenthal.

Une petite semaine après le phénomène, l’Association des compagnies d’assurances du Luxembourg (ACA) dresse un premier bilan montrant l’ampleur des dégâts. Les compagnies d’assurance font état de plus de 1 000 dossiers ouverts, dont 85 % concernent la branche habitation et environ 15 % la branche automobile. Les dégâts sont évalués au minimum à plus de 8 millions d’euros de dommages assurés.

Lors de cette nuit de septembre, il est tombé entre 100 et 128 litres par mètre carré en quelques heures à peine. Sur les 392 interventions réalisées à travers le pays par le CGDIS entre 19 h et 13 h, 22 % ont eu lieu dans la capitale.

Mais la pluie n’est pas la seule source de difficultés pour les habitants cette année. Cet été, le Luxembourg connaît également des vagues de chaleur, nécessitant le lancement par les autorités d’appels à la prudence. L’année 2025 figurera sûrement parmi les années les plus chaudes qu’ait connues le Luxembourg.

Le retour de l’affaire Bommeleeër

L’affaire des poseurs de bombes fait son grand retour devant le tribunal de la capitale, plus de dix ans après la suspension du procès principal. Six anciens gendarmes et deux ex-agents doivent répondre de faux témoignages.

Le procès des Bommeleeër a été mis sur pause le 2 juillet 2014, au bout de 177 séances. Le 24 juin, le procureur d’État adjoint Georges Oswald avait estimé que le cercle des prévenus, suspectés de faire partie de la bande des Bommeleeër, devait potentiellement être élargi.

Pierre Reuland, Guy Stebens, Armand Schockweiler, Charles Bourg, Aloyse Harpes et Marcel Weydert se sont alors retrouvés dans le viseur. Tous les six étaient soupçonnés d’être coauteurs ou complices des prévenus Marc Scheer et Jos Wilmes pour les 20 attentats à la bombe ayant secoué le pays entre mai 1984 et mars 1986. Il leur était également reproché une entrave à la justice ainsi que des faux témoignages.

De nombreuses déclarations contradictoires, une mémoire lacunaire et des amnésies qualifiées de sélectives ont valu aux nouveaux prévenus de cette affaire du siècle un procès pour faux témoignages. Les éléments de l’instruction étaient jugés suffisants par le parquet pour inculper cinq anciens directeurs de la gendarmerie : Guy Stebens (65 ans), Pierre Reuland (67 ans), Charles Bourg, Armand Schockweiler (70 ans) et Aloyse Harpes (97 ans). À ceux-ci s’ajoutait Marcel Weydert (68 ans), membre de la brigade mobile de la gendarmerie (BMG). À la liste initiale du procureur se sont également ajoutés deux anciens membres de la Sûreté : Paul Haan (89 ans) et Guillaume Büchler (76 ans).

Ils ne sont plus que sept à se présenter, le 17 novembre dernier, devant les juges de la 9e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg. Charles Bourg est décédé le 24 juillet dernier à l’âge de 79 ans. Les six prévenus demandent à être acquittés. Leurs avocats annoncent leur intention de se battre jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme si nécessaire.

La perpétuité pour Steve Duarte

(Photo : dr)

C’est une triste première pour le Luxembourg. Steve Duarte, un combattant terroriste à l’étranger de l’État islamique, parti de Meispelt en août 2014 pour combattre en Syrie, est condamné à la prison à vie par la 12e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg le lundi 14 juillet.

Où se trouve-t-il actuellement? Est-il encore vivant? Les autorités grand-ducales estiment que Steve Duarte est peut-être toujours détenu par les forces kurdes au Moyen-Orient. Problème : on ne sait toujours pas précisément où il se trouve, comme l’a souligné le ministère public au cours du procès.

En janvier 2016, Steve Duarte est identifié par les services secrets portugais dans une vidéo de huit minutes de l’État islamique. On y voit un homme portant une cagoule et un treillis militaire exécuter un prisonnier d’une balle dans la tête à Mossoul et proférer en français des menaces contre des pays comme le Portugal, l’Espagne et la France.

Son nom apparaît ensuite sur une liste divulguée par la chaîne britannique Sky News, qui affirme qu’elle contient l’identité de 22 000 membres de l’État islamique. Steve Duarte apparaît enfin dans une autre vidéo en 2019 : il y nie avoir participé aux crimes commis par l’État islamique.

Il affirme ne pas avoir pris part aux combats, mais avoir été affecté au département de propagande de Daech en raison de ses connaissances en photographie et en production audiovisuelle.

Trois autres combattants terroristes de l’État islamique, partis du Luxembourg pour la Syrie, sont également jugés cette année. Présumés morts, mais leur sort restant incertain, ils sont eux aussi jugés par défaut. Ils sont condamnés à 15 ans de prison. Au total, sept Luxembourgeois seraient partis combattre en Syrie au sein de l’État islamique.

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